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Grippe aviaire : le Brésil pourrait perdre 1 milliard de dollars

À la suite de la détection d’un premier cas de grippe aviaire, le gouvernement brésilien multiplie les actions pour contenir la maladie et recouvrer rapidement statut de pays indemne. Le pays redoute les conséquences commerciales, alors que plusieurs partenaires majeurs, dont l’Union européenne, ont déjà instauré des embargos.

Porte conteneur le havre
L'Union Européenne a mis un embargo sur ses importations de poulets brésiliens à cause de la déclaration de grippe aviaire dans le pays d'Amérique du Sud.
© Virginie Pinson

Le premier cas d’infection de grippe aviaire du Brésil confirmé le 15 mai dans une ferme commerciale dans l’État de Rio Grande do Sul a entraîné, le décret de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire brésilien, d’une durée de 60 jours. 

« Sur les six cas suspects qui faisaient l’objet d’une enquête, trois ont été testés négatifs pour la grippe aviaire » a déclaré le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Carlos Fávaro, lors d’une conférence de presse ce 19 mai.

La grippe aviaire ne semble pas se propager au Brésil

À ce jour, il n’y a pas de cas suspects ou confirmés dans la province du Paraná, qui est le plus grand producteur de poulets du pays, avec plus de 2 milliards de volailles abattus en 2024, et également le plus grand exportateur, avec un chiffre d’affaires de 4 milliards de dollars ( 3,56 milliards d'euros) l’année dernière.

L’Union Européenne met un embargo sur la volaille brésilienne

Ce premier cas a déclenché une série d’embargos sur la viande de poulet brésilienne par d’importants acheteurs internationaux dont l’Union européenne et la Chine, mais aussi le Mexique et le Chili. Sachant qu’en 2024, le Brésil a dominé les exportations mondiales de viande de poulet, avec 5,294 millions de tonnes, générant des recettes de 9,928 milliards de dollars.

Lire aussi : Poulet : recul des exportations des États-Unis, le Brésil toujours en croissance en 2025 

Au niveau de l’UE, le Brésil est le premier fournisseur de poulet. L’an dernier, les envois étaient estimés à 299 000 tonnes équivalent carcasse (tec), ils étaient en baisse de 6,3%, selon les données Eurostat relayées par FranceAgriMer. Selon des opérateurs, les importations européennes de volailles en provenance du Brésil ont progressé durant le premier trimestre 2025, en lien avec le manque d'offre en Europe. La production est en effet malmenée en Pologne, là aussi à cause de la grippe aviaire. Les données d’Eurostat indiquent une progression de 8,3% des importations de poulet en Europe pour le mois de janvier 2025 comparé à janvier 2024, avec un volume de 34 983 tec.

Le gouvernement brésilien croit en une sortie rapide de la crise sanitaire

Le ministre Carlos Fávaro, se dit confiant en la capacité de son gouvernement de mettre en œuvre des mesures de renforcement de la surveillance sanitaire pour contenir l’épidémie dans le délai de 28 jours requis par les protocoles sanitaires internationaux, rapporte le média brésilien Gessull Agrimidia. Le gouvernement s’attend à ce que le pays soit en mesure de retrouver le statut sanitaire indemne de grippe aviaire devant l’Organisation mondiale de la santé animale (OMS) dans un délai de 30 à 40 jours après la fin des travaux de désinfection.

Lire aussi : Grippe aviaire : la France en risque « négligeable » depuis le 7 mai 

Les exportations brésiliennes en péril

L’industrie avicole brésilienne ne dispose pas encore d’une estimation précise des pertes, mais les premières analyses des institutions fédérales et du ministère de l’agriculture brésilien prévoient un impact d’environ 250 millions de dollars ( 222 millions d’euros)  par mois, soit 150 000 tonnes par mois. Le manque de débouchés pour les exportations de poulets pourrait entraîner une perte de 1 milliard de dollars ( 889 millions d’euros), si la maladie continue de se propager dans le pays.

Lire aussi : Porc et Mercosur : « Nous ne pensons pas que les 25 000 tonnes de porc de l’accord vont bouleverser le commerce » 

Le gouvernement compte éviter les pertes d’exportations

Le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a formulé une demande de renforcement budgétaire de l’ordre de 100 millions de R$ (15,7 millions d’euros), afin de soutenir les stratégies de lutte contre la maladie. Le secrétaire à l’Agriculture du Rio Grande do Sul, Edivilson Brum, a assuré que les autorités agissaient rapidement, en s’appuyant sur l’expérience antérieure avec la maladie de Newcastle. Des actions sont en cours pour l’élimination appropriée des carcasses et accélérer la décontamination des installations.

Des accords pour une régionalisation des restrictions d’export

Afin de limiter les pertes sur les exportations, le gouvernement souhaite mettre en place avec d’autres pays une régionalisation des restrictions, en démontrant la santé des autres zones de production au Brésil. Cette perspective a déjà été approuvée par le Japon qui a restreint les importations de volailles vivantes en provenance du Rio Grande do Sul et de viande de poulet et d’œufs uniquement en provenance de la municipalité du Monténégro, lieu du premier cas.

Le ministre a déclaré attendre un assouplissement des embargos après la période critique. Mais s’il n’y a pas d’atténuation d’ici là, il a évoqué la possibilité de rediriger les exportations vers d’autres pays qui pourraient assouplir leurs protocoles dans les prochains jours.

Lire aussi : L’Espagne compte renforcer ses exportations de volailles en Chine 

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