« Un export puissant permet de pérenniser le modèle alimentaire français »
Le Collectif export et souveraineté alimentaire veut dynamiser les exportations dans le but de garantir la souveraineté alimentaire des Français.
Le Collectif export et souveraineté alimentaire veut dynamiser les exportations dans le but de garantir la souveraineté alimentaire des Français.
Le Collectif export et souveraineté alimentaire composé de l’Ania, l’Anivin de France, l’APCA, le CNIPT, la CNMCCA, la FNSEA, Inaporc, Interbev, Intercéréales, Interfel, la Coopération agricole et le MEDEF et lancé à l’initiative du Centre national pour la promotion des produits agricoles et alimentaires (CNPA) a été présenté mardi 6 février lors d’une conférence de presse à Paris. Son but ? « Alerter sur le déclin des capacités exportatrices de la France et défendre un export puissant, qui permet de pérenniser le modèle alimentaire français au service de la filière, des consommateurs et de la souveraineté alimentaire de notre pays », s’est réjoui Jérôme Despey, président du CNPA, à l’initiative du Collectif.
Evolution de la balance commerciale agricole et agroalimentaire française
« Pour la première fois en 2023 l’évolution de la balance commerciale en volume et en valeur est négative sur 12 mois. Seuls les vins et spiritueux, céréales et lait sont des secteurs dynamiques et compétitifs », s'est désolé le président du CNPA.
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L’alimentaire français ne bénéficie pas de la demande mondiale
D’après Nicolas Bouzou, économiste et fondateur du cabinet Asterès qui a mené une étude à la demande du Collectif, « les parts de marché françaises à l’export sont en baisse, passant de 5,7% en 2010 à 4,5% en 2022. Les filières alimentaires ne bénéficient pas de la croissance du commerce mondial des produits alimentaire qui a été multipliée par deux depuis 2004. La France recule sur la liste des principaux exportateurs alimentaires mondiaux pour se situer en 2022 à la sixième place ».
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Nicolas Bouzou explique la baisse des exportations par le coût du travail élevé en France, la surtransposition réglementaire et la taille des exploitations françaises inférieure à celles des autres pays.
« Le déclin de nos performances à l’export a un impact direct et désastreux »
D'autre part, « le déclin de nos performances à l’export a un impact direct et désastreux sur une filière alimentaire déjà fragilisée, sur les consommateurs français, sur notre économie, sur nos territoires et in fine, sur notre souveraineté alimentaire », a ajouté l’économiste. « Si la filière arrivait à augmenter sa production pour rattraper les parts de marchés perdues à l’export depuis 2010, elle bénéficierait d’un gain de 24 milliards d’euros d’activité supplémentaire par an », d’après un des scénarios de l’étude.
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Pour la viande, l’enjeu de l’équilibre carcasse
« La viande est une filière de désassemblage. Les coproduits ont une valeur noble, ce ne sont pas des sous-produits. Ils mettent en valeur la richesse de ce que l’on sait produire », a mentionné Philippe Dumas d’Interbev.
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« L’ouverture de nouveaux débouchés à l’export permet de valoriser l’ensemble de la production »
L’un des enjeux de l’export est de parvenir à l’équilibre carcasse. « L’ouverture de nouveaux débouchés à l’export est une source de revenus essentielle pour tous les acteurs de la filière qui leur permet de valoriser l’ensemble de leur production, dont les coproduits », a noté Jérôme Despey. « Le maintien des capacités de production sur le sol français et l’amélioration de la compétitivité à l’export permet aussi de mieux satisfaire la demande des consommateurs français, et de répondre à l’accroissement de la demande mondiale, ce qui est un atout majeur pour l’influence de la France sur la scène internationale», a complété le président du CNPA.
Chasser en meute, comme les Italiens
« La publication de cette étude marque le lancement d’une grande campagne de mobilisation, nationale et locale, pour la maîtrise de notre destin alimentaire », a indiqué Jérôme Despey. Il veut rassembler le maximum d’acteurs « économiques, responsables institutionnels locaux et nationaux, consommateurs et citoyens avec une ambition : donner un nouvel élan aux exportations agricoles et agroalimentaires ». Le Collectif en appel au soutien de l’Etat pour mener cette « démarche offensive ». « L’Italie est plus représentée que la France au Sial », a constaté amèrement Jean-Paul Torris, premier vice-président de l’Ania. Pour y parvenir, « il faut que la France admette que nous sommes un secteur prioritaire », a assèné le vice-président.
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