Lait : pourquoi la France a perdu en compétitivité
La filière laitière française descend à la troisième place en termes de compétitivité parmi les grands producteurs de lait dans le monde, après avoir été première plusieurs années de suite.
La filière laitière française descend à la troisième place en termes de compétitivité parmi les grands producteurs de lait dans le monde, après avoir été première plusieurs années de suite.
La France a perdu la première place du classement des filières laitières les plus compétitives, pour passer troisième en 2022. C’est le résultat d’une étude publiée depuis plusieurs années par FranceAgriMer, qui note les principaux acteurs mondiaux en termes de potentiel de production, durabilité des ressources, capacité à conquérir des marchés, portefeuille, organisation des filières et macroéconomie.
Les Pays-Bas, troisième de l’édition précédente (2020), passent en tête, et l’Irlande a gagné deux places pour arriver deuxième. La France tombe à la troisième place après plusieurs années en tête du podium.
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Potentiel de production de lait : l’Irlande en tête
Sur cet axe, la France n’est que dixième, loin derrière l’Irlande, les États-Unis et le Brésil. L’Irlande doit son premier rang à sa marge sur coût alimentaire élevé grâce à la part de l’herbe dans les rations, ses caractéristiques laitières exceptionnelles et le faible taux d’endettement des exploitations.
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Durabilité : encore une première place pour l’Irlande
C’est encore l’Irlande qui a la meilleure note en termes de durabilité des ressources, un axe qui prend en compte la pluviométrie moyenne, les incidents climatiques négatifs, la santé animale, le prix du foncier, la gestion des émissions de nitrates et la pression sociétale. La France est en septième place, devancée notamment par l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Pologne mais aussi le Brésil.
La France, la plus à même de conquérir des nouveaux marchés
Cette fois-ci c’est la France qui fait la course en tête, loin devant les Pays-Bas, le Danemark et la Nouvelle-Zélande, sur cet axe qui prend en compte la polyvalence de l’offre en produits laitiers, l’implantation sur les marchés porteurs, la diversité des implantations industrielles à l’étranger et les investissements de ces trois dernières années. Sur ces aspects, l’étude note que la France présente peu de faiblesses, notamment car elle bénéficie « de nombreux accords de libre-échange dans le cadre de l’UE ».
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La Nouvelle-Zélande a le meilleur portefeuille de marché…
Alors que la consommation est mature dans la plupart des grands pays producteurs, la question des ventes est stratégique. Cet axe note les pays sur la dynamique de leur consommation nationale, leur balance commerciale, leur présence sur les zones porteuses, et leurs performances export. Si la France a une bonne dynamique intérieure et des exportations élevées et en progression, elle dépend beaucoup des échanges intra-européens, ce qui la place à la quatrième place de ce classement, derrière la Nouvelle-Zélande, l’Allemagne et les Pays-Bas.
… et la filière la plus organisée
Cinquième axe d’étude des pays, la structuration globale des filières, le poids de la filière laitière dans l’économie du pays, l’excellence de la recherche, le poids des trois plus grands collecteurs (en France : Lactalis, Sodiaal et Agrial) et le nombre d’entreprises dans le top 20 mondial (4 en France). Sur ce point, la Nouvelle-Zélande fait la course en tête, La France suit talonnée par le Danemark et les Pays-Bas.
L’Europe en retard sur les critères macro-économiques
Le dernier axe pris en compte sort des arguments uniquement laitiers pour se pencher sur le contexte économique des pays étudiés. Poids de l’agroalimentaire dans les exportations, croissance de la population, taux de change et coût moyen horaires du travail, ces critères permettent à l’Argentine de se hisser à la première place, devant le Brésil et la Nouvelle-Zélande. L’Europe arrive à la suite (Pologne, Pays-Bas, Allemagne, France et Danemark)
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Quels sont les 14 marchés porteurs pour les produits laitiers ?
Quatorze marchés ont été identifiés comme des importateurs de première importance ou émergents. Ils constituent à ce titre des axes de développement stratégiques pour les filières des pays producteurs et peuvent assurer des débouchés importants sur le moyen ou long terme, expliquent les auteurs de l’étude : Nigéria, Côte d’Ivoire et Algérie pour l’Afrique, Émirats Arabes Unis et Arabie Saoudite pour le Proche et Moyen Orient, Brésil, Canada et États-Unis pour le continent américain, Japon, Corée du Sud, Chine et Indonésie pour l’Asie, Union européenne et Royaume-Uni pour le continent européen.