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Agroalimentaire : découvrir les ficelles et nacelles de l’export

L’entreprise candidate à l’export découvrira les ficelles du métier d’exportateur par les contacts et formations. Elle aura intérêt à partager une nacelle avec plusieurs entreprises.

Derrière les guichets de Team France Export (TFE) se cache une mécanique complexe propre à chaque Région. Les associations agroalimentaires, chambres de commerce et d’industrie (CCI), chambres d’agriculture, Business France, la Douane, Bpifrance, ainsi que les opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI) et des conseillers bénévoles collaborent. La TFE recense aussi les initiatives régionales de mentorat. L’important est que toute PME ou TPE de l’agroalimentaire soit accompagnée dans son projet et ses démarches. Pour autant, la plupart des entreprises restent à l’écart de l’écosystème.

Le nouveau plan gouvernemental « Osez l’export » (pour tous secteurs) prévoit d’encourager les rencontres régionales qui donnent aux PME l’occasion de rencontrer des conseillers du commerce extérieur (CCE), des douaniers et aussi des PME et ETI déjà expérimentées. Des rencontres agroalimentaires sont déjà organisées. Food’Loire par exemple, service export de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, anime un club export où l’on partage des expériences et participe à des ateliers pratiques, conférences ou réception d’acheteurs étrangers.

Des dispositifs méconnus

De leur côté, La Coopération agricole et l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) ont organisé, le 16 novembre, une rencontre nationale ouverte à toute entreprise : « Export pour tous. » « On veut donner des outils aux entrepreneurs, leur faire découvrir des dispositifs méconnus, qu’ils mettent en place des actions dès le lendemain », souhaitait avant l’événement Valentine Richardot, chargée de mission export/projets internationaux à l’Ania.

En Nouvelle-Aquitaine, tous les acteurs de l’export, y compris l’Agence de l’alimentation de Nouvelle-Aquitaine (Aana), l’agence Interco de coopération internationale, les OSCI et CCE ont mis en place en juin 2023 un système concerté d’accompagnement et de financement : l’opération 360 export. « Il faut que davantage d’entreprises agroalimentaires candidatent », encourage Agathe de Langhe, chargée du développement des entreprises régionales en France et à l’étranger à l’Aana.

Le plan « Osez l’export » met à contribution le réseau bancaire pour distribuer des assurances de cautions export couvrant les opérations de moins de 800 000 euros. Pour sa part, Bpifrance va offrir des crédits export inférieurs à 1 million d’euros.

« Les rendez-vous B2B pour les non-exposants, c’était la brique manquante », Morgane Tournadre, conseillère du secteur international à l’Aria Occitanie

« L’export démarre en France » : le nouveau projet national est le slogan en vogue dans les TFE. De nouvelles aides ont permis à des entreprises du Gers et d’Occitanie de rencontrer des acheteurs étrangers au Sial et à Natexpo. Il y a aussi la solution d’agences d’exportation et de mise en relation comme Sud Export, spécialisé dans les marchés alimentaires nordiques, dont 50 % des prestations éligibles sont prises en charge par l’Etat (en vertu de l’agrément France Relance). Sud export coorganise avec l’Union Européenne et les institutionnels français des rencontres d’affaires B to B virtuelles et physiques. Food’Loire y fait appel.

Si les budgets nationaux augmentent pour les pavillons français sur les salons, les entreprises n’ont plus besoin d’exposer pour rencontrer des décideurs ou acheteurs de pays étrangers. « Business France va financer l’aller-retour à un salon, un logement et de quoi recevoir des acheteurs au salon, fait savoir Adrien Catalayud, chef de service des pavillons France de Business France. L’équipe accompagne les primo-exportateurs, les accueille sur place. On leur propose de prospecter avant d’avoir un programme de rendez-vous. » L’Agence de l’alimentation de Nouvelle-Aquitaine invite des influenceurs étrangers ou arrange des rendez-vous d’affaires sur les salons ou en marge. « Les rendez-vous B2B pour les non-exposants, c’était la brique manquante », commente Morgane Tournadre, conseillère du secteur international à l’Aria Occitanie.

 

Le point de vue de Morgane Tournadre, conseillère International à l’Aria Occitanie pour le Gers, membre de la Team France Export régionale

Quels conseils donneriez-vous à un primo-exportateur ?

Morgane Tournadre : Le primo-exportateur doit avant tout se préparer. Avoir un ou des pays cibles en fonction de ses ressources internes et financières. Nous avons tendance à conseiller l’Europe plutôt que le grand export ; des pays accessibles et sans barrière, pour toutes sortes de produits, gourmets, poissons, viandes… Je dirais, ne pas aller trop vite. Et mieux vaut se concentrer sur un marché. Les primo-exportateurs vont pouvoir embaucher un VTE (Volontaire territorial de l’export, NDLR), c’est un bon tremplin, plus adapté qu’un VIE (Volontaire international en entreprise), qui peut aller travailler dans un pays étranger quand le terrain est déjà préparé.

Les produits du Gers s’exportent-ils facilement ?

M. T. : Des produits français sont déjà connus à l’étranger comme le magret de canard. Pour l’ail noir du Gers, il faut du travail de communication dans un premier temps. Maintenant, les produits de notre exportateur se commercialisent en Suède, Norvège, Suisse et Belgique, dans les restaurants et particuliers. Nous avons aussi des producteurs de safran. Il faut penser aux grandes tables de Paris, qui sont des vitrines de l’export pour notre safran. Le Gers n’a pas d’autoroute, c’est un désavantage, mais « A cœur vaillant rien d’impossible ».

Quelle origine mettre en valeur à l’export ?

M. T. : On ne valorise pas forcément le Gers mais le Sud-Ouest, ou la Gascogne, qui évoque D’Artagnan. Un exemple de réussite est le collectif Saveurs des Pyrénées, déjà ancien, qui va des Pyrénées Atlantiques à l'Ariège. Ses entreprises exportent des produits variés en Espagne, Allemagne, Hongrie, pays scandinaves, Royaume-Uni, Pays-Bas, Pologne, Japon, Nouvelle-Zélande, Canada…

Qu’est-ce qu’un OSCI ?

Un Opérateur spécialisé du commerce international (OSCI) propose aux entreprises des services de mentorat individuels ou collectifs, ainsi que du conseil dédié à la constitution d’équipes export. Il réunit des entreprises qui mettent en commun leurs ressources en marketing ou commerciales. Le réseau des OSCI est référencé dans de nombreux pays. Un tel acteur de l’exportation collaborative, Source of Asia, a permis à certaines gammes de légumes d’Aucy de s’implanter au Vietnam en 2020.

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