Aller au contenu principal

Qualité des productions animales
L’influence cruciale des conditions de transformation

L’Inrae vient de rendre publics les résultats de l’expertise collective réalisée à la demande du ministère de l’Agriculture sur les effets des conditions de production et de transformation sur la qualité des produits animaux. Décryptage.

Selon l'Inrae, seuls les Siqo échappent à la standardisation de la matière première, comme ici avec le porc noir de Bigorre. © Y. B.
Selon l'Inrae, seuls les Siqo échappent à la standardisation de la matière première, comme ici avec le porc noir de Bigorre.
© Y. B.

De nombreux facteurs influencent la constitution et la conservation de la qualité des produits animaux. Une vingtaine de chercheurs, principalement de l’Inrae, se sont penchés sur l’influence des conditions de production et de transformation sur la qualité des produits animaux. De cette expertise collective sort un rapport de 1 500 pages, disponible ce mois de juin sur le site de l’institut et des versions plus courtes, dont un résumé de 12 pages, présenté lors d’un colloque virtuel le 29 mai.

Les chercheurs ont commencé par définir les sept composantes de la qualité : organoleptique, nutritionnelle, commerciale, technologique, sanitaire, propriétés d’usage, propriétés d’image. Les modes d’élevage sont particulièrement importants pour ces dernières, les consommateurs montrant en moyenne une attitude positive pour le bien-être animal avec accès extérieur et espace suffisant et acceptant de payer plus pour cela. L’alimentation animale est de son côté un facteur déterminant des propriétés nutritionnelles (exemple des oméga 3), organoleptiques, commerciales et technologiques. Puis les phases de pré-abattage et d’abattage sont cruciales : sources de stress, elles peuvent avoir des effets délétères sur les propriétés organoleptiques (tendreté) et technologiques (pertes de rendement à la cuisson).

Standardisation de la matière première agricole

L’un des objectifs principaux de la transformation est d’assurer la conservation des produits. Les chercheurs distinguent les procédés traditionnels (cuisson, salage, fumaison, fermentation…) du fractionnement/réassemblage des matières premières-ingrédients, permis par l’industrialisation. La littérature scientifique n’offre pas assez d’éléments pour évaluer les effets des procédés de transformation à l’échelle des cuisines familiales ; le rapport est donc, sur ce point, centré sur les procédés industriels.

L’élargissement des formulations, permis aussi par les additifs, a de fait, conduit à une standardisation de la matière première agricole et, donc, à la réduction de la biodiversité des animaux de rente et de la diversité des pratiques d’élevage, hormis pour les signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine (Siqo). Le cas du label Rouge est particulier : seul signe officiel à n’être reconnu qu’en France, il s’engage bien réglementairement à « un niveau de qualité supérieure ».

Certains facteurs peuvent induire des antagonismes

« Certains facteurs déterminants de la qualité des aliments d’origine animale peuvent induire des antagonismes entre propriétés », expliquent les chercheurs. Ils illustrent ce besoin de compromis avec le devenir des mâles dans les filières de ponte (sélection génétique de spécialisation des femelles sans valeur économique pour les mâles), la castration des porcs mâles (antagonisme bien-être animal – qualités organoleptiques), l’alimentation protéique des poissons d’élevage (réduction de la valeur nutritionnelle des poissons nourris aux protéines végétales) ou bien encore l’usage du nitrite de sodium (conservation et prévention de risques sanitaires, mais probabilité de risques sur la santé humaine). Le remplacement de ce dernier par une alternative comme le céleri pose ensuite la question des allergies, etc.

Les recommandations de consommation

L’OMS et le PNNS en France revoient leurs recommandations de consommation de produits animaux à la baisse. La version 4 du PNNS pour les adultes, sorti en 2019, indique pour la première fois une quantité hebdomadaire maximale à ne pas dépasser pour les charcuteries et les viandes de boucherie de maximum 500 g par semaine (bœuf, veau, mouton, agneau, abat) en recommandant de privilégier la volaille. La version actuelle incite également à aller vers deux produits laitiers par jour et non plus trois comme auparavant. L’OMS recommande d’aller vers un équilibre 50/50 entre les protéines animales et végétales alors que le régime en France est plutôt de 65-70 % de protéines animales.

Les plus lus

rayon viande hachée
Qu’est-ce qui pourrait faire baisser les prix des bovins en Europe ?

Alors que toute l’Union européenne affiche des prix records pour ses bovins, un petit tassement s’est fait sentir en Irlande…

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 02 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 avril 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Le groupement de producteurs Armor Œufs a tenu son Assemble générale début avril. L’occasion pour Les Marchés d’échanger avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio