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Stratégie
D’aucy opère une montée en gamme

L’investissement de 17 millions d’euros en cours dans la construction d’une nouvelle casserie aux côtés de l’unité d’ovoproduits PEP résume à lui seul la stratégie vers la montée en gamme du groupe coopératif d’aucy auquel elle appartient.

Sur le chantier de Ploërmel sortira prochainement de terre une casserie de 7 700 mètres carrés qui remplacera, entre l’automne 2019 et le début 2020, la vieille casserie du centre-ville. Au-delà de ses dimensions (25 000 tonnes par an approvisionnées par 120 éleveurs pour environ 350 millions d’œufs), c’est une casserie en phase avec les attentes nouvelles du marché que construit la société PEP. Elle aura pour mission « d’intensifier et [de] pérenniser la transformation de productions d’œufs alternatifs (plein air, plein air label Rouge, bio, sol, ndlr) », a indiqué le groupe, jeudi 10 janvier, lors de l’officialisation de la prise de participation dans d’aucy de la Région Bretagne (lire encadré).

Fin de l’élevage en cage en 2025

Pour l’instant, la branche œufs de d’aucy (880 millions d’unités produites dans cent vingt élevages, dont une partie vendue en œufs coquille) est issue à 33 % d’élevages de production alternative. Mais la demande progresse vite et le groupe coopératif s’est fixé l’horizon 2025 pour abandonner définitivement l’élevage en cage.

PEP, société spécialiste dans les ovoproduits et produits élaborés (six sites industriels et deux fermes de ponte pour 35 200 tonnes et 101 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 450 salariés) dispose d’une seule casserie, celle de Ploërmel, qui approvisionne en jaune, blanc et coule d’œufs entiers toutes les unités du groupe. Ces sites de production fabriquent au total une quinzaine de produits différents : des bases culinaires sous la forme liquide (la moitié des produits), des entrées froides, des plats chauds comme les omelettes (2 500 tonnes en frais et 3 300 tonnes en surgelé) et des desserts.

Certaines fabrications sont déjà garanties à 100 % issues d’élevages alternatifs, comme ces produits élaborés spécifiquement pour McDonald’s. Vendus sous marque Cocotine, ils sont destinés à 70 % à la RHD, à 15 % à l’industrie et le reste à l’exportation, aux trois quarts en frais.

Une opération de croissance externe sera annoncée prochainement

Dans l’activité du groupe coopératif d’aucy situé à Theix, dans le Morbihan, (1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans l’agriculture, le légume, les œufs, les salaisons avec 4 200 salariés), la branche œufs symbolise tous les efforts du groupe pour monter en gamme et tourner la page de la restructuration de sa branche porcine, en 2014. Non seulement l’endettement du groupe a été réduit de 30 % depuis 2015, ses fonds propres renforcés et un refinancement complet opéré en 2018, mais d’aucy a adopté une stratégie résolument offensive vers une politique de flux tirés et de l’innovation.

Pour le conseil régional de Bretagne qui vient d’entrer au capital de GDH, groupe d’aucy Holding – GDH regroupe les actifs industriels de d’aucy en appertisé et en ovoproduits –, cette orientation est essentielle. La présence de la Région à son capital devrait faciliter les développements de d’aucy. « Une opération de croissance externe sera annoncée prochainement », a glissé le directeur général Alain Perrin, sans plus de précisions. Avant que la fusion avec Triskalia n’intervienne, normalement en 2020.

La Région Bretagne actionnaire

En entrant au capital du Groupe d’aucy Holding à hauteur de 2,72 % (5 millions d’euros), le conseil régional de Bretagne a concrétisé ce que lui permet la loi Notre du 7 août 2015 qui renforce les compétences économiques des Régions. C’est la seconde fois en six mois que la Région Bretagne entre au capital d’un privé après avoir pris, en juillet 2018, 5 % du capital de la nouvelle société Yer Breizh qui regroupe les anciens éleveurs de Doux. Son objectif : « le développement de l’emploi breton et le maintien des centres de décision sur le territoire », a expliqué Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne. La Région intervient auprès d’opérateurs leader ou en passe de l’être sur leur marché et dont les concurrents sont extérieurs à la Bretagne.

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