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ETI familiale
LSDH résilient malgré un flux de demandes irrégulier

Le groupe LSDH a subi un dérèglement des demandes des GMS à cause de la crise sanitaire et s’est adapté pour y répondre, ce qui lui a permis de maintenir son chiffre d’affaires. Reportage.

 © LSDH
© LSDH

« Nos fondamentaux économiques ne sont pas touchés par la crise malgré de nombreuses irrégularités qu’elle a engendrées. Nous sommes une ETI familiale résiliente », confie Emmanuel Vasseneix, président du groupe LSDH. Le spécialiste du conditionnement de liquide alimentaire réussit à maintenir l’ensemble de ses effectifs ainsi que ses plans de développement malgré le contexte particulier de cette année 2020. La société table sur un bouclage de l’année 2020 autour de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires, une performance similaire à 2019.

La fermeture de la restauration, l’arrêt des activités à l’exportation et la demande en dents de scie de la grande distribution ont pourtant perturbé les activités de LSDH qui a su s’adapter. « Nos résultats sont très positifs sur les produits de première nécessité tels que le lait, la crème et les boissons végétales », précise Emmanuel Vasseneix. À l’échelle de l’année 2020, la production de lait et crème connaîtra une croissance de 5 %, derrière laquelle se cachent de grosses irrégularités. « Nous avons été à +50 % de production sur ce segment de mi-février à mi-mars, et -15 % en avril et mai », ajoute-t-il. Le groupe a privilégié la production de lait demi-écrémé, mettant entre parenthèses la fabrication de lait écrémé et lait entier.

Nous avons versé à nos salariés une prime spécifique

Avec la fermeture de la restauration, la demande en jus de fruit a connu une baisse, dont a profité le groupe pour réquisitionner des lignes qui y étaient consacrées dans le conditionnement de lait et de crème. Le secteur des boissons végétales, bien que moindre pour LSDH par rapport aux produits laitiers, n’a pas été touché par la crise. Celle-ci n’a pas infléchi la demande croissante des consommateurs pour ces types de produits. « La tendance de fond est toujours présente, sans que nous n’ayons connu de boom phénoménal », résume Emmanuel Vasseneix. En revanche, le pôle végétal de LSDH connaîtra sur l’année 2020 une baisse de ses activités « entre 10 et 30 % » à cause de la fermeture de la restauration. « Ça ne sera pas une bonne année », affirme-t-il.

Par ailleurs, LSDH a subi avec la pandémie un arrêt de ses activités à l’exportation qui représentent 15 % de son chiffre d’affaires. « Nous faisons beaucoup de produits pour l’Angleterre. En plus de la crise, il y a le Brexit qui n’arrange en rien la situation », complète Emmanuel Vasseneix.

Hausse de l’absentéisme

Avec la crise, LSDH a investi 2 millions d’euros dans des mesures et équipements de protection tels que des masques, du gel hydroalcoolique, des plexiglas ou encore des stylos. « Nous avons versé à nos salariés une prime spécifique au contexte actuel à la fin du premier confinement », souligne Anne Messner, directrice des ressources humaines du pôle liquide de LSDH. En parallèle à la hausse de la demande, le groupe a dû faire face à une hausse des cadences et un absentéisme plus élevé qu’à l’habitude, à cause des gardes d’enfants ou bien de cas de Covid-19 dans les effectifs.

« Notre site alsacien Jus de fruits d’Alsace a été particulièrement touché pendant le premier confinement », se souvient Anne Messner. Se situant en moyenne entre 4 et 6 %, l’absentéisme a grimpé à environ 8 % sur les sites de production de LSDH et a atteint 10 % pour l’usine alsacienne. Le groupe a alors eu recours à l’intérim, « chose qu’on ne fait pas beaucoup en temps normal », note Anne Messner. Pour ce nouveau confinement, les salariés de l’est de la France sont en moyenne moins touchés par la Covid-19, au contraire des autres sites qui ont répertorié beaucoup de cas contacts parmi leurs employés.

Besoin de relocaliser les fabrications d’emballage

« En France, on n’est pas autosuffisants sur de nombreux produits d’emballage. Si jamais les frontières avaient été fermées, nous aurions été en difficulté », confie Emmanuel Vasseneix. LSDH a éprouvé quelques difficultés en approvisionnements d’emballages agroalimentaires tels que le carton ondulé, la résine ou encore les bouchons. « C’est bien de parler de souveraineté alimentaire, mais il faudrait aussi avoir tout l’écosystème agroalimentaire en France, dont font partie les emballages », propose Emmanuel Vasseneix.

Une relation variable avec la grande distribution

Devant l’incertitude qui régnait, les relations entre le groupe LSDH et la grande distribution ont été très positives, avec « une solidarité globale forte en tout début de confinement », juge Emmanuel Vasseneix. Mais peu après, celles-ci se sont dégradées à cause de l’application des pénalités logistiques. « Nous avons fait le maximum pour livrer en augmentant nos cadences et en demandant des efforts à nos salariés. Se prendre des pénalités logistiques derrière, parfois jusqu’à la valeur même du produit, parce que la grande distribution attendait plus de volumes, ça m’a beaucoup agacé », déplore Emmanuel Vasseneix.

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