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L’avis de l’Aria Nouvelle-Aquitaine
« Nous craignons pour la survie des entreprises qui ont peu de fonds propres »

Véronique Hucault, déléguée générale de l’Aria Nouvelle-Aquitaine. © DR
Véronique Hucault, déléguée générale de l’Aria Nouvelle-Aquitaine.
© DR

Les Marchés Hebdo : Votre Aria Nouvelle-Aquitaine mène une enquête hebdomadaire auprès de ses adhérents depuis le début du confinement. Quel est le souci économique le plus mentionné ?

Véronique Hucault : Le manque de trésorerie est le souci concret de la plupart de nos entreprises qui sont surtout des PME et TPE. Sur 99 entreprises de la Région ayant répondu du 30 mars au 3 avril, 75 envisagent une baisse de leur chiffre d’affaires annuel ; une baisse supérieure à 20 % pour 34 d’entre elles. Six ont fermé ; elles fonctionnent majoritairement avec la RHD. Elles suspendent leurs frais variables, mais devront verser 70 % de leurs salaires en attendant le remboursement par l’État. Nombreuses sont les entreprises régionales qui perdent du chiffre d’affaires parce qu’elles dépendent de la RHD ou du tourisme. Et aussi parce que les produits festifs de notre région, volailles labellisées, foie gras, biscuits et confiseries haut de gamme se vendent plutôt mal, à la différence des produits de tous les jours, frais ou d’épicerie.

LMH : Quelles mesures sont sollicitées pour soutenir la trésorerie ?

V. H. : 56 répondants sur les 99 ont demandé un report de charges sociales, 58 font appel au chômage partiel, 15 demandent une remise du paiement de leurs impôts directs et 6 sollicitent le fonds de solidarité des TPE. En matière de prêts, 42 ont recours au prêt garanti par l’État, 5 vont avoir un prêt rebond et 6 un prêt atout ; 53 négocient des réaménagements de crédits. À l’Aria, nous avons peur pour les entreprises qui sont mal notées à la Banque de France, des entreprises récentes ou déjà fragiles.

LMH : Quelles remontées avez-vous des demandes de chômage partiel ?

V. H. : Les entreprises qui ont fait des demandes de chômage partiel en mars ont eu du mal à obtenir un code et craignent de ne pas réussir à remplir leur dossier dans les trente jours impartis. Nous aidons les entreprises pour les mettre en relation et intervenons auprès des services qui sont de bonne volonté mais submergés, pour que tel dossier remis en retard soit retenu. La décision du ministère du Travail de répondre en 48 heures aux demandes, contre 15 jours ordinairement, est vraiment bien venue.

LMH : Quels problèmes vont se poser en sortie de crise dans la Région ?

V. H. : Beaucoup d’entreprises dépendent des récoltes de fruits et de légumes. On va voir si l’agriculture régionale parvient à recruter assez de main-d’œuvre temporaire nationale, grâce à l’initiative du gouvernement. Le pouvoir d’achat sortira affaibli de la crise. Nous craignons pour la survie des entreprises qui ont peu de fonds propres.

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