Aller au contenu principal

Pêche
Les espèces invasives d’eau douce : une opportunité ?

FranceAgriMer a récemment publié une étude sur le potentiel de valorisation économique des espèces invasives d’eau douce, comme le silure ou les écrevisses américaines.

© DR

La pêche en eau douce est un milieu à plusieurs visages, avec de nombreux pêcheurs de loisir (3 millions en France) et quelques professionnels, plus ou moins structurés, dont les débouchés et les modèles varient beaucoup en fonction des régions. D’après une enquête réalisée par AND International pour FranceAgriMer, la vente à des mareyeurs est le débouché majoritaire (52 %) de cette activité, devant celle aux restaurants (20,4 %) et la vente directe (12,4 %), mais les disparités sont très importantes selon les bassins.

Deux espèces concernées

Les populations de silure glane sont en forte expansion depuis leur introduction en France, mais les conséquences sur les espèces locales, notamment migratrices comme le saumon, sont mal connues. La régulation de la population de silures fait l’objet de controverses entre les pêcheurs professionnels et amateurs. Les premiers souhaitent éliminer les plus gros individus qui consomment de manière excessive les autres espèces plus intéressantes pour leur activité. Les seconds pratiquent une pêche aux trophées avec remise à l’eau du poisson vivant, dans l’espoir de le recapturer plus tard, plus gros.

Parmi les neuf espèces d’écrevisses présentent en France, cinq proviennent d’Amérique du Nord et sont qualifiées d’invasives. Elles modifient significativement les écosystèmes qu’elles colonisent. Mais la régulation des populations par la pêche n’a pas une efficacité totale : dans certains cas, l’élimination des gros mâles stimule la colonie.

La transformation comme voie de valorisation

Si le silure n’a pas une très bonne image en matière de goût ou de risque de contamination au PCB, il s’avère qu’à la dégustation les consommateurs l’apprécient globalement. La chair blanche, peu typée, sans arête, correspond aux goûts du moment. Néanmoins, le niveau de valorisation de ce poisson, entier ou éviscéré est très faible voire décourageant.

Mais la chair de ce poisson se prête bien à la transformation, notamment au filetage, à la découpe (pavé et brochette) et au fumage. Reste que l’investissement dans un atelier de transformation n’est pas à la portée de nombreux pêcheurs qui ne sont pas non plus formés.

Quant aux écrevisses, les occasions apparaissent nombreuses à la suite des retours d’expérience dans les zones déjà exploitées par la pêche professionnelle comme le lac de Grand-Lieu, près de Nantes ou en Camargue. Mais un des obstacles majeurs est l’interdiction communautaire du transport et de la vente d’écrevisses de Louisiane vivantes, qui pénalise les professionnels français alors que d’autres ont obtenu des dérogations.

La concurrence avec les produits d’importation semble problématique, mais jouer la carte du local pourrait lever ce frein. Par ailleurs, plus les populations d’écrevisses sont pêchées, plus leur taille se réduit, ne pouvant plus être vendues en queue. Il s’agit donc de trouver d’autres façons de les valoriser, comme les bisques.

Ces espèces présentent des perspectives intéressantes d’autant plus que leur exploitation peut être qualifiée de responsable.

Les plus lus

rayon viande hachée
Qu’est-ce qui pourrait faire baisser les prix des bovins en Europe ?

Alors que toute l’Union européenne affiche des prix records pour ses bovins, un petit tassement s’est fait sentir en Irlande…

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 02 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 18 avril 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œufs depuis avril 2022.
Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Le groupement de producteurs Armor Œufs a tenu son Assemble générale début avril. L’occasion pour Les Marchés d’échanger avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio