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Produits de la mer
Le marché du saumon plombé par la Covid-19

Le marché mondial du saumon a subi de plein fouet la crise sanitaire, au niveau de la production, de la transformation et de la distribution. Les prix sont sous pression.

La restauration hors domicile compte pour 30 % du marché mondial du saumon. © milivanily - Pixabay
La restauration hors domicile compte pour 30 % du marché mondial du saumon.
© milivanily - Pixabay

Après une hausse de 7 % en 2019, la production mondiale de saumons de l’Atlantique ne devrait progresser que de 2 à 4 % cette année, selon les estimations de la FAO. Un ralentissement de la croissance qui s’explique avant tout par la pandémie de coronavirus. Les perturbations logistiques pour le transport et la transformation à la suite des confinements et des règles sanitaires ont conduit certains aquaculteurs à garder les saumons plus longtemps. Ce d’autant plus qu’ils voyaient les prix assez bas et espéraient vendre les poissons plus tard, une fois la situation sanitaire rétablie. Les disponibilités norvégiennes étaient aussi en retrait à la suite des épisodes d’efflorescences algales qui avaient conduit à une forte mortalité en 2019.

Une demande internationale en baisse

Au premier trimestre 2020, le chiffre d’affaires des exportations norvégiennes de saumons bondissait de 11 %, avec des envois autour de 252 000 t (+2 %), grâce à une forte demande de la Pologne, de la France et des États-Unis. Dès mars, les envois ont plongé vers l’Union européenne. Les exportateurs ont aussi pâti de l’arrêt des vols des avions de ligne vers les États-Unis et la Chine, utilisés pour le transport des poissons. Puis des traces de coronavirus ont été trouvées sur un marché de gros à Pékin, ce qui a conduit à un embargo temporaire.

De plus, la restauration hors domicile compte pour 30 % de la demande mondiale de saumons, indique la FAO. Or les besoins du secteur ont chuté. Le changement de comportement des acheteurs, qui ont préféré des produits de la mer surgelés ou en conserve, a aussi nui au saumon, de même que le virage vers le e-commerce, pour lequel les produits de la mer sont pénalisés de par leur fragilité. Au niveau européen, la FAO indique que les opérateurs ont réussi à réorienter une partie non négligeable des flux vers la consommation à domicile. Néanmoins, la demande a reculé en Allemagne des suites de la diffusion d’un documentaire critiquant les conditions d’élevage.

Des prix très volatils

Les prix des saumons d’élevages norvégiens ont connu de gros mouvements cette année. Élevés en janvier, ils ont chuté au printemps avant de rebondir en juin, une fois la crise sanitaire en apparence gérée en Europe. Depuis la rentrée, ils sont de nouveau très bas. Alors que les cours ont tendance à monter à partir de novembre en général, les fêtes de fin d’année sont pleines d’incertitudes. D’autant plus que l’offre pourrait progresser de 5 à 10 %, comparée à l’an dernier au second semestre, notamment à cause des retards d’enlèvements. Les exportations hebdomadaires de la Norvège devraient être 3 à 10 % au-dessus de leur niveau de l’an dernier. La FAO estime que la santé financière des petites entreprises de transformation va être fortement mise à mal cette année, ce qui pourrait conduire à une vague de rachat et de concentration dans le secteur au niveau mondial. À plus long terme, néanmoins, cette conjonction d’une offre forte et de prix bas pourrait mener les opérateurs à trouver de nouveaux débouchés au niveau mondial.

Lire aussi : Les résultats du leader du saumon Mowi affectés par la Covid-19

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