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Produits laitiers : le Nigéria, un marché porteur pour l’export français

Le Nigeria, leader économique d’Afrique de l’Ouest, est fortement dépendant de la poudre de lait pour son offre locale en produits laitiers. Ainsi depuis la réouverture totale des importations laitières, le pays offre de nouvelles perspectives pour les exportateurs.

drapeau nigérian entouré de lait
L’offre nigériane en produits laitiers est dépendante à 95 % des importations de poudre de lait.
© Généré par l'IA

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 216 millions d’habitants, tient son économie à 90 % sur les exportations de pétroliers et à 10% sur l’agriculture de rente. Le pays connait, en ce moment, une période inflationniste, en lien avec la crise pétrolière. Le taux d’inflation s’élevait à 34% en mai 2024. 

Un marché nigérian porteur malgré la crise qui y sévit 

Classé 53ème pays importateur au monde, le Nigéria cumule un total de 48,3 milliards d’euros d’importations en 2023, dont 12 % concerne les produits alimentaires. « Le Nigéria est un pays en plein essor et une porte d’entrée sur le marché anglophone africain et sur le marché d’Afrique de l’Ouest. » indique Sonia Darracq, conseillère aux Affaires agricoles Nigéria à l’occasion d’un webinaire de Business France. La France est aujourd’hui le cinquième fournisseur agroalimentaire du pays, avec 76,9 millions d’euros (M€) d’exportations l’an dernier. Les produits français les plus prisés sont les vins et spiritueux, la poudre de lait, les extraits de malt et le blé, qui représentent à eux seuls 73 % de nos exportations agroalimentaires vers le Nigeria. 

Lire aussi : Lait : la production va augmenter dans le monde, la demande va-t-elle suivre ? 

Le marché nigérian des produits laitiers est porteur

Depuis mars 2024, les importations de produits laitiers sont rouvertes à tous les exportateurs, après sept années de restriction. Ces mesures, lancée dans le but d’améliorer la souveraineté alimentaire, avaient fait chuter les importations de 68 M€ en 2017 à 16 M€ en 2023. Cependant, elles avaient aussi permis à l’industrie laitière nigériane de se développer. Ainsi, des marques locales se créent, sur les laits en poudre, concentrés sucrés et non sucrés. « Le retrait de cette restriction ouvre de nouvelles opportunités pour l’exportation de d’autres types de produits laitiers français » indique une chargée d’étude de Business France.

« Le retrait de cette restriction ouvre de nouvelles opportunités pour l’exportation de d’autres types de produits laitiers français » 

 

Une production laitière intérieure qui ne suit pas les besoins industriels 

La production nationale de lait reste trop faible, bien que le Nigéria possède le plus grand cheptel bovin d’Afrique de l’Ouest. Fan Milk, une entreprise de Danone, installée au Nigéria, se heurte à plusieurs obstacles dans son approvisionnement en lait local. D’après son directeur des affaires publiques : « La productivité des races locales est insuffisante : une vache laitière produit généralement entre 4 et 7 litres par jour, parfois seulement 1 litre… ». Il souligne également que « le lait collecté est bien trop souvent inutilisable en raison de taux de contamination élevés ». Le secteur laitier pâtit d’un déficit en infrastructures adaptées et de méthodes de collecte conformes aux normes d’hygiène en vigueur.

Ainsi pour répondre à ses objectifs de production et garder une offre compétitive, Fan Milk, comme toutes les entreprises laitières du pays, importe de la poudre de lait et d’autres types de produits laitiers transformés.

Lire aussi : Lait : FCO et grippe aviaire, quel impact sur la collecte ? Lait : FCO et grippe aviaire, quel impact sur la collecte ?

 L’offre locale dépendante fortement de lait importé

L’offre locale en produits laitiers est dépendante à 95 % des importations de poudre de lait. De même, 75% de l’offre en laits transformés est issu de poudre de lait importée.  Au vu de l’inflation actuelle, les acteurs locaux mettent l’accent sur l’accessibilité de leurs produits. Ainsi l’offre locale baisse en gamme pour continuer de toucher un large panel de consommateurs. En dehors des multinationales laitières, quelques acteurs locaux proposent une offre de lait frais et yaourt produits à base de lait local et sans substitut végétal, qui se positionnent plutôt sur une cible premium. 

L’importation est essentielle à l’industrie laitière nigériane

L’Union européenne détient la moitié des parts de marché du secteur laitier nigérian en valeur et près de 90 % en volume. Les poudres de lait enrichies en matières grasses végétales connaissent une forte progression de consommation dans le pays, plaçant le Nigeria au deuxième rang des destinations de cet ingrédient en provenance de l’UE en 2023, avec une hausse de 18 % en volume et de 15 % en valeur sur un an.

La France est devenue le premier fournisseur en produits laitiers finis du Nigéria. Ses beurres, fromages et crèmes, sont plébiscités pour leur qualité. De plus ces produits sont peu fabriqués localement et bénéficient d’une segmentation premium sur le marché. 

Les équipements laitiers sont aussi demandés

En raison des difficultés matérielles à maintenir la chaîne du froid dans la distribution, les technologies permettant la conservation à température ambiante des produits laitiers sont très recherchées. Ainsi les industriels locaux proposent de plus en plus des gammes de yaourts à conserver à température ambiante. Du côté des équipements, les Pays-Bas et la Chine sont les principaux partenaires du Nigéria à l’heure actuelle.

Lire aussi : Lait : vers un record de la production mondiale en 2025 ? 

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