Débouchés
La RHD, un « pool de diversification pour les PME »
Carole Cazaban, experte dans le milieu de la restauration, a été recrutée il y a un an par la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France pour éclairer les PME sur le débouché de la restauration hors domicile. Interview.

Les Marchés Hebdo : Vous êtes arrivée il y a un an à la Feef comme responsable des relations RHD, pour quelle mission ?
Carole Cazaban : Ma mission est très simple : le décryptage de la restauration à travers des intervenants, la connexion dans le business, la montée en compétences de nos adhérents et l’animation de la communauté. La Feef avait déjà amorcé des choses pour la RHD il y a quatre ou cinq ans avec quelques opérateurs. À la demande des adhérents avec la montée en puissance du BtoB, l’idée a été de consacrer un temps plein à ce débouché.
LMH : Qu’avez-vous mis en place en un an ?
C. C. : Il existait déjà une commission RHD, j’ai décidé de la diviser en deux ; l’une, pour les primo-accédants, et l’autre, pour les experts. Chaque commission a sa feuille de route. Nous avons aussi créé des formations, là aussi, d’un côté pour les primo-accédants, où on balaie le monde de la RHD, et de l’autre, pour les experts, avec des formations du type « la relation tripartite, les chaînes et la restauration collective concédée ». En ce qui concerne la connexion-business, j’ai pris rendez-vous avec les trente majors de la restauration collective et commerciale, auprès du directeur général ou des directeurs achats. Beaucoup connaissent déjà la Feef. L’idée est de leur proposer de rentrer dans des parcours avec les adhérents. J’ai aussi mis en place une boîte à outils avec des documents très pragmatiques (fiches d’identité des opérateurs, idéalement avec l’organigramme, ou encore l’explicatif de l’article 24 de la loi Egalim). Le 30 septembre 2020, il y aura une convention RHD avec deux grands intervenants dans la restauration commerciale et collective.
Des PME ont créé des postes de responsable RHD
LMH : Les PME sont-elles réceptives à cette ouverture vers la RHD ?
C. C. : La réaction est très, très enjouée, car la RHD représente un pool de diversification de leur chiffre d’affaires. Le foodservice (RHD, ndlr), il faut s’y intéresser, ils s’en rendent compte. Certains de leurs produits peuvent déjà coller. Ils sont d’autant plus enjoués quand ils découvrent qu’il y a des grossistes en région et même des unités régionales de majors accessibles. Et bien souvent, ils ne se rendaient pas compte que la RHD est autant diversifiée.
LMH : Quelles sont leurs questions et préoccupations par rapport à ce débouché ?
C. C. : Les questions qui ressortent quand ils ont compris le milieu, c’est comment je fais pour le pénétrer ? Et où je vais ? Vouloir faire de la RHD ne veut rien dire, il faut être plus précis. Autre question : comment fait-on ? Y a-t-il autant d’intervenants qu’en grande distribution ? Des couples category managment/acheteurs ? Ils comprennent vite qu’il faut adapter un packaging en réponse au besoin de telle branche de la restauration. Des PME à la suite de nos programmes ont créé des postes de responsable RHD, c’est une victoire !
LMH : Quels sont les prochains rendez-vous prévus ?
C. C. : Nous allons créer une commission « premium » en 2020 pour les circuits qui mêlent RHD et épicerie fine, le catering aérien. En fin d’année, nous allons aussi faire une journée à thème RHD sur le monde de la BVP.
Un parcours « emballage »
Dans le contexte d’une réglementation sur les emballages qui se durcit et de l’engagement des distributeurs, la Feef a décidé de mettre en place un parcours « emballage ». Ce parcours comprend des webinars (séminaires en ligne) de mars à octobre, en partenariat avec Adelphe et Citeo, des rencontres avec les enseignes de la distribution sur le thème et une journée emballage le 17 novembre pour rencontrer des fournisseurs d’emballages et distributeurs.