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Allemagne : chute du prix du porc et crise chez Vion

Manifestations, cessations d’activité, en Allemagne la filière du porc a connu plusieurs bouleversements. La cotation stable depuis treize semaines a enregistré sa première baisse.  

L'abattoir de porc Vion
L'abattoir de porc Vion d'Emsteck, qui va fermer
© Google Maps

Éleveurs et agriculteurs allemands font part de leurs mécontentements depuis plusieurs semaines. Ils se mobilisent massivement dans les rues pour protester contre la réforme de la fiscalité sur le diesel agricole. Ces protestations ont parfois entraîné des retards de logistiques et de livraisons en plus de celui accumulé depuis les fêtes de fin d’année. Cette situation a davantage déséquilibré le marché du porc allemand, sachant que les abattoirs ne sont pas aux achats. En magasin, la demande manque de dynamisme. La cotation a perdu 10 centimes ce mercredi 17 janvier 2024. Elle est désormais à 2 €/kg. Cette baisse est la première après treize semaines de stabilité.  

Lire le plus récent : Le cours du porc allemand s’est stabilisé 

Vion réduit son activité  

Mardi 16 janvier, Vion Food Group, coopérative agroalimentaire néerlandaise présente dans le Nord de l’Europe, a annoncé réduire son activité sur le territoire allemand “en phase avec l’évolution de l’industrie de la viande”, a-t-il indiqué dans un communiqué. Les abattages ont baissé de 7,4 % (- 2,9 millions de porc) pour la période janvier/octobre 2023 comparé à janvier/octobre 2022. “La baisse des abattages provient de la diminution des porcs nés en Allemagne (-8,2%) tandis que le nombre de porcs importés a augmenté de 24,7%” note le Marché du porc breton (MPB). Le cheptel national porcin était baissier jusqu’à novembre 2023, mois durant lequel une légère hausse a été observée.  

Lire aussi : Porc : Les 3 raisons qui expliquent la baisse de la production en Allemagne  

Des exportations en berne  

La Chine a drastiquement réduit sa dépendance au marché mondial. Le pays a mis en place une politique de restructuration du cheptel national après avoir connu un important épisode de peste porcine africaine. Dans le même temps, les Etats-Unis, le Canada et le Brésil ont gagné des parts de marchés, notamment sur le continent asiatique. En Allemagne, l’activité d’export de viande et de coproduit de porc a fortement manqué de tonicité en 2023. Au cours des dix premiers mois de 2023, les exportations allemandes ont affiché un repli de 13,1 % comparé à la même période en 2022, selon le MPB. 

Lire aussi : Porc : comment moins dépendre de la Chine 

Baisse de la consommation nationale 

Et le pays n’a pas pu compter sur son marché intérieur comme débouché. Inflation, baisse de la consommation ont marqué ces dernières années. Outre-Rhin, la consommation pour toutes viandes confondues a baissé de 12,4% en une décennie. Un Allemand mangeait environ 62,8 kg de viande en 2011 contre 55kg en 2021. D'autre part, près de 10 millions d’Allemands ont banni la viande de leurs assiettes. En plus des préoccupations économiques déjà évoquées, les préoccupations écologiques gagnent du terrain et de plus en plus d’Allemands sont sensibles au bien-être animal. Vion Food Group a donc décidé “d’adapter sa stratégie sur ses marchés clés”, précise le communiqué.  

750 employés concernés  

Le Nord de l’Allemagne est davantage touché par cette mesure. Vion a signé la vente l’entreprise Ahlener Fleischhandel, spécialisé dans le jambon ainsi que l’abattoir bovin de Altenbürg au groupe Tönnies, l’usine de transformation de porcs de Perleberg à Schlachterei Uhlen GmbH. Les ventes devraient avoir lieu au cours du premier trimestre 2024.  Toujours dans le cadre de la réduction de ses activités en Allemagne Vion a mis à la l’abattoir de porc d’Emstek. “Malheureusement, malgré ces efforts, aucune offre acceptable n’a été reçue. Par conséquent, Vion a l’intention de fermer ce site au plus tard à la fin du mois de mars 2024. La fermeture prévue touchera environ 750 employés”, complète le communiqué.  

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