Aller au contenu principal

Agroalimentaire : pourquoi le solde commercial est-il si dégradé cette année ?

Le déficit s’accentue pour la balance des échanges agroalimentaires en France, avec déjà trois mois de janvier, mai et juin 2025, déficitaires. En juillet, le solde reste positif mais en repli sur un an. En cause, la dégradation des échanges avec le pays tiers.

porte conteneur
En Janvier, mai et juin 2025, la France a importé plus qu'elle n'a exporté de produits agroalimentaires
© Virginie Pinson

La balance commerciale de l’agroalimentaire français continue de se dégrader en 2025.  En juin, le déficit commercial pour l’agroalimentaire a atteint 90 millions d’euros (M€), tandis qu’un an plus tôt le solde commercial affichait un excédent de 338 M€, selon Agreste. En juillet, il reste excédentaire à 137 M€ mais baisse de 448 M€ par rapport à juillet 2024.

la part des aliments importés a doublé dans l’assiette des Français

La France a également accusé un déficit commercial en janvier puis en mai de cette année. 

« Ce n’était pas arrivé depuis 25 ans », alertait Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, lors d’une conférence de presse. Selon lui, « ces résultats traduisent une tendance amorcée l’an dernier, marquée par un recul des performances à l’export, mais aussi par le fait que la part des aliments importés a doublé dans l’assiette des Français ».

La balance commerciale creusée par des importations en progression 

En juin, les importations françaises ont grimpé de 676 M€ en un an, soit une hausse de 11%. Celle-ci est portée par la progression des importations de graines oléagineuses, de café et de cacao principalement, dans un contexte de flambée des prix persistant. Ainsi le solde des produits agricoles bruts est en recul de 129 M€ en un an. Le solde commercial en produits transformés, bien qu’il reste excédentaire, se réduit davantage également, passant de 360 millions d’euros en juin 2024 à seulement 61 millions d’euros en juin 2025. En juillet, Le solde des produits agricoles bruts progresse de 89 M€ par rapport à juillet 2024 et redevient excédentaire (+ 31 M€), principalement du fait de la hausse des exportations de céréales et de bovins.

Lire aussi : « Le vrai chocolat coûtera significativement plus cher » 

Les importations affluent pour les filières animales

La croissance des importations de produits laitiers (+ 105 M€ en juillet, en lien avec la hausse des achats de beurre à l’Irlande et de fromages à l’Italie) comme celle des importations de viande et de produits issus de l’abattage (+ 102 M€ en juillet) est notable. En juillet, la France à une balance négative en viande porcine ( -4 M€), en volaille ( -121 M€) et en viande bovine ( -64 M€). 

Lire aussi : Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations n’arrivent pas à compenser

Les exportations stagnent en juillet (+24 M€) , mais le rythme reste bien inférieur à celui des importations.  En cause, les exportations vers les pays tiers qui reculent de 6 % sur un an, principalement à cause du recul des expéditions de spiritueux vers Singapour et les États-Unis.

Un climat défavorable à la balance commerciale 

La balance commerciale française reste fragilisée par un climat international tendu. La ratification d’accords de libre-échange avec le Mercosur ou les États-Unis pourrait encore aggraver le déficit. À cela s’ajoutent la hausse des droits de douane américains et les nouvelles taxations chinoises sur les expéditions d’abats de porcs français, autant de menaces pour les filières. « Ne soyons pas étonnés si le solde commercial de 2025 finit à zéro », a prévenu Dominique Chargé.

Lire aussi : Droits de douane : un accord UE-USA « déséquilibré », « source d’inquiétude majeure » pour les filières agricoles 

Les plus lus

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Graphique cours du porc au MPF
Le prix du porc sous les 1,5 €/kg à Plérin, l’Allemagne perd 10 centimes

Le marché du porc européen repart sur une nouvelle baisse généralisée cette semaine. En France, le prix du porc reste en…

rayon oeuf vide en magasin
Œuf : le sol se déploie dans les achats des ménages

L’évolution des prix des œufs français, au 18 novembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio