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Fièvre aphteuse : quelles conséquences des cas détectés en Allemagne ?

La fièvre aphteuse a été détectée en Allemagne. Le Royaume-Uni, traumatisé par l’épidémie de 2001, met en place un embargo sanitaire. Ces cas allemands pourraient entraîner des conséquences lourdes sur l’élevage européen ou juste perturber momentanément les échanges. Les jours à venir seront déterminants. 

Une carte de l'Allemagne en rouge, des silhouettes d'agneau, vache et porc au premier plan
La fièvre aphteuse, très contagieuse, inquiète les opérateurs de la viande et du lait en Europe
© Généré par l'IA

Mis à jour le 16/01 avec mention ministère de l'Agriculture français

Près de 10 millions d’animaux euthanasiés. C’est ce qu’il s’était passé en 2001 au Royaume-Uni, dans les neuf mois après la première détection de la fièvre aphteuse dans le pays. Notre voisin britannique avait perdu, à cette occasion 7 % de son cheptel bovin et 14 % du cheptel ovin. Des chiffres qui refont surface alors que 3 cas de fièvre aphteuse ont été détectés en Allemagne sur des buffles d’eau le 9 janvier. C’est le premier cas depuis 1988 en Allemagne et depuis 2011 dans l’UE. 

Pas d'animaux venant de la zone en France

«Nous renforçons drastiquement les contrôles et enquêtes auprès des filières animales concernées», a indiqué le ministère français de l’Agriculture dans un message à la presse le 15 janvier. «En France, on a vérifié les flux d’animaux arrivés potentiellement d’Allemagne», précise David Ngwa Mbot, vétérinaire conseil à GDS France, à Agra Presse. «On a cherché si des animaux venaient de la zone concernée: il n’en y a pas.» De son côté, le ministère polonais de l’Agriculture a aussi instauré des «contrôles stricts (…) sur les transports d'animaux sensibles à la maladie entrant en Pologne».

Le Royaume-Uni met en place des restrictions aux importations de viande allemande

Le Royaume-Uni annonce la mise en place ce mardi d’une interdiction d’importation de produits bovins, porcins et ovins en provenance d’Allemagne.  « Les certificats sanitaires britanniques ne seront plus délivrés pour les animaux susceptibles d'être atteints de fièvre aphteuse, ce qui inclut les animaux vivants et la viande fraîche», a indiqué le ministère britannique de l'Environnement et de l'Agriculture, que reprend l’AFP. L’épidémie de 2001 avait eu pour origine des restes de repas d’un avion en provenance d’un pays infectés, qui avaient été donné à des porcs. 

Lire aussi : Marchés agricoles et agroalimentaires : 10 facteurs à surveiller en 2025

Les Pays-Bas prennent des mesures sur les veaux

Les Pays-Bas importent des veaux en provenance du Brandebourg, la région infectée, 3 600 animaux depuis le 1er décembre, apprend-on dans la presse néerlandaise. En conséquence, le pays met en place une interdiction de visites dans les exploitations, va examiner tous les tests négatifs pour la FCO en testant cette fois la fièvre aphteuse et interdit les exportations de veaux de boucherie en vif. Les veaux de boucherie ne peuvent quitter un élevage que pour l'abattage. 

Pour l’Allemagne, des conséquences à l’export

Pour l’heure, seuls le Royaume-Uni et la Corée du Sud ont mis en place des restrictions sur les importations en provenance d’Allemagne. Les pays de l’Union européenne, eux, ne peuvent pas interdire les importations de viande allemande dans leur totalité mais peuvent bannir celles de la zone à risque ; car il y a un accord de régionalisation. 

« D’autres pays tiers pourraient interdire la viande et les produits laitiers allemands, voire européens »

« D’autres pays tiers pourraient interdire la viande et les produits laitiers allemands, voire européens » prévient John Lancaster, responsable Europe de Stone X, au cours d’un webinaire. « Il faut surveiller en particulier la Chine, et les États-Unis, en pleine guerre commerciale », continue-t-il. 

Lire aussi : L'UE impose des droits antidumping sur la lysine chinoise

La fièvre aphteuse, un virus très virulent

« Un réservoir d’infection peut s’installer très facilement », explique John Lancaster, mettant en avant la virulence du virus qui peut se transmettre par contact entre animaux, par l’air, mais aussi par des intermédiaires comme les blouses des techniciens ou les pneus des camions. « La bonne nouvelle, c’est que les humains ne peuvent pas l’attraper », précise-t-il. Dans les 3 km autour du cas allemands, 2 000 porcs ont été abattus par précaution. 

« l’impact pourrait être possiblement dramatique»

« L’Allemagne teste dorénavant dans les 10 km, aucun autre cas n’a été pour l’heure rapporté », rassure le spécialiste qui ne cache pas, pour autant, la gravité de la situation ; « l’impact pourrait être possiblement dramatique, car contrairement au Royaume-Uni il n’y a pas de frontière naturelle pour arrêter le virus ». Les prochains jours seront déterminants, les cas peuvent rester isolés comme lors des épisodes sporadiques au Royaume-Uni par exemple en 2008, ou la situation peut dégénérer.  

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