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Marchés agricoles et agroalimentaires : 7 facteurs à surveiller en 2026

L’année 2025 a été éprouvante pour les professionnels de l’alimentation. Sécuriser des approvisionnements dans des contextes d’offre manquante, voir ses débouchés export se compliquer, et subir des importations de produits qui ne respectent pas les mêmes normes, un casse-tête. Quelles grandes tendances surveiller l’an prochain pour être prêts aux variations du marché ? 

un chef d'entreprise quinquagénaire devant son bureau, qui a l'air perplexe. des feuilles avec des graphiques et courbes s'envolent.
Quelles grandes tendances pourrons agiter le marché agroalimentaire en 2026 ?
© Généré par IA

Le journal Les Marchés vous propose un accès à notre base de données qui contient plus de 15 millions de prix agricoles. Mais si connaître le prix à un instant t est nécessaire pour les opérateurs des filières agricoles et alimentaires, il est surtout important de surveiller les facteurs qui font varier les prix. 

Lire aussi : Transport maritime : qu’est ce qui pourrait faire bouger les prix en 2026

Car c’est de la gestion du risque, de la sécurisation des approvisionnements, que dépend souvent le résultat final dans un secteur agroalimentaire confrontés aux bouleversements du monde. C’est pourquoi nos analystes vous proposent, chaque jour, des analyses de marché qui ne relatent pas juste les prix du moment, mais attirent votre attention sur les grandes tendances qui les feront évoluer. Que surveiller particulièrement en 2026 ?

 

Le péril chinois pour l’agroalimentaire français

La Chine est une double menace. D’une part, la multiplication de ses enquêtes et surtaxes pénalisent déjà les filières porc, produits laitiers, vins et spiritueux. Les effets directs sont nombreux et les effets indirects pourraient se faire sentir l’année prochaine. Ainsi la Chine envisage des mesures pour limiter ses importations de viande. De quoi libérer des volumes brésiliens sur le marché mondial. Volumes qui pourraient en petite partie atterrir en Europe dans le cadre du nouvel accord-commercial avec le Mercosur. 

Lire aussi : Le porc européen n’échappe pas aux taxes chinoises

Autre menace chinoise, les exportations, c’est déjà le cas depuis quelques années en canard et en lapin, c’est maintenant le cas en poulet. 58 000 à 60 000 tonnes de volailles ont été importées de Chine par l’Europe, sur les douze derniers mois. Un volume en hausse de 30 % par rapport à l’année passée.

 

La balance commerciale plombée

Les performances des filières exportatrices de l’agroalimentaire français (céréales, vins et spiritueux, produits laitiers) ont laissé à désirer sur 2025. Cette conjoncture se traduit par une baisse de la création de valeur, une dépendance accrue aux importations et la fragilisation des maillons de transformation. Et c’est d’autant plus important que les opérateurs de l’agroalimentaire doivent investir pour assurer leur transition écologique. Rien ne laisse envisager une amélioration à court terme. La Chine qui faisait figure d’El Dorado a une époque est désormais un bastion de moins en moins prenable par les exportateurs. En plus des barrières directes aux importations, le pays joue la carte du Renmibi faible, qui renchérit d’autant les produits importés et permet de réorienter sa consommation intérieure sur le made in China. Les États-Unis n’apparaissent plus comme un marché fiable, il faudra donc se tourner vers des alternatives : le Canada, l’Asie du Sud-Est (Vietnam, Indonésie et Malaisie…), ou encora l’Afrique (Nigeria, Cameroun…).

 

La transition dans la filière œuf

2025 nous a habitué aux rayons œufs clairsemés dans la grande distribution. Mais malgré ces vides, les ventes ont progressé, ce qui illustre un comportement typique du consommateur : acheter davantage quand le rayon lui parait mal achalandé, par précaution.

Lire aussi : Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

 La situation va-t-elle s’améliorer en 2026, date butoir de beaucoup de distributeurs pour sortir les œufs de cage de leur offre ? Faute de disponibilité, certains pourraient retarder l’échéance. La question se pose aussi pour les grossistes. Le marché des ovoproduits sera aussi à suivre attentivement puisque les utilisateurs sont nombreux, dans beaucoup de secteurs alimentaires.  

 

La guerre des prix en grande distribution

Ces dernières années fortement inflationnistes ont attisé la guerre des prix entre enseignes, aux dépens souvent des maillons intermédiaires, notamment PME et ETI, qui ont dû rogner sur des marges déjà ténues. La guerre des prix devrait rester d’actualité, mais on peut noter tout de même la volonté de certaines enseignes, comme U, de déplacer le débat sur l’origine. Une posture qui va dans le sens du « Grand réveil alimentaire » pour relancer la production agricole en France et sa transformation. La charte de bonne conduite pour les négociations commerciales signée cette année pourrait peut-être améliorer aussi les relations houleuses entre la GMS et ses fournisseurs captifs.

 

Le retour du bio à confirmer

Après trois ans de bourbier, le bio a donné des signes de reprises probants en 2025. Le retour de la croissance est venu par les magasins spécialisés. Mais pour répondre à cette demande, encore faut-il que l’amont suive. Or ce n’est pas encore le cas. Pis, certaines filières, comme le porc bio ont été si fragilisées par la crise que personne ne se risque à s’y engager. En œufs bio, la nouvelle réglementation européenne met des bâtons dans les roues des producteurs, avec trop de contraintes techniques et économiques. Cette réglementation rend aussi quasiment impossible la production de veau bio. En viande rouge, le bio a beaucoup perdu d’attraits alors que le conventionnel se valorisait mieux. C’était aussi le cas en lait l’an dernier, mais cela pourrait s’avérer moins vrai en 2026. 

 

L’épée de Damoclès des épizooties 

DNC, FCO, grippe aviaire et désormais PPA aux portes de la France, la sécurité sanitaire des animaux d’élevage est devenue la préoccupation numéro un des filières concernées. Les conséquences sont nombreuses, tout d’abord humaines pour les éleveurs qui voient leurs animaux abattus. Mais aussi sur les approvisionnements tout au long des filières, avec une baisse de production qui peut être durable. Ainsi que sur les exportations qui sont parfois limitées auprès des pays tiers.

 

Le dérèglement climatique qui peut rebattre les cartes

C’est une inconnue depuis les débuts de l’agriculture, mais le dérèglement climatique accentue la probabilité d’événements climatiques extrêmes. Une récente étude, parue dans Environmental Research, notait que parmi les pics de prix alimentaires étudiés sur les dernières années, la plupart étaient associés à des canicules, inondations et fortes pluies dont l’intensité dépassait tous les historiques. Ce dérèglement est aussi en cause dans l’apparition de certaines zoonoses comme la MHE. 

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