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Grippe aviaire : « Cette nouvelle répartition du coût de la vaccination est contre-productive » réagit le Cifog

Le désengagement de l'État dans le financement de la vaccination contre la grippe aviaire pour la prochaine campagne 2025/2026 ne convient pas aux professionnels du foie gras. Fier du retour des offres de foie gras en magasin et des bons résultats de 2024, le Cifog, dénonce une décision brutale qui menace les efforts de relance engagés depuis trois ans.  

Marie laborde cifog directrice adjointe
Le reste à charge de la filière va augmenter de 30%, lors de la prochaine campagne de vaccination des canards, qui démarrera le 1er octobre 2025.
© Catherine Takougang

« Les deux derniers hivers, les résultats de la vaccination ont été très satisfaisants », souligne Marie Laborde, directrice adjointe du Cifog.  « C'est une réussite collective qui bénéficie à l'ensemble de la filière et à tout le pays », renchérit Fabien Chevalier, président du Cifog. Ce succès de la vaccination redonne de l’optimisme à la filière foie gras, dont la production avait chuté de 50 % entre 2015 et 2022. Grâce au travail collectif des professionnels et des pouvoirs publics, les campagnes de vaccination des canards ont favorisé une reprise progressive de la production de foie gras depuis l'été 2023, entraînant une hausse de 40 % entre 2023 et 2024. 

 « C'est une réussite collective qui bénéficie à l'ensemble de la filière et à tout le pays »

Cette avancée a également permis à la France de retrouver son statut indemne depuis le 4 février 2025. De plus, ce 20 mars 2025, le pays est passé à un niveau de risque modéré, entraînant un assouplissement des obligations de mise à l’abri et permettant ainsi un retour contrôlé des canards au plein air. 

Une baisse de l'aide publique qui inquiète  

La France est le premier pays de l'UE à avoir mis en place un programme de vaccination contre l'influenza aviaire. Son coût est évalué à 100 millions d'euros par an pour les deux filières canards. Initialement, l'État finançait 85 % de la première campagne en 2023, puis 70 % pour celle qui se termine en septembre 2025. Or, pour la troisième campagne, cette participation tomberait à 40 %, faisant peser un reste à charge de 60 % sur les acteurs de la filière.  « Cette décision a été prise sans concertation avec l'interprofession », précise Fabien Chevalier. « C'est un désengagement brutal de l'État, alors que la vaccination a prouvé son efficacité. Cette nouvelle répartition du coût de la vaccination est contre-productive et met en péril le redressement de la filière »", s'alarme-t-il. 

« C'est un désengagement brutal de l'État, alors que la vaccination a prouvé son efficacité.»

Des coûts de vaccination plus lourd à assumer pour les éleveurs 

Selon les estimations du Cifog, cette nouvelle répartition du coût de la vaccination amputerait les éleveurs de 15 % de leur marge brute, un fardeau supplémentaire dans un contexte de coûts de production déjà élevés. « Le financement de l’État est vital pour la poursuite de la vaccination. Cela permet d’éviter l’abattage préventif de milliers d’animaux, dont les indemnisations reviennent plus cher aux finances publiques » précise Le Cifog. Fabien Chevalier, estime qu’il est nécessaire une révision de la décision de Matignon. L’interprofession compte sur un dialogue avec le gouvernement, pour améliorer la répartition de l’aide publique pour cette prochaine campagne à venir. 

« Le financement de l’État est vital pour la poursuite de la vaccination. Cela permet d’éviter l’abattage préventif de milliers d’animaux, dont les indemnisations reviennent plus chères... »

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