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Réutilisation des eaux usées : Et maintenant ? Le cas de l’agroalimentaire en Bretagne

Le décret REUT vient augmenter considérablement le potentiel de recyclage des eaux dans l’agroalimentaire. L’ABEA (Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires) expose les suites.

Le décret « relatif aux eaux réutilisées dans les entreprises du secteur alimentaire » est publié.
© Généré par l'IA

Les industries bretonnes du lait, des légumes et des viandes promettent de fortes économies d’eau du fait du décret dit REUT sur le recyclage des eaux dans l’agroalimentaire, paru au Journal officiel ce 25 janvier. « La mise en œuvre concrète de ce décret passera par la publication d’un arrêté d’application, que nous souhaitons pragmatique et opérationnel, afin d’enclencher rapidement des économies d’eau », informe l’ABEA (Association Bretonne des Entreprises Agroalimentaires) dans un communiqué. 

Lire aussi : Réutilisation des eaux, quel intérêt pour l'agroalimentaire ?

A terme, les IAA bretonnes pourront baisser de 20 à 25 % leurs prélèvements, selon une enquête réalisée en novembre 2023 par l’ABEA, « L’eau et l’agroalimentaire en Bretagne ». C’est considérable pour la région Bretagne dont elles représentent 12% du total des volumes d’eau prélevés, selon l’ABEA. 

Où en sont les IAA bretonnes

  • « 28 sites industriels majeurs de la région sont d’ores et déjà prêts à réduire leurs prélèvements d'eau de 2,5 millions de m3, soit l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Vannes (54 000 habitants) », indique l’ABEA. 
  • L’industrie laitière bretonne entend multiplier ses volumes d’eaux issues de la concentration de la matière laitière (ECML). Une étude de l’Association de la transformation laitière (Atla) établit à seulement 5 millions de m3 les ECML valorisées actuellement sur un volume total produit de 16 millions de m3. Le gisement potentiel encore disponible est ainsi de l’ordre de 70%, au niveau national, comme régional.
  • Plusieurs filières comptent sur Le recyclage des eaux usées traitées, puisque les technologies de traitement des eaux actuelles (ex : ultrafiltration, osmose inverse…) permettent d’atteindre une qualité sanitaire hydrique équivalente à celles de l’eau potable. Le nettoyage des équipements est l’emploi le plus attendu. 55% des entreprises agroalimentaires bretonnes ont actuellement des projets de recyclage de l’eau, indique l’ABEA.

Lire aussi : Comment Armor Protéines a réduit sa consommation d'eau

Les IAA bretonnes investissent déjà dans les économies d’eau

L’enquête de l’ABEA a mis en évidence les efforts déjà réalisés par les IAA de Bretagne pour économiser de l’eau. Elle constate une baisse (18 %) ou une stabilité des prélèvements depuis cinq ans pour 78% des entreprises analysées. La performance hydrique s’est améliorée ou est restée stable pour 84% d’entre elles. Armor Protéines fait partie des entreprises ayant réduit sa consommation d’eau.

Lire aussi : Industrie du lait : les 3 priorités de Bel à Sablé-sur-Sarthe

  • Au niveau des équipements agroalimentaires : 68% des sites sont équipés de compteurs à télérelève pour mesurer en temps réel des consommations. Les IAA bretonnes investissent dans des équipements innovants. Sur les cinq dernières années, près de 7 entreprises sur 10 ont investi dans des équipements hydro-économes, selon l’enquête de l’ABEA. Elles sont un peu plus à prévoir de poursuivre leurs investissements sur les économies d’eau dans les trois années à venir.
  • Au niveau de l’organisation : en donnant la priorité aux grandes séries pour diminuer le lavage, en formant le personnel, en recherchant les fuites d'eau, les IAA bretonnes réduisent aussi leur consommation d’eau.

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