Industrie du lait : les 3 priorités de Bel à Sablé-sur-Sarthe
Énergie, eau et embauches sont trois priorités pour 2024 à l’usine Bel de Sablé sur Sarthe (72). Le site, qui est le plus diversifié du groupe, s’étend sur 12 hectares dont 318 000 m2 couverts.
Énergie, eau et embauches sont trois priorités pour 2024 à l’usine Bel de Sablé sur Sarthe (72). Le site, qui est le plus diversifié du groupe, s’étend sur 12 hectares dont 318 000 m2 couverts.
A l’occasion d’une visite du préfet de la Sarthe, Joël Geslin, directeur du site Bel à Sablé-sur-Sarthe depuis le printemps 2023, a détaillé les enjeux actuels et futurs de cette usine, la plus importante du groupe avec 615 salariés, une production de 41 000 t de fromages (à plus de 50% exportés notamment au Japon) et de 13 000 t de produits industriels (lait concentré ou poudre de lait, protéines sériques, sérum concentré). « Fondée en 1964, c’est ici que sont nés bon nombre de produits du groupe : Cousteron, Port-Salut, Kiri… Ou dernièrement, le Kiri Fouetté. C’est l’usine la plus diversifiée puisqu’elle héberge aussi bien des technologies de fromages dits « pâtes fraiches fondues » comme Kiri, des fromages « pâtes pressées » comme Babybel, des spécialités en frais et frais fondus comme Cantadou, Chanteneige qui sont commercialisés en restauration collective, ainsi que des produits pour l’Industrie » détaille le dirigeant qui a fait toute sa carrière chez Bel.
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Une chaudière biomasse pour décarboner
L’usine a investi dès 2015 dans une chaudière Biomasse (copeaux de bois collectés localement) en contrat avec Engie ce qui lui a permis d’éviter l’émission de 8000 t de C02 par an en moyenne. « Des projets d’optimisation du rendement de cette chaudière sont à l’étude, notamment la récupération des chaleurs des fumées, pour tendre à terme vers le zéro gaz » détaille David Planck, responsable des services techniques et des travaux neufs. La biomasse représente déjà 50% des énergie, le gaz étant passé de 29 à 19% entre 2021 et 2023. Du côté de l’empreinte carbone de la partie transport, l’optimisation de la collecte a déjà permis d’économiser 150 000 km depuis 2021 (1,8 millions de km désormais), la formation des 52 chauffeurs à l’écoconduite venant compléter les efforts qui se traduisent par -9% d’émission. L’utilisation de biocarburant XTL est testé depuis l’an dernier pour Evron (53) assurant une réduction de 90% des émissions de CO2.
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Forte diminution de la consommation d'eau sur le site
« Des études de faisabilité ont été entamées vis-à-vis de la réutilisation des eaux usées pour poursuivre la diminution de la consommation d’eau. Leur potentiel déploiement est suspendu à un décret gouvernemental attendu dans les prochains mois » ajoute Thibaut Thaller, directeur de l’engagement, de la RSE et de la communication du groupe. Sur le site qui dispose d’un arrêté prefectoral de 650 000 m3, la consommation d’eau a déjà baissé de l’ordre de 20% ces dix dernières années, ce qui représente une diminution de 60% du ratio eau/tonnes de produits finis. « Seule la réutilisation de l’eau permettra d’aller plus loin » confirme David Planck.
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La main-d’œuvre, un enjeu stratégique
Autre enjeu, les recrutements : après près de 50 embauches l’an dernier, l’unité souhaiterait poursuivre dans le même rythme pour compenser la pyramide des âges et cherche donc à recruter non seulement en maintenance, mais aussi des ouvriers qualifiés (conducteurs de ligne, laborantins..), des techniciens laitiers mais aussi des ingénieurs. « L’intérim, l’alternance et les contrats pro constituent des viviers de recrutement. Nous faisons également monter en compétence par exemple en formant localement en 6 mois avec le Greta, les conducteurs de ligne qui le souhaitent à la maintenance préventive » conclut Joël Geslin.