Consommation hors domicile
Une tendance structurelle à la hausse, en dehors du Covid-19
En croissance continue ces dernières années, le marché de la consommation hors domicile a récemment vu de nouveaux acteurs se placer aux côtés de la restauration commerciale et collective. Un essor, à long terme, à garder en tête en cette période perturbée par le Covid-19.
En croissance continue ces dernières années, le marché de la consommation hors domicile a récemment vu de nouveaux acteurs se placer aux côtés de la restauration commerciale et collective. Un essor, à long terme, à garder en tête en cette période perturbée par le Covid-19.
Alors qu’elle constitue un débouché non négligeable pour les produits agricoles, la consommation alimentaire hors domicile (CHD) a été jusqu’à présent très peu étudiée du fait de sa complexité. Pourtant, en 2018, plus d’un quart du budget alimentaire des ménages lui était destiné, selon l’Insee. Une étude réalisée en 2019 par Gira Foodservice et financée par FranceAgriMer lève le voile sur ce marché estimé à 87 milliards d’euros hors taxes sur l’année 2018.
Le secteur de la CHD, qui correspond à environ 10 milliards de prestations fournies par près de 400 000 structures de restauration et points de vente, est dominé par la restauration commerciale et collective. Ces deux segments représentent en effet 78 % des prestations et 88 % du chiffre d’affaires de la CHD, pour 68 % des points de ventes. Avec près de la moitié des prestations servies et 36 % du chiffre d’affaires, le poids des chaînes de restauration est important, notamment en ce qui concerne la restauration rapide. Le leader du marché, McDonald’s, représenterait ainsi à lui seul 7 % du chiffre d’affaires total de la CHD. Les trois leaders de la restauration collective de travail (Elior, Sodexo et Compass) en représenteraient de leur côté 8 %.
La consommation « nomade » progresse
Les circuits de vente alternatifs constituent le troisième pan de la CHD. Aussi appelés « circuits impulse », car ils correspondent à une consommation nomade ou instantanée, dissociée le plus souvent du lieu de préparation, ces circuits ne proposent pas de service de restauration traditionnel, mais plutôt un produit ou une solution de repas. Il s’agit du segment le plus dynamique avec une croissance annuelle de 3,8 %, contre 2,9 % en moyenne pour l’ensemble de la CHD.
Ces circuits de vente alternatifs regroupent des acteurs variés tels que les stations-service, les tabacs presse ou les commerces alimentaires de proximité. Ces derniers, dont le cœur de métier est pourtant lié à la consommation à domicile, développent une offre de plus en plus large de produits à consommer hors foyer, de sorte qu’ils constituent le moteur principal de la croissance du segment « impulse ».
Les grossistes assurent deux tiers de l’approvisionnement
Sur les 27,2 milliards d’euros hors taxes d’achats alimentaires réalisés en 2018 par les structures de la CHD, 67 % auraient été effectués auprès des grossistes, 13 % via les circuits cash & carry (comme les enseignes Metro ou Promocash) et 7 % auraient transité par des prestataires logistiques. Les circuits directs et de détails auraient représenté respectivement 9 % et 4 % des achats.
Le choix du mode d’approvisionnement dépend néanmoins du type de produit considéré. Une partie dominante des flux passant par les prestataires logistiques concerne en effet les produits surgelés tandis que les cash & carry se spécialisent davantage dans l’épicerie et les produits frais. Ces derniers représentent 37 % des achats en valeur de la CHD. Ils sont suivis des boissons froides (30 %), des produits surgelés (19 %), des produits d’épicerie (11 %) et des boissons chaudes (3 %).