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Mercosur : Macron change d’avis, la société civile se mobilise

Alors que les États membres de l’Union européenne vont se prononcer mi-décembre sur l’accord commercial avec le Mercosur, et que le président français semble baisser les armes, les opposants en France et dans l'UE ne se démobilisent pas. 

manifestation devant des bidons verts toxiques
C'est à Vienne que démarre le ToxicTour qui vise à dénoncer les conditions de production agricoles du Mercosur
© ‪European Trade Justice Coalition‬ ‪@eurtradejustice.bsky.social‬

Un ToxicTour débute ce 26 octobre en Autriche et se termine le 24 novembre à Bruxelles, nouvel événement de mobilisation contre l'accord commercial avec le Mercosur. Il passera courant novembre à Paris.

Lire aussi : Mercosur : 4 filières agricoles réitèrent leur opposition à l’Assemblée nationale

 « Pendant un mois, de Vienne à Bruxelles, en passant par de nombreuses capitales européennes, une camionnette chargée de barils de pesticides hautement toxiques va parcourir jusqu’au 24 novembre, date de la réunion du Conseil « Commerce » de l’UE à Bruxelles » expliquent la quarantaine d’organisations de la société civile qui ont planifié l’évènement. Objectif ? Faire comprendre aux citoyens que l’UE exporte des pesticides dont l’usage est interdit sur son sol vers l’Amérique du Sud, où ils seront utilisés sur des produits qui pourront revenir dans les assiettes des Européens avec l’accord commercial en cours. 

1  dont Attac, Greenpeace, les amis de la Terre…

Interpeller Emmanuel Macron contre le Mercosur

Les organisations françaises ont aussi lancé un outil d’interpellation électronique qui permet d’envoyer des messages aux députés et au président pour leur demander de prendre position contre l’accord commercial. Le président français ne semble plus, en effet, s'opposer à l'accord depuis que la Commission a présenté des clauses de sauvegarde. 

Lire aussi : Accord UE-Mercosur : « la Commission a répondu à côté de la plaque à la France et aux agriculteurs »

Les associations opposées au Mercosur ont écrit une lettre ouverte au Président, estimant que « les lignes rouges énoncées par la France à l’automne 2020 ne sont pas satisfaites par l’ajout d’une annexe sur le développement durable ».

Des collectivités locales qui se prononcent contre l’accord

Plusieurs collectivités locales, comme le département des Landes, ou des communes (Grenoble, Brest, Cluny…) ont pris des résolutions contre l’accord. 

Un front commun politique et syndical

Le 23 septembre 2025, la commission des Affaires économiques a accueilli les représentants des cinq syndicats agricoles. Les députés présents ont écouté et questionné les représentants sur les enjeux pour l’agriculture française de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur. Les discussions ont convergé dans la même direction : faire « front » contre l’accord. Huit agriculteurs français sur dix jugent l’accord mauvais voire très mauvais

 

Lire aussi : Quelle est la position des industriels laitiers sur les accords de l’UE avec le Mercosur, le Mexique et les États-Unis ? 

Dans une analyse juridique publiée le 22 octobre et commandée par l’ONG Climate Action Network (CAN) Europe, le cabinet Baldon Avocats pointe « l’utilité limitée » de la proposition de Bruxelles, rapporte Agra. Les auteurs estiment que le mécanisme, « très exigeant, manque de sécurité juridique et ne répond pas de manière adéquate aux préoccupations du secteur agricole ». Un constat partagé par la Coordination européenne Via Campesina. Dans un communiqué du 24 octobre, l’organisation agricole avance que ces clauses de sauvegarde « sont conçues pour ne jamais être activées » ajoutant qu’« elles ne reflètent ni la diversité de l'agriculture européenne ni les effets réels et localisés de l'augmentation des importations ». Via Campesina organisera le 24 novembre une manifestation à Bruxelles contre l’accord commercial.

Une ratification au 19 décembre ? 

À l'issue de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, le 23 octobre à Bruxelles, le chancelier allemand, Friedrich Merz, a confirmé que les États membres devraient se prononcer sur la ratification de l’accord UE/Mercosur le 19 décembre. « Le sujet ne fait plus débat entre les pays membres et j'en suis vraiment très content », a-t-il affirmé, comme le relaient nos confrères d’Agra.

Lire aussi : Viande du Mercosur : « Le bœuf argentin pourrait saturer le segment premium en restauration »

 Et d’ajouter : « vers la fin de l'année, nous aurons également un sommet avec les pays de l'Amérique latine » pour finaliser la signature. De son côté, le président français Emmanuel Macron a également fait un pas vers la ratification estimant que les récentes propositions de Bruxelles vont « dans le bon sens pour protéger les secteurs qui sont les plus exposés et aussi protéger les consommateurs européens » sans pour autant apporter un soutien définitif au texte. 

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