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Dans la France affectée par la pandémie, l’œuf se révèle comme valeur refuge

L’enquête CSA commanditée par l’interprofession de l’œuf fait état d’une grande confiance du consommateur à l’égard de l’œuf et d’un plébiscite pour l’élevage au sol.

« On a des chiffres vraiment super », a annoncé Philippe Juven, président du CNPO (Comité national pour la promotion de l’œuf) avant de dévoiler les grandes lignes des déclarations de consommateurs recueillis par CSA du 29 avril au 10 mai 2021 : 99 % consomment de l’œuf ; plus de 9 sur 10 en consomment au moins une fois par semaine ; 86 % jugent l’œuf indispensable à l’alimentation (contre 78 % en 2019). Conséquence du télétravail : le nombre de consommateurs d’œuf dans un brunch matinal a doublé pour monter à 15%.

Afin de conforter cette position remarquable, l’agronome-sociologue Eric Birlouez a donné quelques conseils promotionnels à la filière : jouer sur l’image de produit naturel, tenir compte d’une forte préoccupation du bien-être animal et de l’environnement (très manifeste chez des jeunes), suivre le courant de la cuisine à la maison, plus que jamais réconfortante, et enfin, permettre aux foyers appauvris faire des économies.

L’élevage au sol, piste sûre et privilégiée

Les achats d’œufs coquille se sont accrus de 11% en 2020 (de 44% pendant le 1er confinement). Loïc Coulombel, vice-président du CNPO et président du Snipo (fabricants d’ovoproduits) a signalé « l’envolée remarquable » des œufs mentionnant l’élevage au sol.

De source FranceAgriMer d’après Kantar World Panel, leurs ventes ont progressé de 125,9 % en volume par rapport à 2019 ; et elles ont encore progressé de 30,2% en volume sur les deux premiers mois de 2021. Un effet, a expliqué Loïc Coulombel, de la conversion de marques de distributeurs de l’élevage en cage. L’interprofession est très soucieuse de maintenir la bonne réputation de l’élevage au sol. « Un groupe travaille sur les façons de mieux faire connaître ce mode d’élevage et d’assurer sa place dans le pays », a fait savoir Philippe Juven, ajoutant : « Je crains fort que le bio et le plein air ne suffisent à répondre à la demande », au motif que « 35% des consommateurs ont une contrainte financière et ne vont pas aller acheter du bio et du plein air ».

Faire bénéficier la filière œuf de la loi Egalim2

Le secrétaire général du CNPO, Maxime Chaumé, a mentionné deux chiffres de l’enquête CSA favorables à l’élevage au sol : 84% de consommateurs jugent cet élevage plus respectueux du bien-être animal et 71 % souhaitent le voir se développer en complément des élevages bio et en plein air. Pour les éleveurs, la conversion des cages aménagées à l’élevage au sol est aussi le plus facile, a expliqué Philippe Juven. Elle représente néanmoins un coût et pour cela, le CNPO sollicite un nouveau coup de pouce des pouvoirs publics. Loïc Coulombel (président du Snipo) a fait part d’une évolution « assez rapide » d’ovoproduits issus d’œufs de poules au sol dans les commandes des industriels (l’élevage en cage représente désormais moins de la moitié de cette demande), et un démarrage de la demande en élevage alternatif dans les circuits de la restauration.

Alors que les conditionneurs ne parviennent pas à répercuter la hausse des matières premières auprès des centrales d’achat, le CNPO tente d’intégrer la filière œuf dans celles qui doivent bénéficier de la révision de la loi Egalim proposée par le député Grégory Besson Moreau.

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