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Comment et pourquoi valoriser sa responsabilité sociétale

© Jérôme Rommé

De plus en plus demandée par la grande distribution, par les consommateurs ou par les pouvoirs publics eux-mêmes, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est devenue en quelques années un sujet de préoccupation majeure pour l’industrie agroalimentaire. Mais comment s’y retrouver ? Comment formaliser et valoriser les pratiques déjà présentes dans l’entreprise depuis des années ?

Une première piste peut se trouver au sein du portail Valorise. Née de la volonté conjointe des entreprises regroupées au sein de Coop de France, de l’Ania, de la Feef et des distributeurs via la FCD, cette plateforme numérique a été conçue par l’entreprise GreenFlex, un cabinet de conseil spécialisé dans les solutions sur la transition environnementale et sociétale. « Le projet est collaboratif autour d’un consortium constitué de fédérations, d’organisations professionnelles et de leurs adhérents. Il est alimentaire comme non alimentaire, même si 70 % des entreprises qui composent les rayons de la grande distribution sont alimentaires. Nous sommes partis du constat que la RSE est un enjeu prioritaire pour les fournisseurs et les distributeurs. Les démarches sont de plus en plus individuelles du côté des entreprises comme de la grande distribution. Il apparaissait donc intéressant de construire un outil pour centraliser et simplifier tous les échanges », explique Christian-Guillaume Marchal, directeur conseil chez GreenFlex.

La RSE est un enjeu prioritaire pour les fournisseurs et les distributeurs

Valorise se veut donc un outil d’évaluation pour les entreprises, tout en leur simplifiant les démarches. Chaque entreprise pourra s’évaluer sur une échelle de 1 à 4 et se comparer par la suite aux concurrents du même secteur.

Une démarche de progrès

Le référentiel a été construit sur la base de la norme volontaire Iso 26000 et prend en compte des critères environnementaux, sociaux ou encore de gouvernance. « L’outil sera opérationnel le 12 septembre. Il est voué à évoluer dans le temps, notamment à s’affiner en fonction des retours des utilisateurs », précise le directeur conseil chez GreenFlex. L’entreprise pourra ainsi avoir une photographie à l’instant T de ses pratiques de RSE et voir ses marges de progrès.

Si tout reste évidemment anonyme, le fournisseur pourra s’il le souhaite communiquer ses résultats à son distributeur ou à d’autres parties prenantes pour en faire un point de négociation ou de communication. À la fin du diagnostic réalisé sur le portail, des conseils sont formulés pour améliorer tel ou tel point. « Il a été fait pour rendre accessible la RSE à tout un chacun et offrir les moyens de progresser, il s’agit d’une démarche de progrès collaborative », ajoute Christian-Guillaume Marchal.

Un outil de négociation

Si les audits des fournisseurs demandent des preuves d’avancée dans le domaine de la RSE, il n’est pas encore simple pour une entreprise de mettre en avant ses efforts, ni pour un distributeur de le communiquer par la suite à ses consommateurs. Pourtant, pour Dominique Chargé, président de la section agroalimentaire de Coop de France, qui a clôturé le 7 juin dernier la matinée sur les engagements coopératifs, la « RSE est une démarche de différenciation créatrice de valeur qui doit être mieux prise en compte par les clients afin qu’ils puissent nous aider à mieux les faire connaître du consommateur ».

Les actions sont nombreuses au sein des entreprises depuis que ce sujet a été mis sur le devant de la scène au moment du Grenelle de l’environnement. « Il ne reste plus qu’à mieux le faire savoir auprès de nos parties prenantes », indique Pascal Viné, délégué général de Coop de France. C’est dans cette optique d’ailleurs que la nouvelle plateforme numérique de la Coopération agricole lancée le 2 juin dernier a été conçue afin « de créer un espace de dialogue et de preuves concrètes ».

Je suis convaincu que cela va aller très vite. Il faut prendre les devants

Au sein de la Feef, le label Entrepreneurs + engagés prend également de l’ampleur. La soixante-sixième entreprise a été labellisée il y a peu : La Pizza de Manosque. « Notre objectif est d’obtenir l’Iso 26000 à la fin du 1er semestre 2018. La labellisation est le début du chemin, c’est une première étape », précise Philippe Leplomb, dirigeant de l’entreprise depuis 2007.

Selon lui, les entreprises agroalimentaires doivent prendre le sujet à bras-le-corps avant que la législation s’en mêle ou que les distributeurs en fassent en prérequis. « À un moment donné, le législateur va passer par là. Et si ce n’est pas le législateur, cela sera nos clients. Depuis trois ans, on en parle de plus en plus. Je suis convaincu que cela va aller très vite. Il faut prendre les devants », conclut-il.

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