Aliment volaille : « les fondamentaux de marché sont plutôt favorables »
Les coûts de l’aliment volaille ont nettement reculé ces derniers mois pour atteindre des niveaux plus vus depuis février 2021. Les perspectives sont à une poursuite de la tendance. Mais le coût alimentaire ne définit pas intégralement les coûts de production.
Les coûts de l’aliment volaille ont nettement reculé ces derniers mois pour atteindre des niveaux plus vus depuis février 2021. Les perspectives sont à une poursuite de la tendance. Mais le coût alimentaire ne définit pas intégralement les coûts de production.

Les indices Itavi du coût des matières premières entrant dans l’alimentation des volailles s’affichaient, en septembre, de 11,8 % à 14,6 % selon les espèces considérées, sous leur niveau de l’an dernier, même période. « Les cours des matières premières entrant dans l’aliment volaille ont baissé en 2024, la tendance se poursuit en 2025 avec une abondance au niveau mondial », décrit Simon Fourdin, directeur du pôle Économie de l’Itavi lors d’un webinaire.

Des fondamentaux baissiers sur le marché des céréales et oléagineux
« La FAO parle de ‘perspectives d’offre mondiale confortable’ c’est rare » pointe Simon Fourdin. La production de céréales progresse de 3,4 % par rapport à 2024, avec de bonnes récoltes de blé en Europe et en Australie, ainsi que sur l’hémisphère sud. La tendance est aussi positive en orge et en maïs. « Attention, aux États-Unis le shutdown ne permet plus à l’USDA de publier ses rapports, le thermomètre est donc cassé » alerte néanmoins le directeur. Les flux pourraient aussi évoluer, puisqu’avec la guerre commerciale, la Chine n’importe plus de soja des États-Unis. Les stocks y progressent donc tandis qu’à l’inverse l’origine Amérique du Sud est très sollicitée. « Les voyants sont globalement au vert pour le début 2026, les fondamentaux de marché sont plutôt favorables, la campagne est pléthorique et les stocks seront là, mais nous ne sommes jamais à l’abri d’un phénomène climatiques… ni d’un revirement de Donald Trump » nuance le directeur.
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Le règlement contre la déforestation importée retardé
Le règlement européen contre la déforestation importée a de nouveau été reporté d’un an, il n’y aura donc pas d’impact net sur les prix du soja dans les mois qui viennent. « Le surcoût actuellement pratiqué pour la vente de tourteaux de soja tracé et certifié non-déforestant est de 30 à 50 $/t, ce qui représente 5 à 10 €/t d’aliment » précise Mohamed Bouzidi de l’Itavi. Quand cette règlementation sera finalement mise en place, certains pays producteurs de soja mais non concernés par la déforestation, en premier lieu l’Ukraine, pourraient bénéficier de nouvelles opportunités.
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Des indices Itavi qui évoluent
Les indices Itavi figurent dans de nombreux contrats à la production, ainsi que dans les contrats avec la GMS et la RHD. Ils ont évolué le mois dernier, avec un changement de méthode. Les contraintes nutritionnelles et la valeur nutritionnelle des matières premières ont été revues, et le mois de janvier 2020 a été retenu comme nouvelle base 100. L’Itavi a effectué un calcul rétrospectif de cet indice qui figure dans votre base de données Réussir Cotations.
« Le coût de l’aliment, suivi par les indices Itavi, ne pèse que pour 50 % des coûts de production de la volaille. Ces indices baissent actuellement, mais pas les autres coûts de productions. Certains opérateurs sont donc bloqués dans leurs négociations avec la GMS, il faudrait d’autres indicateurs, reconnus au niveau interprofessionnel dans un cadre Egalim » explique le directeur de l’Itavi.