Aller au contenu principal

2,2 milliards d’euros pour les protéines alternatives européennes en 2021

Les investissements sur les protéines alternatives en Europe auraient atteint 2,2 milliards d’euros en 2021, selon GFI. Les fonds sont concentrés sur les alternatives végétales, fermentation et viande de culture étant plus anecdotiques.

Umiami a levé 26,5 millions d'euros en avril 2022 pour industrialiser la production de son "filet de volaille" végétal.
Umiami a levé 26,5 millions d'euros en avril 2022 pour industrialiser la production de son "filet de volaille" végétal.
© Umiami

Alors que les principaux acteurs des protéines alternatives sont américains, le Vieux Continent n’est pas en reste puisqu’il y a investi plus de 2,2 milliards d’euros en 2021, selon le bilan du Good Food Institute (GFI). Avec plus de 1,9 milliard d’euros, les entreprises de protéines végétales se taillent la part du lion des investissements du secteur, c’est six fois plus qu’en 2020.

La viande de culture a récolté 123 millions d’euros, le triple de 2020. La fermentation recueille 112 millions d’euros, le double de l’an dernier. Certes, ce rebond apparaît après une année 2020 plombée par la pandémie, mais les sommes en jeu restent colossales puisque les seuls investissements de 2021 représentent près de 19 % de ceux des vingt dernières années cumulées.

Les opérations de capital-risque ont laissé la place à d’autres formes d’investissement

S’il est bien un signe de consolidation et de maturation du marché des protéines alternatives en Europe, c’est que les opérations de capital-risque, souvent pratiquées par des start-up, ont laissé la place aux fusions-acquisitions et aux introductions en Bourse.

En France, laiteries et start-up investissent

Danone a investi 16,5 millions d’euros pour faire du site de sa marque Alpro, à Issenheim (Haut-Rhin), « le plus grand site de production de boissons végétales pour le groupe en Europe », et produire 70 000 tonnes par an. Côté start-up, Umiami a levé 2,3 millions d’euros pour proposer des substituts de volailles et poissons sous marque blanche. En avril 2022, elle conclut un nouveau tour de 26,5 millions d’euros, c’est la plus grosse série A d’Europe sur le marché des viandes végétales. Elle vise une usine en 2023.

Algama Food devrait commencer à commercialiser cette année des alternatives végétales aux produits de la pêche et de l’aquaculture, l’entreprise a, l’an dernier, reçu 2 millions d’euros de subvention en remportant l’appel à projet FEAMP 2020 Blue Economy Window.

Si les alternatives de culture sont peu représentées dans l’Hexagone, la fermentation de précision prend son envol. Triballat Noyal a notamment investi 1,7 million d’euros dans le projet ZymoFood. La start-up lyonnaise Bon Vivant s’est démarquée début 2022 en levant 4 millions d’euros pour développer des alternatives au lait de vache par la fermentation. Les protéines récupérées sont identiques à celles du lait de vache, mais « sans lactose, sans cholestérol, sans antibiotiques et avec un impact environnemental bien moindre », assène l’entreprise.

Espagne, Royaume-Uni et Allemagne sont remarqués

Les investissements dans les protéines alternatives en Espagne ont atteint 26 millions d’euros en 2021, contre seulement 490 000 euros en 2020. La start-up barcelonaise Heura, spécialisée dans les alternatives végétales à la viande, a ainsi levé près de 16 millions d’euros lors de son premier tour d’investissement ouvert au public, qui a notamment séduit des footballeurs internationaux.

Au Royaume-Uni, on peut retenir la levée de fonds de 19 millions d’euros de la start-up Ivy Farm qui vise à produire du porc de culture d’ici à 2023. Le berlinois Veganz a, quant à lui, réussi son introduction à la Bourse de Francfort, levant 34 millions d’euros pour construire un site et continuer son expansion.

Le géant de la viande brésilien JBS s’est, lui aussi, installé en Europe, avec le rachat du troisième producteur européen de substituts de viande à base végétale le néerlandais Vivera, pour 341 millions d’euros, puis le spécialiste espagnol de la viande de culture BioTech Foods.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio