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La technologie Xtralyz pour détecter plus vite les bactéries et virus

Une technologie innovante permet de raccourcir radicalement le contrôle par PCR (Polymerase Chain Reaction) de présence/absence pathogènes dans les filières alimentaires. Des usages sont à l’essai dans la charcuterie et la viande hachée.

La technologie nommée Xtralyz accélère la détection de bactéries ou de virus déterminés, avec une sensibilité du niveau de la norme Afnor. Elle était présentée au CFIA 2021 à Rennes par la startup Direct Analysis qui la développe. Pour rappel, le test PCR s’appuie sur une polymérisation en chaîne des fragments génétiques du pathogène ciblé (s’il est présent). Avec Xtralyz le matériel génétique est extrait de façon accélérée dans une micro-capsule, une « puce microfluidique », de sorte que le PCR dure 6 heures au lieu de 24 h.  

« En pratique on échantillonne le matin et on a la réponse le soir »

Cela permet de gagner un jour de travail en industrie, d’éviter de faire rentrer une matière première à risque dans le processus de production ou d’éviter les rappels produits. Utilisée en fin de chaîne, elle permet de retenir les produits un jour seulement avant de les libérer. Et de gagner un jour de DLC du produit quand la rétention nécessaire était de 2 jours. « En pratique on échantillonne le matin et on a la réponse le soir », fait rêver Rémi Toutain, directeur technique de Direct Analysis.

La startup née à Grenoble conduit ses recherches appliquées avec l’institut technique agroindustriel Adria, expert en qualité et sécurité des aliments. Ces recherches consistent à comparer les résultats avec une méthode classique pour les valider. Direct Analysis espère décrocher au cours des prochaines années la certification Iso 1640-2, nécessaire pour s’intégrer aux plans de prévention.  

Parmi différentes expériences, Direct Analysis et Adria en conduisent avec deux industriels de la viande. L’un produit des charcuteries, l’autres de la viande hachée. Les bactéries recherchées sont en majorité Salmonella spp, E. coli STEC et Listeria monocytogenes.

En entrée de production ou en appui au test libératoire

L’industriel de la charcuterie teste Xtralyz pour l’autocontrôle en entrée sur la chaîne de production. « La méthode est en cours d’évaluation. Nous sommes en très bonne voie », considérait Rémi Toutain début-septembre 2021. A court terme cet industriel pourrait l’adopter.

L’industriel de la viande bovine hachée, pour sa part, teste la méthode en parallèle des contrôles libératoires du produit fini. Celle-ci vient renforcer une fois par jour ou deux fois par semaine la méthode classique certifiée pour l’évaluation en continu. A terme, elle pourrait la remplacer quand la certification Iso 1640-2 sera acquise. 

« Dans un à deux mois nous aurons un bilan de l’utilisation possible », avance Rémi Toutain au sujet de ces deux collaborations.

« Nous développons une brique technologique qui pourra venir en complément pour améliorer le test PCR classique »

Sur le plan économique : « nous sommes en cours d’industrialisation et prévoyons de démarrer la commercialisation l’an prochain », informe Rémi Toutain. La cadence de production augmente, laissant prévoir la baisse du coût. « Il y a de plus en plus d’entreprises intéressées dans toutes les filières, en particulier dans la transformation du lait, des végétaux, dans le pet food - aliments pour animaux de compagnie – et le feed – aliments pour animaux d’élevage ».

Les fabricants d’aliments pour animaux lui trouvent un intérêt dans la surveillance des matières premières importées. Pourquoi ? Des lots de différents fournisseurs sont versées dans un même silo, et il s’agit de ne pas le contaminer avec un lot. Un temps d’attente de 6 heures avant d’accepter le lot est envisageable.

« Nous avons déjà une vision claire de notre développement en 2022 et 2023 », affirme Rémi Toutain, qui explique : « Le test PCR s’impose de plus en plus dans le monde, surtout en Amérique du nord. Nous développons une brique technologique qui pourra venir en complément pour améliorer le test PCR classique. Nous pourrions nous associer aux grands laboratoires déjà équipés pour les PCR comme Bio Mérieux ou Bio Rad ».

Direct Anaysis restera-t-elle en France ? « Oui, considère Rémi Toutain, parce que le France, et plus largement l’Europe, sont précurseurs en technologies microbiologiques. »

Parmi les premières expériences en production réalisées par Direct Analysis avec l’Adria, une concerne la recherche de Salmonella spp et de Listeria monocytogenes dans de la viande de canard. Une autre porte sur la recherche des mêmes bactéries ainsi que d’E coli STEC sur des lingettes de prélèvement sur des surfaces. Ces différentes bactéries sont aussi recherchées dans des liquides, sur écouvillons dans des éponges.

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