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Bretagne : les filières animales ont rebondi en 2024, cela va-t-il se confirmer ?

Les filières animales ont connu un rebond rare en 2024. Mais cet évènement conjoncturel ne devrait pas se reproduire, car la tendance de fond reste à l’érosion. Et que le maillon suivant, celui des industries agroalimentaires, reste fragile.

Porcs au départ dans un couloir en élevage
Globalement, la Bretagne s’en sort mieux que d’autres régions en raison de sa faible dépendance aux grandes cultures, en souffrance l’an passé.
© Franck Jourdain

Les chiffres des principales productions animales de la Région Bretagne étaient en croissance l’an passé : + 1,9 % pour le lait, + 2 % pour les abattages de porcs et + 1,5 % en abattage de poulets. Des chiffres jamais vus depuis plusieurs années. « Le déclin de l’élevage n’est pas une fatalité », disait à la mi-mai Olivier Carvin (chambre régionale d’agriculture de Bretagne) lors d’une visioconférence sur l’état de la ferme bretonne.

« Le déclin de l’élevage n’est pas une fatalité »

Mais il semble que ce rebond ne soit qu’un feu de paille résultant de multiples facteurs, poursuit en substance l’agroéconomiste. L’an passé, l’influenza aviaire a moins perturbé la filière volaille et les fourrages donnés aux bovins ont été de bien meilleure qualité. La productivité par tête a donc progressé. Mais les effectifs globaux en bovins (- 2,7 % en lait, - 0,7 % en allaitant) ont continué de reculer dans une trajectoire proche des années précédentes. 

Lire aussi : L’agroalimentaire breton, un colosse aux pieds d’argile ?

Une bonne santé économique des fermes bretonnes

Il n’empêche, « les exploitations agricoles affichent une bonne santé économique qui leur permet de soutenir la production », ajoute Laurent Carvin. Sur les marchés, tous les feux sont au vert. Non seulement les prix sont restés soutenus en 2024 en lait, œufs et porcs, mais les charges se sont réduites. 

Lire aussi : Armor Œufs : « Nous avons pour objectif d’atteindre 7 millions de poules pondeuses pour 2030 »

Exemple, le prix de l’aliment industriel porcin a reculé en un an de 11 % à 323 euros la tonne. Globalement, la Bretagne s’en sort mieux que d’autres régions en raison de sa faible dépendance aux grandes cultures, en souffrance l’an passé. La chambre régionale d’agriculture souligne également les performances de la ferme bretonne à l’exportation (5,5 milliards d’euros en 2024) : ses ventes sont en croissance de 4,9 % en un an essentiellement grâce aux pays tiers (45 % des exportations) et son solde commercial s’améliore.  

Lire aussi : En Bretagne, quelles filières agroalimentaires ont le plus à perdre des droits de douane des États-Unis 

Logiquement, le niveau de « ces revenus a incité les exploitants à investir dans leur outil, comme l’indique le dispositif d’aides AgriInvest ». Au vu nombre de demandes de subventions, la Région Bretagne a même dû renforcer le dispositif en cours d’année. 

Crises sanitaires, bio en repli et IAA fragilisées, tout n'est pas rose

Cette embellie ne doit cependant pas faire oublier les menaces qui guettent. Elles sont sanitaires (grippe aviaire en volaille, FCO et MHE en ruminant, FPA en porcin) et sociales. S’ils représentent 52 % des effectifs agricoles bretons, l’agriculture a encore du mal à recruter des salariés. L’agriculture biologique (4 217 fermes, soit 16 % du total) fonctionne toujours au ralenti. Alors qu’il y avait entre 300 et 400 installations en bio chaque année en Bretagne, le nombre est tombé à 260 en 2024. La production bio a baissé aussi en raison de la déconversion de 168 fermes bio l’an passé. Autre point d’inquiétude, la fragilisation de l’industrie agroalimentaire. « Les IAA ont subi ces dernières années l’augmentation des charges et la décapitalisation animale qui les a conduites à restructurer leur parc et à baisser leurs investissements de 12,4 % en un an », poursuit Olivier Carvin.  

Lire aussi : L'agroalimentaire français en infographie : emplois, chiffres d'affaires, région leader 

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