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La viande bio subit une baisse de sa consommation

En plus de subir l’érosion du bio, Bretagne Viande Bio ressent le désintérêt des consommateurs pour la viande en général, un détournement amplifié par les hausses des prix liées à l’inflation récente.

La viande bio ne fait pas exception dans ce contexte d’érosion de la consommation des produits bio. Elle souffre aussi de la décroissance des achats de viande en général, mais également de l’inflation. « Il est difficile de déterminer quels facteurs sont liés à l’essoufflement du bio et ceux liés aux hausses des matières premières. Mais sur le marché de la viande bovine, la baisse de la consommation est plutôt attribuée aux hausses des prix qui ont touché les produits conventionnels de façon très importante et qui touchent maintenant les produits bio », indique Franck Rougale, directeur de Bretagne Viande Bio. La situation est très incertaine, mais les acteurs de la viande bio craignent que les hausses des prix entraînent un désintérêt du consommateur.

« Les ventes en boucherie détaillée bio sont en baisse de 10 à 15 % » Franck Rougale, directeur de Bretagne Viande Bio.

« Les clients des magasins bio ont une certaine capacité financière. Avec l’inflation, ils vont certainement privilégier une orientation de leurs dépenses énergétiques et diminuer la part qu’ils consacraient à l’alimentation. Nous redoutons un retour du consommateur vers la viande de moindre qualité », craint Franck Rougale. Le climat estival et les températures élevés n’ont dernièrement pas incité les consommateurs à se tourner vers la viande. « Les ventes de la boucherie détaillée bio sont en baisse de 10 à 15 %. L’inflation guide les consommateurs plutôt vers les rayons libre-service, où ils identifient mieux le prix des produits, que vers la boucherie », souligne-t-il.

Ce coup d’arrêt n’incite pas Bretagne Viande Bio à rechercher de nouveaux adhérents, sans pour autant revoir à la baisse sa production en élevage. « Il y a une décapitalisation importante du cheptel bovin, équilibrant l’offre et la demande », explique Franck Rougale. Le constat est similaire en porc bio, où l’offre, actuellement supérieure à la demande, limite les installations d’éleveurs afin de stabiliser le marché. « Nos groupements partenaires parlent d’érosion de la consommation de charcuterie bio », précise-t-il.

La concurrence du local

Si le bio a connu de beaux jours au pic de la pandémie en 2020, le local a aussi eu les faveurs du consommateur, entretenant une concurrence féroce aujourd’hui. « Si le bio et le local peuvent être réunis, c’est tant mieux, mais si les consommateurs doivent faire un choix, beaucoup privilégient le local », estime Franck Rougale. Si les viandes bovines et porcines bio sont en difficulté, les viandes ovines et de veau bio sont, quant à elles, stables.

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