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La ferme de Labège mise sur l’aquaponie

Anthony Cassan est à l'origine du projet de la ferme de Labège avec sept autres associés.
© J. C. M.

C’est « le fruit de dix ans de réflexion », sourit Anthony Cassan. À Labège, dans la proche banlieue de Toulouse, ce jeune entrepreneur prépare avec sept associés l’installation d’une ferme urbaine très innovante. Grâce à la mise en place d’un système d’aquaponie, « nous allons développer une production annuelle de 25 tonnes de fruits ou légumes et 6 tonnes de poissons », annonce-t-il. Une récolte prévue dès la première année d’exploitation.

Associant culture de végétaux et élevage de poissons, ce type de technique permet la mise en place d’un système de travail du vivant quasi fermé. L’Association toulousaine d’aquaponie (ATA) suit de près ce projet. Son président et membre fondateur, Patrice Astre, pisciculteur et ancien président de la Fédération française d’aquaculture, accompagne ainsi la création de la ferme de Labège.

« L’eau est filtrée de manière biologique et mécanique, explique-t-il, les déjections des poissons sont transformées dans un lombricomposteur et apportent nitrates et phosphates aux végétaux. » L’aquaponie offre ainsi, selon lui, des « produits frais, de bonne qualité gustative et sans produits de traitement ». Cette technique sera complétée par de la bioponie, qui ne nécessite pas d’activité piscicole.

« Pluridisciplinaire », la structure sera dotée d’une serre de 2 000 m2, installée sur une ancienne parcelle céréalière. Son propriétaire comme l’exploitant agricole, qui mettent à disposition ces terres, sont aussi parties prenantes au projet. Deux hectares seront également travaillés en permaculture, avec un démarrage de la production plus lent. « L’aquaponie est développée depuis plusieurs années aux États-Unis ainsi qu’au Canada, mais très peu en Europe », détaille Patrice Astre.

Vente directe et restauration

Un investissement initial de 200 000 euros est prévu, avec l’objectif de générer un chiffre d’affaires du même ordre chaque année. « Le lancement du projet va également s’appuyer sur un soutien financier des collectivités locales », précise Anthony Cassan. Un financement participatif sera lancé par ailleurs cet automne, avant tout, dans un souci de communication en direction des premiers consommateurs. « Loin d’être des doux rêveurs, nous sommes très tournés vers la question de la viabilité économique, essentielle pour avancer, insiste le Toulousain, nous avons par exemple prévu un taux de perte de production de 25 à 30 % sur les maraîchages. »

La commercialisation de la production sera dans un premier temps dirigée vers la vente directe et la restauration. « Je travaille en amont avec de nombreux établissements pour les sensibiliser à la qualité de nos produits. La demande est très forte », assure-t-il.

S’appuyer sur un réseau d’ici à 2020

Surtout, la ferme de Labège compte à terme s’appuyer sur un réseau de structures similaires. « Une dizaine de sites de production du même type aura vu le jour d’ici à 2020 autour de l’aire urbaine de Toulouse, générant une cinquantaine d’emplois », avance Patrice Astre. « ​Avec plusieurs porteurs de projet engagés dans l’ATA, nous allons développer un système proche de la franchise, qui nous permettera de mutualiser certains coûts et achats tout en restant des entreprises indépendantes », développe-t-il. Le niveau de production devrait alors pouvoir se tourner vers de nouveaux débouchés, comme « la restauration collective et la distribution spécialisée », estime le dirigeant.

Perches et maraîchage

Côté pisciculture, la ferme de Labège devrait s’orienter vers l’élevage de perches essentiellement, mais aussi de truites et de salmonidés dans un second temps. Le maraîchage ira, quant à lui, de manière très diversifiée, des légumineuses à feuilles à divers fruits, en passant par les herbes aromatiques et jusqu’aux fleurs à usage alimentaire, tout en restant dans une logique de culture de saison.

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