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Jean Martin sécurise son approvisionnement local

Installée depuis 1920 à Maussane-les-Alpilles, la société Jean Martin perpétue un savoir-faire de fabrication de produits provençaux dans une logique de développement raisonné et en phase avec son environnement. Labellisée Entrepreneurs+Engagés depuis 2015, l’entreprise souhaite privilégier, tant que faire se peut, un approvisionnement local en olives, aubergines, courgettes ou encore tomates. Elle travaille le plus possible localement en saison, ce qui lui permet de bénéficier de produits de qualité à un prix avantageux. Pour assurer sa production dans le cas d’une quantité de récolte insuffisante, Jean Martin a mis en place une politique de développement de circuits d’approvisionnements courts avec la recherche de producteurs locaux (aubergines, courgettes) et de prestataires de première transformation (tomates) qui travaillent avec des produits provençaux.

Voisine de sa seconde usine située à Tarascon, la société Provence Tomates lui assure un approvisionnement local en tomates, hormis sur des tomates en cube. Provence Tomates n’étant pas équipé pour ce type de produits, Jean Martin s’approvisionne en Espagne. En revanche, elle négocie actuellement un partenariat avec un acteur d’Aquitaine pour relocaliser en France cet approvisionnement. Au global, 70 % des achats d’aubergines (environ 700 tonnes), courgettes (environ 400 tonnes) sont locaux, et 90 % des achats d’olives sont provençaux. « Avec notre partenariat en Aquitaine, nous pensons qu’en 2018, 50 % de nos contrats de tomates seront d’origine France », précise Bernard Martin, président-directeur général de l’entreprise, et l’un des petits-fils du fondateur. Ce dernier se partage le capital à parts égales avec son frère, Jean-Louis Martin, directeur général.

La troisième génération prépare sa succession

Troisième génération à la tête de l’entreprise, les deux petits-fils préparent sereinement la suite. N’ayant pas d’enfants susceptibles de reprendre les rênes, ils ont fait appel à un cabinet extérieur pour les aider dans cette transmission qui ne se fera pas avant 2022 minimum. En attendant, ils prennent soin de leur entreprise en investissant régulièrement. En 2009, ils mettent sur pied une seconde usine à Tarascon à la faveur d’un investissement de 10 millions d’euros. Elle produit tartinables et autres tapenades, grâce aux olives préparées au sein de la confiserie de Maussane-les-Alpilles, berceau historique de l’entreprise.

Sur une surface de 5 100 m², sortent chaque année près de 5 millions de bocaux en verre. « En 2019, nous arriverons déjà probablement à saturation. Mais les plans de construction prévoyaient  l’agrandissement. On pourrait délocaliser la logistique pour libérer de la place en production », précise Jean-Louis Martin, chargé des aspects production et logistique. Une ligne de conditionnement permet de sortir 9 000 bocaux par heure. L’entreprise produit 16 formats de bocaux.

En 2019, nous arriverons déjà probablement à saturation

Environ 40 à 50 tonnes d’olives cassées de Provence sont transformées en pâte d’olive par an, pour réaliser les tapenades. Ces olives sont détentrices d’une AOP. Pour assurer son approvisionnement, Jean Martin s’est associé au Moulin Castelas pour planter la plus grande oliveraie de France AOC Provence. 400 tonnes d’olives sont récoltées sur ce verger, dont 100 tonnes partent pour l’usine de Tarascon et 300 tonnes destinées à la fabrication d’huile d’olive au Moulin Castelas. Une partie de la récolte peut être stockée durant un an et transformée l’année suivante.

9% de chiffre d'affaires en bio en 2017

Jean Martin mise également sur l’agriculture biologique pour pérenniser sa croissance. « Nous sommes passés de 3 % de notre chiffre d’affaires en bio en 2016 à 9 % en 2017. Nos ventes et nos gammes augmentent, mais il faut faire face aux approvisionnements. Cela n’a pas été une année facile, le passage en bio a été délicat. Cela nous a demandé beaucoup d’énergie et de travail. Mais les distributeurs veulent du bio, nous voyons bien l’érosion de certaines références connexes au profit du bio. Nous devons verrouiller nos approvisionnements, sinon, on ne pourra pas encore croître », confie Bernard Martin. Ce dernier entrevoit néanmoins une part de 12 à 15 % de son chiffre d’affaires en bio prochainement.

Jean Martin travaille avec près de sept producteurs en agriculture biologique, pour quinze références commercialisées. Après des tapenades d’olives noires bios, l'entreprise prévoit de lancer l’année prochaine du taboulé bio au quinoa et du quinoa aux aubergines. Pour l’heure, ces produits se retrouvent en GMS, client qui représente au global 85 % de ses ventes, mais l’entreprise réfléchit à la création d’une marque propre pour les circuits spécialisés ou alors de répondre à leur demande à marques de distributeurs.

Parmi les projets de l’année prochaine et la digestion des différents investissements réalisés, le renforcement de la gamme biologique est clairement l’un des axes de développement de l’entreprise.

77 entreprises labellisées Entrepreneurs+Engagés

Lancé fin 2014 par la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), le label Entrepreneurs+Engagés valorise les entreprises inscrites dans une démarche de RSE. À ce jour, 77 sociétés sont labellisées. La Feef espère en compter 150 à fin 2018. La création d’un salon national avec les enseignes de la grande distribution et les PME engagées est en réflexion, afin de développer davantage « le collaboratif », aux dires de Bruno Pelletier, responsable du label à la Feef. « On voudrait que la RSE puisse descendre dans les box d’achat », affirme-t-il.

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