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Inflation : Marie ne baissera pas ses prix

Au cours d’une conférence de presse présentant les premières tendances de 2023, son DG a précisé qu’aucune baisse de prix ne serait consentie, les marges étant déjà rognées.

Marie tire sa croissance sur le segment des plats cuisinés individuels du fond de rayon.
© DR

« Nous ne sommes pas une multinationale. Nous sommes une entreprise de taille intermédiaire française, avec un capital français et adossé à l’agriculture française. Face à l’inflation, nous avons pratiqué une hausse de nos prix de 20% alors que nos besoins tournaient plutôt autour de 30%. Nos marges sont basses et donc, nous ne consentirons aucune baisse. »

Le 20 septembre 2023, à l’issue d’une visioconférence sur les premiers résultats de l’année de son entreprise, Damien Jeannot, directeur général de Marie, a donné son point de vue sur les sollicitations du ministère de l’Economie et des Finances pour inciter les acteurs de l’agroalimentaire « à faire des efforts », pour que les ménages voient enfin les prix baisser en magasin.

Mais pour Marie, marque du groupe LDC, l’équation était impossible à résoudre. « Sur toutes nos gammes de produits, nous utilisons plus de 900 matières premières », rappelle Damien Jeannot. « Quelques-unes ont vu leur prix baisser, mais pas de manière significative. Les autres continuent de grimper. Même si nous avons été accompagnés sur ces hausses, nos marges restent à un niveau bas. »

Une stabilité pour la partie traiteurs, une percée dans les pizzas

En 2023, Marie s’est appuyée sur ses valeurs sûres. Sur la partie « traiteurs », elle se classe dans le Top 12 des marques de produits de grande consommation (PCG). « Avec un prix moyen de 2,63 euros, nos produits forment en moyenne le deuxième rayon le plus fréquenté en magasin », précise Damien Jeannot.

Marie tire aussi son épingle du jeu pour la partie surgelés. Là où en moyenne, les volumes ont diminué de 5% en volume et de 9,1% en valeur, Marie a connu une hausse respective de 3,6 et de 15,4%. « Contrairement à d’autres acteurs du marché, nous n’avons pas joué avec le cahier des charges de nos produits pour baisser la qualité. Et nos prix restent abordables, en moyenne, 5,85 euros le kilo. »

Pour les pizzas, l’entreprise a profité du scandale Buitoni en mars 2022, en devenant une « marque refuge ». Elle truste désormais 19% des parts de marché à égalité avec Dr.Oetker. « En 2023, nous avons gagné 22,3% de croissance en volume et atteint 43% de taux de réachat », précise Mathilde Morel, directrice de marques pour Marie SAS Frais.

De nouveaux engagements sociétaux d’ici 2025

En 2024, Marie va relancer sa pâte à tarte épaisse qui aura bénéficié d’un nouveau travail sur le beurre afin de le rendre plus fondant en bouche. L’entreprise veut aussi continuer de booster sa gamme « WW » dont les recettes ont été créées sur la base de 140 études scientifiques. Elle a également repensé le dosage, la texture et le visuel de ses sachets de sauces. « Il y a beaucoup de rénovations, beaucoup d’extensions mais c’est le goût qui reste notre travail de fond et notre priorité », assure Damien Jeannot.

Des investissements dans le goût mais aussi la responsabilité sociétale. Marie qui a déjà banni l’huile de palme et les arômes s’est dotée d’un nouvel échéancier jusqu’en 2025. A cette date, 90% des emballages utilisés seront recyclables et les déchets réduits de 10% tout comme la consommation d’eau, de gaz, et d’électricité.

Par ailleurs, Marie a confirmé la poursuite de ses investissements dans son usine de plats surgelés de Briec (Finistère), qui bénéficie d’une enveloppe de 10 millions d’euros. En revanche, le bio n’est pas encore à l’ordre du jour. « Même si nous nous imposons des process qui s’en inspire, développer une gamme spécifique n’est pour l’instant ni stratégique, ni prioritaire », conclut Damien Jeannot.

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