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Gyozas : Ajinomoto veut faire de la France son centre de production européen

Le géant japonais Ajinomoto a inauguré sa ligne de production de gyozas dans l'Eure, qu’il a racheté en 2017, afin de répondre à un marché en très forte croissance.

Après avoir racheté deux usines, à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) et au Neubourg (Eure), à Labeyrie Traiteur Surgelés en 2017, le japonais Ajinomoto a inauguré sa ligne de production de gyozas dans l'usine normande. Un investissement de 25 millions d’euros a permis au géant agroalimentaire nippon de moderniser et étendre ces deux usines, avec l’ambition de faire de la France son centre de production européen. Ajinomoto est déjà présent dans toutes les enseignes de grande distribution françaises (70 % des points de vente), dans les enseignes spécialisées, telles que Sushishop, et possède aussi une grosse activité B2B en fournissant la restauration japonaise. « La France est le pays européen qui compte le plus de restaurants japonais », contextualise Albert Ragon, directeur général d’Ajinomoto Foods Europe.

Doublement de l’activité en quatre ans

Au regard du succès de certains produits du pays du Soleil levant en France, tels que les gyozas, la société a ainsi souhaité les produire localement. Ajinomoto a ainsi inauguré sa ligne de production de gyozas surgelés dans son usine du Neubourg et, surtout, dans son nouveau bâtiment de 2000 m2 qui a coûté au géant la coquette somme de 13 millions d’euros. Elle a été officiellement lancée en janvier 2023, après des travaux débutés en mars 2022 et achevés en novembre 2022. Les machines qui la composent sont brevetées Ajinomoto et lui confèrent une capacité de plusieurs dizaines de milliers de gyozas par jour, elle tourne en trois-huit depuis début septembre 2023. Des équipes japonaises sont venues au Neubourg pendant plusieurs mois afin d’assurer le bon démarrage de la ligne, et ce, dans les bonnes conditions.

Ajinomoto Foods Europe affiche une croissance annuelle à deux chiffres. « Notre activité a doublé en quatre ans », note Albert Ragon. Si la société produit entre 5 et 10 % de ses volumes sous marque de distributeur, l’essentiel de son développement passe par sa marque nationale Ajinomoto.

« La demande de gyozas européenne est en train d’exploser. Ajinomoto possède déjà une usine de production de ce produit en Pologne mais c’est bien l’usine du Neubourg qui deviendra à terme le principal fournisseur du vieux continent, en accompagnant cette croissance », ambitionne Albert Ragon. Ajinomoto, dont le nom signifie « l’essence du goût » en japonais, réalise en moyenne 10 milliards de chiffre d’affaires annuels.

Vers une nouvelle ligne d’ici à trois ans

Le géant nippon, qui a commencé à exporter ses premiers produits vers la France en 2000, a créé depuis un an et demi plus de 90 postes. « La seule chose qui bloquait ces dernières années était la production industrielle, que nous avons maintenant. Nous allons très vite tourner à 100 % de nos capacités car la demande est là », indique Marc Vergier, directeur industriel d’Ajinomoto Foods Europe. L’extension de l’usine du Neubourg pourra à l’avenir accueillir une nouvelle ligne de production. « Ça arrivera à court ou moyen terme, soit d’ici environ deux ou trois ans », prédit Albert Ragon.

La gamme de gyozas surgelés d’Ajinomoto est aujourd’hui composée de six références, dont une vegan. Elle est conditionnée dans des boîtes de dix unités au prix de vente conseillé de 3,99 euros, ou dans des sachets de vingt unités au prix de vente conseillé de 5,99 euros. Ces prix accessibles donnent confiance à la société sur le potentiel de recrutement de consommateurs à la recherche de nouvelles saveurs de qualité. La gamme est appelée à se développer, en produisant des recettes déjà commercialisées dans d’autres pays.

Des approvisionnements français en développement

Pour sa production de gyozas surgelés au Neubourg, Ajinomoto souhaite s’approvisionner en France dès que c’est possible. Le poulet qui compose la garniture des raviolis japonais est « pour une bonne partie » français. Lorsque les produits manquent en France, leur origine est européenne. Le chou utilisé dans les recettes est d’origine belge. « Il n’y a presque plus rien qui provient d’Asie », souligne Albert Ragon. Seule exception : le miso, pâte fermentée japonaise servant de condiment et de base au bouillon, est toujours importé du Japon. « À l’avenir, nous voulons travailler sur la création de filières d’approvisionnement en France, car nos besoins ne font qu’augmenter », ajoute-t-il.

Quelques références de produits finis sont encore importées depuis le Japon, mais leur nombre est en constante diminution. Malgré l’inflation, Ajinomoto n’a déploré aucune rupture dans sa fourniture en matières premières, grâce à « un gros travail des équipes commerciales et une diversification des fournisseurs », détaille Albert Ragon.

Une politique RSE affirmée

Lors de la conception de la ligne de production de gyozas, Ajinomoto en a profité pour optimiser son efficacité énergétique. « Nous avons investi dans un système de récupération de chaleur afin de chauffer l’eau qui servira pour le nettoyage des lignes de production », précise Marc Vergier. Si le groupe ne dispose pas de panneaux photovoltaïques, il assure étudier de manière approfondie le sujet. « Nous sommes dans une démarche d’amélioration continue », ajoute-t-il. Ajinomoto travaille par ailleurs sur les emballages des gyozas. Ces derniers sont constitués de résines plastique PET et PE et ne sont donc pas recyclables. « Nos équipes travaillent sur un passage à un emballage mono-matériau », souligne Albert Ragon.

en chiffres

Ajinomoto 

10 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an

120 usines dans 36 pays

Des produits présents dans 135 pays, dont 27 pays européens

Plus de 34 000 collaborateurs, plus de 500 en France

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