Aller au contenu principal

Comment vont évoluer les coûts de production de la viande bovine en 2024 ?

Si les prix des gros bovins restent élevés, ils ne sont pourtant toujours pas rémunérateurs pour les éleveurs. Les coûts de production semblent se tasser mais les incertitudes sont fortes pour les prochains mois, notamment au niveau de la météo.

Vaches dans la prairie
Les coûts de production se tassent en élevage bovin
© Virginie Pinson

Les coûts de production ont bondi dans les élevages bovins en 2022, sont restés assez élevés en 2023 et semblent légèrement se tasser, selon l’Ipampa, l'indice qui les reflète, calculé par l’Institut de l’élevage.

« Pour autant, si l’Ipampa reflète la baisse de certaines charges, il est trop tôt pour se prononcer sur une tendance pour 2024 », prévient Christèle Pineau, spécialiste de l’économie des exploitations à Institut de l'Elevage. 

Qu’est ce qui a fait bouger les coûts de production en 2023 ?

Après avoir bondi de 19,5 % en 2022 par rapport à 2021, l’indice Ipampa de la viande bovine s’est tassé à un plateau élevé, en 2023. Ainsi, au second semestre il reculait de 3,9 % par rapport à son niveau d’un an plus tôt. « En 2023, ce n’est plus le carburant qui augmenté, au contraire les coûts liés à l’énergie se sont tassés, mais ce sont tous les autres postes », décrypte Christèle Pineau, illustrant « les travaux réalisés par les tiers ont augmenté, en lien avec la hausse du Smic. La rémunération des capitaux propres, basée sur les taux du livret A aussi ». 

Une rémunération des éleveurs qui a baissé en 2023

« On calcule le prix de revient en enlevant au coût de production les aides et les revenus des autres produits », explique Christèle Pineau. A noter que l’intégration des effets de l’application de la réforme de la PAC, implique pour les éleveurs bovins viande une diminution de leurs aides (de l’ordre de 8 centimes/kg), rapporte la FNB. 

 En moyenne, un éleveur naisseur de bovins se dégage 1 Smic

Christèle Pineau précise, « on considère que ce prix de revient doit garantir à l’éleveur un salaire de deux Smic1, quel que soit le nombre d’heures effectuées, la question de salaire est cruciale pour le renouvellement des générations d’éleveurs ». Or ce n’est actuellement pas le cas. « En moyenne, un éleveur naisseur de bovins se dégage 1 Smic, seul un sur quatre s’en dégage deux ». Du côté des éleveurs engraisseurs, en 2021 le revenu moyen était à 1,5 Smic, en 2022 il est monté à 2,1 Smic mais, selon les dernières estimations de l’Idele, il est redescendu à 1,8 Smic en 2023. 

Lire aussi : Océane Balland, 21 ans, agricultrice : « je travaille 70 à 80 heures par semaine pour un revenu de 1500 euros »

Toujours des incertitudes sur l’alimentation

Difficile de se prononcer sur les fourrages aussi tôt dans l’année, mais Christèle Pineau s’inquiète déjà « on manque encore d’eau dans le bassin allaitant, à certains endroits en revanche il a trop plu et les semis sont en retard ». De plus, dans le bassin allaitant, « les sécheresses successives ont affaiblit les naisseurs, car ils n’ont plus de stocks de fourrage, ils essaient de s’adapter, en récoltant plus tôt pour ensiler, plutôt que faire du foin, mais c’est un peu plus cher », ajoute-t-elle. 

1Soit, en 2024, 3 533,84 euros bruts mensuels. 

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

personnes sur une scène
Culture Viande : « Sans abattoir ni ateliers, il n’y a pas de valorisation de la production française »

Lors du congrès annuel de Culture viande, les industriels ont pointé leurs intérêts convergents avec ceux de l’élevage, en…

Jérôme Foucault
Négociations commerciales : « Ce qui est transformé en France, issu de l’agriculture française, doit être négocié en France ! »

À moins de deux mois du début des négociations commerciales, Jérôme Foucault, président de Pact’alim qui représente des PME et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio