Pourquoi le porc Label Rouge manque-t-il de visibilité ?

“Les produits du porc Label Rouge sont moins présents en rayon. C'est un choix des distributeurs. Ils mettent de côté les produits les plus chers. Mais c’est un cercle vicieux, s'il n’y a pas d’offre les consommateurs n’achètent pas”, déclare Mickaël Benoit, président du Sylaporc (Syndicat des Labels porc et charcuteries). Le porc Label Rouge représente des volumes limités, “4 % de la production totale de porc en France en 2022”, indique Caroline Gallard, chargée de mission au Sylaporc. “On observe un tassement depuis deux ans en production porcine Label Rouge comme pour l’ensemble de la production porcine nationale. Cette baisse s’explique par une baisse du pouvoir d’achat et une baisse de la consommation des Français. D'autre part, les coûts de production sont en hausse et le renouvellement des éleveurs ne s’effectue pas. On en comptait 825 en 2021 contre 750 en 2022. De plus, les entreprises de l’aval (abatteurs et transformateurs) subissent également une augmentation importante de leur charge de fonctionnement (énergie, emballage etc.) ce qui les fragilise”, complète Mickaël Benoit.

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Peu d’offre en GMS

Le porc est le produit carné qui compte le moins de signes de qualité (SIQO).

Source : Ifip, Fil Rouge, Sylaporc, INAO

Mais parmi tous les SIQO, le Label rouge tire son épingle du jeu surtout en charcuterie qui 51 % des volumes produits en 2021).

Source : Ifip, Fil Rouge, Sylaporc, INAO

“A ce jour, 42 cahiers de charge Label Rouge sont homologués pour des produits de charcuterie. Le saucisson sec et le jambon cuit sont les produits de charcuterie Label Rouge les plus commercialisés”, fait savoir Raphaël Bitton, chargé de communication à l’INAO.

Un nouveau Label Rouge :  le boudin blanc 

Dernier produit en date : le “boudin blanc supérieur nature” a obtenu un Label Rouge le 19 octobre 2023. La demande semble être au rendez-vous. “Pour pouvoir déposer un dossier de reconnaissance en Label Rouge, le groupement demandeur effectue une étude de marché. Il considère donc qu’il y a une attente des consommateurs pour ce type de produit. La mission de l’INAO est de valoriser les produits en accompagnant les opérateurs vers des signes de qualité comme le Label Rouge”, explique le chargé de communication de l’INAO.

Des attentes en RHD

“Seul 1 % de la viande de porc fraîche sous SIQO est commercialisée en RHD contre 34 % en GMS”, constate Caroline Gallard. C'est insuffisant pour le Sylaporc. “FedeLIS, la fédération label rouge, IG et STG tentent de présenter les SIQO en restauration collective comme une solution abordable”, ajoute la chargée de mission.

“L’idéal, dans un premier temps, est d’avoir une présence à 4,5 % en restauration collective, ce qui serait proportionnel à la production porc Label Rouge par rapport à l’ensemble de la production porcine en France. À terme, on pourrait espérer que le secteur de la RHD se saisisse des signes de qualité comme une opportunité”, espère le président du Sylaporc.