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DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) vient perturber le commerce. Quel impact sur les prix des animaux, à court et moyen terme ? 

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
Plusieurs marchés aux bestiaux ont fermé la semaine dernière en France pour limiter la propagation de la DNC
© Guillaume Perrin

43 euros de moins en une semaine, pour un petit veau laitier mâle de 45 à 50 kg ; c’est la baisse qu’accuse la moyenne nationale de la semaine 42 publiée par FranceAgriMer. 

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Une chute hebdomadaire d’une telle ampleur, c’est du jamais vu sur le marché, et c’est bien sûr lié au contexte sanitaire. Parmi les mesures mises en place par le gouvernement le 17 octobre, l’interdiction pendant 15 jours des exportations de bovins vivants explique ce coup d’arrêt. Car ce sont en grande partie les besoins pour l’export qui ont tiré les prix des petits veaux. Malgré la baisse des naissances (-13 % en août), après avoir augmenté de 26% en juillet (semaine 27 à 31), les exportations françaises de veaux auraient progressé de 3% en août (semaine 32 à 35), rapporte ainsi l’Idele dans son dernier bulletin

Cotation petit veau

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La baisse des prix des petits veaux continue en semaine 43

Cette semaine, la situation ne s’améliore pas. Au marché de Mûr-de-Bretagne (Cadran d’Armor), le 21 octobre, les prix des veaux mâles croisés ont perdu 60 à 100 €/tête selon la conformation, ceux des mâles laitiers 45 à 50 kg ont baissé de 110 €. Le même jour à Carentan, ils perdaient 70 €/tête. À Lezay, la cotation n’a pas été publiée mais la FMBV note que « les intégrateurs français essayent de tempérer la baisse mais elle est tout de même très marquée par une tendance allant de -50 à -100 euros suivant les catégories ».

Lire aussi : DNC : le réseau FNSEA s'oppose au blocage commercial, la Coordination rurale appelle à des mesures plus globales, le Modef refuse la suspension des exportations de bovins

En bovins maigres, les mâles trinquent, les femelles résistent

L’interdiction d’exporter les bovins vifs touche aussi de plein fouet les broutards. Les cotations des animaux ont subi une pression baissière dès l’annonce. Les mâles lourds, dont les prix ont baissé plus tôt dans la période après le recul de la demande espagnole, ont résisté la semaine dernière. Mais les limousins E de 250 kg ont perdu 10 centimes, les charolais U de 300 kg ont vu leur prix se tasser (-1 centime/kg). Ce sont surtout les croisés U 300 kg (-13 centimes), les Blonds légers E (-10 centimes) et les Aubrac U 300 kg (-20 centimes) qui ont pâti de la situation la semaine dernière. Les disparités régionales sont fortes. Cette semaine, difficile pour l’heure de dégager des tendances avec la fermeture du marché de Mauriac. 

graphique

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Autre ambiance en femelles. Les prix des broutardes ont été facilement maintenus, voire en hausse la semaine dernière. 

En bovins de boucherie, quelques perturbations locales

Le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoir a de nouveau gagné 4 centimes cette semaine pour atteindre 7,16 €/kg. C’est un nouveau record, 35 % de plus que son niveau du début d’année. Cette hausse est néanmoins un peu plus faible que celle enregistrée les semaines précédentes (+6 à +8 centimes). La donne est donc bien différente sur le marché du bovin de boucherie, puisque l’offre manque, les abattoirs peinent à tourner et sont toujours à la recherche des animaux. La cotation FranceAgriMer du Jeune Bovin R a pris 3 centimes à 7,19 €/kg, celle de la vache viande R 3 centimes aussi à 7,40 €/kg et la vache Lait P en a gagné 4 à 6,50 €/kg. 

graphique

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Quelles perspectives sur les prix des bovins à moyen terme ?

Difficile de se prononcer sur les conséquences de la DNC sur le marché des bovins tant que le nombre de foyers n’est pas stabilisé. La ministre affirmait, à la suite de l’annonce de l’interdiction d’exporter les animaux, qu’elle veillera « à ce que le marché et les prix ne soient pas indûment affectés par cette mesure temporaire ». Tout ne dépend d'ailleurs pas de la France puisque l’Espagne est un débouché important des petits veaux et des broutards français, or le pays est aussi touché par la DNC, avec dix foyers à date.

Lire aussi : Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Reste que tout le marché européen manque de bovins vifs, comme de viande, ce qui devrait limiter l’impact à moyen terme de la maladie. D’autant plus que malgré la flambée des prix, la consommation tient globalement. 

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