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Gestion de crise
Coronavirus : pour l’heure l’industrie alimentaire tient le choc

Qualifiée de cruciale et stratégique par le gouvernement en cette période de pandémie, la filière alimentaire assure pour l’heure l’approvisionnement des Français, malgré l’explosion d'achats de produits de première nécessité en GMS, et une certaine peur des salariés.

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© Barselona Dreams - stock.adobe.c

« Nous comptons sur vous. Il est indispensable que la chaîne alimentaire perdure pour soutenir l’effort de la communauté nationale », ont écrit Bruno Le Maire et Didier Guillaume, le 17 mars à l’ensemble des salariés de la filière alimentaire. Et le gouvernement de sommer les salariés du secteur à se rendre « sur leurs lieux de travail en prenant leurs précautions pour garantir la sécurité économique du pays ». Le message d’« encouragement et de reconnaissance » a été apprécié par la filière qui a su répondre présente face à l’explosion des achats sur certains produits de première nécessité.

Il n’y aura pas de pénurie

La semaine dernière, distributeurs et industriels se sont relayés dans les médias pour assurer aux Français, inquiets, qu’il n’y avait de pas de risque de pénurie alimentaire. « À ce jour, il n’y a pas de problème de production », a déclaré le 18 mars Richard Girardot, président de l’Ania. Et d’évoquer le chiffre de 8 % d’absentéisme depuis le confinement. « Aujourd’hui, il n’y a pas de problème de stocks, il n’y aura pas de problème d’approvisionnement, et il n’y aura pas de problème de rupture pour le consommateur », a aussi garanti le président-directeur général du groupe Panzani, Xavier Riescher, via l’AFP. « Nous le revendiquons : il n’y aura pas de pénurie », ont pour leur part écrit les représentants du Cniel le 2 mars. Et l’interprofession laitière d’assurer qu’« alors que le pic de production de lait printanier est attendu dans les prochaines semaines », l’ensemble de la profession est mobilisé pour « maintenir la collecte sur l’ensemble du territoire ».

Sur le terrain, chaque entreprise s’adapte

Sur le terrain, chaque entreprise s’adapte à cette situation inédite. La coopérative bretonne Eureden a par exemple augmenté la production de La Conserverie morbihannaise et de Gelagri, pour répondre à la demande de la distribution. Léa Nature a réduit de 40 % ses capacités de production dans son unité cosmétique pour se concentrer sur l’alimentaire. Le fabricant de pâtes Biovence, installé dans le Vaucluse, a fait passer la production en 3x8, 7 jours sur 7, pour assurer la livraison des magasins alimentaires, mobilisé ses 45 salariés et procédé à six recrutements pour faire face à ce surplus d’activité. La PME a ainsi monté sa production à 100 tonnes de pâtes par semaine. Jean Hénaff a, pour sa part, dû répondre à une forte hausse des commandes de la distribution, mais à l’arrêt de la restauration.

Quelques dizaines d’atelier de découpe à l’arrêt

« Nous avons quelques dizaines d’atelier de découpe qui font surtout de la RHD à l’arrêt », explique de son côté Mathieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande. « Pour le reste, jusqu’ici ça tient, la semaine dernière, on a maintenu une activité normale et même un peu plus, mais on n’a aucune idée de comment cela se passera cette semaine », nous confiait-il le 23 mars. La fédération s’inquiète de difficultés d’approvisionnements en fluides frigorigènes, CO2 et en emballage, et surtout du besoin de réassurance des salariés. « On perçoit des signaux faibles avec en début de semaine un faible absentéisme puis une montée, toutefois en dessous de 10 % », souligne-t-il. La FGA-CFDT a en effet fait remonter le 20 mars, l’inquiétude croissante des salariés, au fur et à mesure que l’épidémie progresse, et face à la confusion des messages véhiculés par le gouvernement (en substance, les Français doivent se confiner, mais les ouvriers de l’agroalimentaire doivent aller travailler).

La peur des salariés persiste

« La plupart des IAA ont mis en place des mesures avec les élus pour protéger les salariés – aménagement des temps de pause, du lieu de travail, par exemple. Mais la peur des salariés persiste alors que les moyens de précaution – masques, gants – ne sont pas suffisants, souligne Fabien Guimbretière, secrétaire général, il faudrait des équipements pour tout le monde. » « On a besoin de masques », le rejoint Mathieu Pecqueur.

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