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Stratégie
Comment Danone prend un virage vers le bio en France

Alors que ses résultats 2017 ont largement bénéficié de l’acquisition de l’américain WhiteWave et de ses produits biologiques, Danone prend ce même virage bio en France. Explications.

Il y a un an, Danone cassait sa tirelire pour débourser 12,5 milliards d’euros et acquérir le géant américain spécialisé dans le bio et le végétal WhiteWave. En 2017, Danone commence à bénéficier de cette acquisition et ses résultats annuels, présentés le 16 février dernier, s’en ressentent. Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 12,5 % à 24,677 milliards d’euros, pour un résultat opérationnel courant en hausse de 17,2 % à 3,543 milliards d’euros et un résultat net courant part du groupe qui a bondi de 14,6 % à 2,190 milliards d’euros.

« En 2017, nous avons démontré une nouvelle fois la solidité de notre modèle avec une accélération de la croissance en fin d’année. Nous sommes sur la bonne voie pour réaliser notre ambition 2020 », a commenté Emmanuel Faber, président-directeur général du groupe. Et cette croissance, le PDG veut aller la chercher grâce à un portefeuille de produits « de plus en plus sains et de plus en plus durables ». « Les objectifs de Danone sont tournés vers notre signature corporate One Planet One Health. Notre ambition est de créer et de partager de la valeur avec un portefeuille d’activités toujours plus sain, plus durable, plus responsable. Notre modèle économique doit être construit pour répondre à cette ambition », a-t-il ajouté.

Notre ambition est de créer de la valeur avec un portefeuille d’activités toujours plus sain

Aux États-Unis, le groupe a notamment lancé des produits laitiers sans OGM sous sa marque Danimals. « Les résultats sont là. Grâce à cette transformation, en un an et demi, nous avons connu une croissance de 40 %. Voilà ce que cela a créé sur un segment enfant où notre marque est leader », explique Emmanuel Faber. Et c’est également en France que le groupe veut déployer ce modèle tourné autour du segment biologique et végétal. Quelques jours après la présentation des résultats, Danone a fait une importante annonce autour de trois engagements en faveur de la nutrition, du bio et du durable.

Des efforts nutritionnels

Son plan, décliné jusqu’en 2025, implique tout d’abord de communiquer davantage auprès des consommateurs sur les ingrédients utilisés dans ses produits. Danone affiche le Nutri-Score pour ses produits laitiers dès février 2018 sur le site DanOn et progressivement sur les emballages jusqu’à fin 2019. Parallèlement, le groupe va poursuivre l’amélioration nutritionnelle de ses recettes dans les produits laitiers frais en accentuant notamment la réduction de sucres ajoutés dans ses produits laitiers. « Nous avons l’ambition d’ici à 2020 d’avoir 100 % de nos gammes avec au maximum 7 % de sucres ajoutés. La marque enfants, Danonino, est notre priorité no 1 », explique le groupe dans un communiqué.

Dans la nutrition infantile, l’ensemble de la gamme Blédina cœur de repas avant 12 mois sera sans sel ni sucres ajoutés d’ici à 2020. Par ailleurs, le groupe continue à simplifier ses listes d’ingrédients dans ses gammes pour enfants. Il donne notamment l’exemple d’un petit pot carottes de Blédina qui ne contient que de la carotte et de l’eau de cuisson.

Six marques emblématiques du groupe en bio

Le deuxième engagement de Danone porte sur le bio. C’est un important virage que Danone s’apprête à prendre. Lors de la présentation des résultats du groupe, Emmanuel Faber laissait entendre que le Salon de l’agriculture serait l’occasion d’annoncer ses engagements. Dès 2018, ce sont six marques emblématiques du groupe en France qui proposeront des gammes bios : Blédina, Volvic, Evian, Danone, Danonino et Alpro. Le groupe s’engage à ce que 100 % de ses marques pour enfants proposent une offre bio à horizon 2020. En attendant, Blédina va lancer Les Récoltes bio en mars 2018, avec l’ambition que les ingrédients soient en 2020 à 80 % d’origine France. « Nous avons l’ambition de devenir le leader de l’alimentation infantile bio d’ici à 2020 pour atteindre un peu plus de 30 % de parts de marché », indique le groupe.

Pour soutenir le monde agricole, il est important d’être présent sur tous les fronts

Par ailleurs, la marque iconique de yaourts du groupe, Danone, va proposer sa déclinaison en bio. Pour Emmanuel Faber, il n’est pas question d’opposer les modèles agricoles, mais de les faire vivre ensemble. « Pour soutenir le monde agricole, il est important d’être présent sur tous les fronts, végétal, bio, conventionnel, au lieu de les opposer comme cela a été fait dans le passé », estime-t-il.

Après son entrée sur le marché des boissons végétales en 2015, Alpro va aussi se développer sur une offre bio en introduisant une première référence de boissons à base de soja bio cette année.

Un jour pour les agriculteurs

Pour soutenir la transition du monde agricole vers une « agriculture régénératrice », le groupe compte entre autres consacrer une journée de son chiffre d’affaires de septembre 2018, soit environ 5 millions d’euros, au soutien aux agriculteurs. « Ce jour-là, 100 % des ventes de Danone seront utilisées pour favoriser la préservation des sols, la fertilité, l’agriculture régénératrice, la conversion au bio », précise le groupe. Son objectif est qu’en 2025, 100 % des produits cultivés en France soient issus d’une agriculture régénératrice. Le groupe va ainsi construire un cahier des charges en partenariat avec des ONG et partenaires techniques.

Enjeu : retrouver de la croissance dans les produits laitiers frais

En 2017, la croissance du chiffre d’affaires des produits laitiers et d’origine végétale en Europe de Danone (hors Alpro) est restée négative au quatrième trimestre. L’enjeu pour Danone est de retrouver de la croissance sur ces marchés, notamment en France. Le PDG du groupe, Emmanuel Faber, estime que les efforts réalisés sur Activia commencent à porter leurs fruits. « La situation s’améliore. Cela ne se verra que dans les chiffres 2018. Activia sans lactose marche bien par exemple », précise-t-il. Concernant son autre marque en difficulté, Actimel, le PDG estime qu’elle « va mieux mais pas encore bien ». Le groupe prépare une innovation qui « placera Actimel dans les codes de consommation de notre plan 2018 » autour du durable, du bio et du sain.

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