L’annonce du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, promettant la fin du broyage des poussins mâles courant 2022 a semé le trouble dans la filière œuf. Les discussions ayant déjà débuté à l’époque de Didier Guillaume. Même si cette perspective n’est pas une surprise en tant que tel, elle n’était pas vraiment anticipée pour autant. Les représentants professionnels ont été conviés le 13 juillet pour une réunion le 15, en pleine période estivale. Ils y ont appris le projet du ministre, la veille de l’annonce.
Le matériel n’est pas disponible
Si plusieurs couvoirs ont déjà démarré les travaux, tous n’en sont pas au même stade, et certains craignent même de ne pas pouvoir être livrés d’ici le 31 décembre 2022. “Les professionnels français des œufs sont d'ores et déjà en ordre de marche pour réaliser tous les aménagements et investissements nécessaires et compte-tenu des délais serrés, feront le maximum pour respecter les échéances annoncées” annonce néanmoins le CNPO.
Un déficit de compétitivité
Alors que le marché de l’œuf, particulièrement alternatif, est en crise, beaucoup de questions demeurent. Pour les œufs de table destinés au consommateur, le surcoût est estimé entre 1 et 4 centimes.
Mais à l’industrie ? Qui supportera les conséquences de cette nouvelle réglementation alors que le marché des ovoproduits est très compétitif ? D’autant plus qu’au niveau européen, il n’y a pas d’harmonie pour le moment.
Dans l'expectative, la filière se dit “extrêmement attentive aux précisions qui devront être apportées sur l'ensemble de ces sujets dans le cadre du futur décret d'application annoncé par le ministre de l'Agriculture".
D'autant plus que les animalistes ne semblent pas avoir baissé les armes.
Le syndicat de producteurs breton UGPVB a réagit le 29 juillet : Interdiction de broyer les poussins : l’UGPVB en appelle à la responsabilité de l’état.