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Alimentation : quelles protéines sont les moins chères ?

Une récente étude de FranceAgriMer met en lumière les préjugés du consommateur sur le prix des produits aquatiques, carnés et des alternatives végétales. Les produits de la mer ne sont pas toujours plus chers, contrairement à ce que pensent souvent les consommateurs. Les alternatives végétales séduisent encore peu mais se montrent assez compétitives. 

une femme d'une cinquantaine d'année, au rayon viande du supermarché, regarde son porte-monnaie d'un air inquiet, style dessin
La part des Français qui diminuent leur consommation de viande pour raisons budgétaires augmente
© Généré par l'IA

La viande, moins chère que le poisson ? C’est un réflexe de beaucoup de Français au moment d’élaborer les menus de la semaine, ou de faire ses courses. Mais cette perception est-elle vraiment justifiée ? En s’attachant à décrypter le choix qui s’offre au consommateur à chaque occasion, et en calculant le prix par quantité de protéines, FranceAgriMer bat en brèche certaines idées reçues. 

Lire aussi : Le porte-monnaie, clé d’entrée dans le flexitarisme

Pourquoi les produits aquatiques sont jugés trop chers ?

L’écart de prix entre le produit carné le moins cher (cuisses de poulet) et le plus cher (filet de bœuf) est de 25 €/kg. Pour les produits aquatiques, le même écart, calculé cette fois entre les moules et le saumon est de 32 €/kg. De quoi expliciter l’image-prix mal placée des produits aquatiques. De plus, dans l’échantillon étudié par FranceAgriMer, le prix médian des produits aquatiques est de 16,6 €/kg contre 13,6 €/kg pour les produits carnés. Enfin, les prix des produits aquatiques sont bien plus variables que les prix de la viande. Une volatilité qui s’explique par les fortes variations de l’offre, notamment sur les produits de la pêche qui dépendent de la météo, mais aussi de la demande, avec des pics saisonniers. 

Lire aussi : Plats préparés : la viande domine, le végétal progresse

Viande, poisson, protéines végétales, qui est le moins cher ?

C’est l’occasion qui fait le budget, voilà l’hypothèse émise par FranceAgriMer qui cherche à comparer les protéines carnées, aquatiques et végétales selon le moment de consommation. 

On retrouve donc foie gras et saumon fumé dans les produits festifs ; sole, lotte, faux-filet, escalope de veau et magret de canard dans les produits découpés haut-de-gamme ; filet de cabillaud, pavé de saumon, poulet PAC et steak de bœuf pour les produits bruts de consommation occasionnelle ; œufs, cuisse de poulet, filet de lieu noir, légumineuses pour les produits bruts de consommation courante. Parmi les produits élaborés, on trouve dans la même catégorie surimi et jambon, dans une autre viande hachée et galettes de soja, pour la catégorie apéro rillette et tartinables de poissons. 

Ainsi à chaque produit carné correspond en réalité un produit aquatique, tout aussi compétitif

Ainsi à chaque produit carné correspond en réalité un produit aquatique, tout aussi compétitif, selon l’occasion de consommation considérée. Et à chaque fois la protéine végétale s’inscrit comme le choix le plus économique.

Lire aussi : Est-ce possible de produire une alimentation à bas prix en France ?

Quelle est la protéine la moins chère ?

La teneur en protéine diffère selon les aliments. Ainsi c’est l’escalope de veau cuite, qui avec 31 g de protéines pour 100 g d’aliment, présente le plus de protéines, devant le poulet cuit (29,8 g/100 g), la côte de porc grillée (29,6 g/100 g), le steak grillé de bœuf (27,6 g/100 g) et le thon au naturel (26,8 g/100 g). En bas de classement, le foie gras (6,9 g/100 g), les légumes secs cuits (8,4 g/100 g) le surimi (8,3 g/100 g) et l’omelette (9,5 g/100 g).  

C’est l’escalope de veau cuite, qui avec 31 g de protéines pour 100 g d’aliment, présente le plus de protéines

La côte de porc, le meilleur rapport prix/protéine

Les auteurs calculent ensuite le prix d’une portion de 20 g de protéines. La portion protéique la moins chère est finalement la côte de porc (0,47 €) et la plus chère pour la sole cuite au four (2,8 €). Les légumineuses sont juste après la côte de porc, et l’œuf est en réalité derrière le poulet. A noter le paradoxe du surimi : peu cher aux 100 g (0,7 €) mais contenant peu de protéines, c’est en fait un des choix les plus onéreux à 1,68 € la portion de protéines. 

Lire aussi : Viande : Non, les Français n’en mangent pas « moins mais mieux »

La galette de soja, chère à la quantité de protéines

Il est possible d’obtenir 20 g de protéines pour moins d’1 € avec les légumineuses, le filet de sardine, la conserve de thon, les moules fraîches, les œufs, les lardons, l’escalope de poulet et la côte de porc. Les galettes de soja font partie de la façon la plus onéreuse de consommer 20 g de protéines, devant le rumsteak, le magret de canard ou l’escalope de veau, mais derrière le tournedos, la sole et le saumon fumé. 

Lire aussi : Les légumineuses progressent-elles vraiment dans l'alimentation des Français

Quelle place pour les protéines végétales ? 

Les alternatives végétales ont donc un potentiel de concurrence important pour les protéines animales. Néanmoins, pour l’heure, elles ne raflent pas la mise. Temps de préparation importantes pour les légumes secs (trempage), manque de savoir-faire, habitude de placer la légumineuse en accompagnement, les explications au faible niveau d’achat des Français sont nombreuses. A cela s’ajoutent les réticences face aux récentes alternatives végétales, jugées trop transformée. Mais « l’évolution du pouvoir d‘achat des Français pourrait cependant modifier ces comportements à l’avenir » préviennent les auteurs de l’étude. 

 Découvrir l'étude dans son intégralité

 

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