Massification

Achat Plus séduit les restaurateurs d’Île-de-France

Créée il y a sept ans par deux restaurateurs, la société Achat Plus, qui négocie quotidiennement sur le marché d'intérêt national de Rungis pour le compte de plus de 200 établissements, a déjà trouvé sa vitesse de croisière. « Le principe d’Achat Plus, c’est de massifier les achats pour obtenir des prix plus intéressants pour nos adhérents. Les restaurateurs indépendants ont souvent mieux à faire en cuisine que de se déplacer eux-mêmes pour acheter. En outre, la négociation nécessite de maîtriser certains codes et de bien connaître ses interlocuteurs », témoigne l’un de ses créateurs, Didier Jourdan (lire encadré), rompu aux négociations avec les grossistes de Rungis.

Le succès de la formule tient à sa simplicité et à son moindre coût. En échange d’une cotisation journalière de 1 euro (365 €/an), les restaurants adhérents ont accès à des tarifs négociés avec une vingtaine de fournisseurs de Rungis parmi lesquels Nadaud Delahaye (viande et triperie), Butet (fruits et légumes), Reynaud Prestige ou encore J’Océane (produits de la mer). Les adhérents ont ainsi accès à près de 30 000 produits référencés par la centrale d’achat dans tous les secteurs de l’alimentaire. « Les prix sont négociés à l’année pour les produits d’entretien, le matériel de cuisine et l’épicerie, à la semaine pour les fruits et légumes et la viande, et au jour le jour pour le poisson en fonction des mercuriales », explique Didier Jourdan.

Le service se distingue par sa grande réactivité. Les adhérents sont informés par mail, texto ou téléphone des tarifs obtenus, des promotions du moment et livrés directement par les fournisseurs de Rungis. « L’idée n’est pas de complexifier la relation, mais bien de la simplifier », insiste Didier Jourdan, qui veille à la bonne organisation des tournées en fonction des exigences des clients et des contraintes des grossistes. Achat Plus rencontre tous les nouveaux adhérents pour dresser le profil de leurs besoins, chaque restaurant présentant des profils et des attentes particuliers. « En outre, nous sommes très vigilants sur la situation financière des adhérents et sur le respect des délais de paiement, car cela met en jeu notre crédibilité », précise le restaurateur qui dit s’appuyer essentiellement dans son recrutement sur la cooptation, sans démarche commerciale.

Tous les profils de restaurants concernés

Le concept, inspiré de ce qui se pratique dans la restauration collective, a séduit différentes formes d’établissements de restauration commerciale. « Il y a parmi nos adhérents tous les profils de restaurants, hormis les étoilés », remarque Didier Jourdan. On trouve ainsi des bistrots parisiens de 40 à 50 couverts, des brasseries, des enseignes de burgers, des gastronomes, des restaurants d’hôtels et même des groupes d’indépendants. « La massification des achats ne réduit pas pour autant le coût de la logistique, qui coûte aujourd’hui très cher. Il est important que les clients finaux aient conscience de ce coût », souligne l’entrepreneur, qui poursuit son activité de restaurateur au Colimaçon, un restaurant du quartier du Marais à Paris.