Aller au contenu principal

Europe
Comment l’industrie laitière peut s’adapter au monde d’après

Réorientation des ventes vers le détail et nouvelles tendances de consommation, les industries laitières connaissent des grands changements depuis le début de la pandémie.

Les occasions de consommation de produits laitiers vont rester centrées sur le domicile.
Les occasions de consommation de produits laitiers vont rester centrées sur le domicile.
© Maëliss Demaison sur Unsplash

Dans toute l’Europe, les produits laitiers ont tiré parti de l'essor de la consommation à domicile lors des confinements de début 2020, que ce soit le lait liquide grâce au retour des petits-déjeuners, du fromage, réconfortant quand il est cuisiné, et beurre et crème pour la cuisine. Dans l’ensemble, les ventes au détail ont progressé de 7 % en 2020, selon Euromonitor, chiffres communiqués lors d’une conférence en ligne organisée par des interprofessions européennes et cofinancée par la Commission. Mais tous les Européens n’ont pas réagi de la même manière. Ainsi, au premier trimestre 2020, les Belges ont consommé en moyenne 36,7 kg par habitant de produits laitiers, soit 11 % de plus qu’un an plus tôt, tandis que les Danois ont diminué de 5 % la leur, à 40,2 kg, selon des données de la Commission.

Les industries laitières ont fortement souffert des déboires de la restauration commerciale l’an dernier, dont les ventes en valeur en Europe de l’Ouest ont chuté de 34 % entre 2019 et 2020, selon des estimations d’Euromonitor. Pour Maria Bogdanova, consultante senior, « il faudra au moins 5 ans pour que les ventes en valeur de la restauration commerciale retrouvent leurs niveaux pré-pandémiques, notamment pour les indépendants ».

Les ventes au détail ne compensent pas les pertes en restauration

Entre 2019 et 2020, Euromonitor estime que les ventes au détail de produits laitiers en Europe de l’Ouest ont progressé de 1,9 million de tonnes, tandis que celles en restauration commerciale ont chuté de 4,3 millions de tonnes. Ce sont 2,4 millions de tonnes qui manquent à l’appel. D’une part, les portions consommées en restauration sont en moyenne plus grandes que celles à domicile. D’autre part, tous les volumes n’ont pas été perdus, mais certains ont été réorientés vers l’industrie agroalimentaire. Ce qui reflète le bouleversement des circuits.

Santé et local au cœur des tendances

Les analystes d’Euromonitor ont sélectionné trois tendances de consommation de produits laitiers en Europe de l’Ouest. Pendant la pandémie, de nombreux produits ont été lancés avec une promesse d’améliorer l’immunité ou la digestion, notamment en Irlande et au Royaume-Uni. Les produits hyperprotéinés sont aussi une tendance forte en Europe, surtout chez les plus jeunes. Plus de 40 % de la génération Z (née au début du millénaire) et plus de 35 % des millénials déclarent vouloir augmenter leur consommation de protéines, mais seulement 25 % des baby-boomers. La dernière tendance repérée, une consommation plus locale, est surtout présente en France et au Royaume-Uni.

Quant aux occasions de consommation, elles devraient rester centrées sur le domicile, cet hiver pour cause de cinquième vague, mais aussi dans la durée. Sept Européens sur dix estiment qu’ils vont passer davantage de temps à la maison à moyen terme, et pour un quart, ce changement devrait être permanent. Pour autant, cela ne devrait pas signer la fin de la restauration commerciale, dont l’activité de livraison de repas devrait continuer de progresser.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

personnes sur une scène
Culture Viande : « Sans abattoir ni ateliers, il n’y a pas de valorisation de la production française »

Lors du congrès annuel de Culture viande, les industriels ont pointé leurs intérêts convergents avec ceux de l’élevage, en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio