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L’avis d’Interbev
Guy Hermouet, président d'Interbev bovins : « tout le travail de l’interprofession a été anéanti »

Guy Hermouet, président de la section bovine d'Interbev. © DR
Guy Hermouet, président de la section bovine d'Interbev.
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Les Marchés Hebdo : La FNB appelle à garder les animaux. Quel est le stock sur pied à l’heure actuelle ?

Guy Hermouet : Les dernières analyses de l’Idele font état de 4 900 jeunes bovins en stock au 17 avril, avec des disparités entre régions et/ou opérateurs. 80 % des OP n’ont pas de stocks. Mais nous sommes très prudents pour mai, car il y a eu plus de naissances en septembre-octobre 2018. On risque d’avoir un afflux de 500 à 600 jeunes bovins par semaine à partir de mai.

LMH : Comment résorber ce stock ? Vers l’exportation ?

G. H. : Jusqu’à présent, l’exportation se portait bien. Cette semaine, c’est plus difficile vers l’Italie et l’Allemagne. La Chine a repris, même si ce n’est pas ce que c’était au mois de décembre. L’Algérie et la Libye sont aussi disposées à quelques importations, mais pas à des prix satisfaisants.

LMH : Comment se porte la consommation en France ?

G. H. : La RHD n’a pas lieu, un débouché de 150 000 tonnes. Par contre, la consommation est réactivée sur la boucherie, la GMS, et la vente directe aurait doublé. La boucherie se porte bien malgré les fermetures des marchés. En GMS, dans les supermarchés et magasins de proximité, il y a plutôt une bonne consommation, avec jusqu’à Pâques une hausse de 14 % en viande fraîche, 33 % en steak haché frais et 60 % en steak haché congelé.

LMH : Pourquoi de tels prix bas, alors ?

G. H. : C’est ce que l’on déplore, rien ne justifie une baisse des prix. Certains disent que c’est lié au problème des cuirs. On va faire une demande pour pouvoir stocker les peaux. C’est vrai que la Chine et l’Italie sont fermées. On nous dit qu’il y a aussi un déséquilibre avec plus de viande noble dans la viande hachée, mais ce n’est pas faute d’avoir prévenu qu’il fallait travailler sur le steak haché. La distribution a l’habitude de prendre la viande hachée pour du minerai. Il faut travailler là-dessus, l’interprofession va faire des propositions. Si dans une carcasse les morceaux sont destinés à 55 % ou 65 % à la VPH (viande pour haché, ndlr), ça n’a pas le même prix. Il faut peut-être aller plus loin pour identifier le haché comme la viande laitière ou la viande mixte.

LMH : Quid des contrats inversés et du plan filière ?

G. H. : Avec la crise liée au Covid-19, la distribution a délaissé tous les labels avec l’arrêt des rayons traditionnels. Tout le travail de l’interprofession a été anéanti.

LMH : Êtes-vous satisfait des mesures annoncées par Bruxelles ?

G. H. : Le problème du stockage privé, c’est quand les volumes ressortent. On préférerait du dégagement de marché. Nous sommes prudents même si on regarde toutes les solutions.

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