Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »
Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution. En revanche la consommation de découpe est freinée par des prix jugés trop élevés sur les découpes Label Rouge.
Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution. En revanche la consommation de découpe est freinée par des prix jugés trop élevés sur les découpes Label Rouge.
« Les résultats de 2025 devraient être meilleurs que ceux de 2024 », estime Benoît Drouin, président du Synalaf. « Il est fort probable que nous ayons touché en 2023. Depuis l’année dernière, nous observons un petit rebond, avec déjà une progression de la consommation. En revanche, elle reste en recul de 7 % comparé à 2019. Nous n’avons pas encore retrouvé le niveau perdu entre 2020 et 2023 .»
La consommation de viande de volaille en France a progressé de 7 % en 2024 par rapport à 2023, atteignant 2,11 millions de tonnes. Le poulet reste de loin l’espèce la plus consommée, avec 78,8 % des volumes. Depuis l’an dernier, l’Hexagone est confronté à une pénurie de poulets standards, ce qui accentue le report des consommateurs vers des produits certifiés Label Rouge, bio ou autres signes de qualité. Une dynamique confirmée par la hausse du taux de labellisation des poulets, qui a atteint 91 % en 2024, soit 6 points de plus qu’en 2023.
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Une production de poulet label rouge en progression en 2024
En 2024, les mises en place de volailles Label Rouge ont reculé de 0,8 % comparé à 2023 et de 17,3% comparé à 2019. En revanche sur les six premiers mois de 2025, la production de poulets fermiers Label Rouge a progressé de 8 % comparé à 2024
Les labellisations en poulet Label Rouge en 2024, se sont améliorée en revanche (+ 4 % par rapport à 2023), à 87,7 millions de poulets. C’est tout de même en baisse de 14 % comparé à 2019.
Durant la dernière décennie, la part de poulet blanc et noir labellisés a nettement diminué au profit du poulet jaune. Cependant, la répartition des types de poulets semble se stabiliser ces deux dernières années, avec toujours une forte prédominance du poulet jaune à 60%
La volaille Label Rouge, représente 12,7 % de la production avicole française selon la répartition des abattages contrôlés de 2024, comme en 2023.
Plus de poulet entier Label Rouge
« Cette petite hausse de 4 % des taux de labellisations, s’explique essentiellement par l’augmentation de la vente de pièces entières. Sur la pièce entière on a retrouvé des baisses de prix liées à la réduction du coût de l’aliment et à la baisse accordée par les abattoirs aux GMS, qui les ont répercutés sur le prix du poulet PAC. » explique le président du Synalaf . Effectivement, en 2024, le taux de présence du poulet entier en magasin a progressé de 3 points et se retrouve à une part de 91 %, de même le taux de présence de promotion désormais à 19 %, a gagné un point l’an dernier et le prix à baissé de 5,6 % pour se retrouver à 6,9 € le kilo.
« Ainsi on retrouve un prix attractif pour le poulet label rouge PAC, autour de 6 € le kilo, ce qui est moins cher qu’un filet de poulet standard. » explique estime Benoît Drouin.
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Malgré cette baisse de prix, le Synalaf observe un léger recul de 0,3 % du nombre de ménages acheteurs de poulets Label Rouge PAC. Par ailleurs, l’interprofession constate également pour tous les modes de production confondus, le nombre de ménage acheteurs de poulets entiers a également diminué de 1,5 %.
La découpe Label Rouge est en retrait
En 2024, le nombre de foyers acheteurs de poulet de découpe Label Rouge, a baissé de 1,8 % en un an, tandis que pour l’ensemble des gammes de découpes de poulet, ce nombre était en hausse de 0,8 %. De même le volume de poulet découpe Label Rouge, était en baisse de 5,1 % malgré une réduction de 2,6 % du prix, tandis que l’ensemble des découpes progressait de 4,2 % avec un prix en baisse de 3,6 %.
«Il y a un décalage de marge entre un produit entier et un produit découpé. C’est un frein à l’achat, quand on a en magasin des produits qui se retrouvent à 25 ou 30 € le kilo. On a vraiment un problème de répartition de valeur sur la partie découpe. »
Les abattoirs sous pression
« Il faut mieux répartir la marge. Si le premier maillon ne peut pas vivre, il n’y a pas de filière », insiste Benoît Drouin.
Il alerte également sur les difficultés croissantes rencontrées par les abattoirs : « Les plannings sont de plus en plus compliqués à gérer, car les commandes de la grande distribution sont beaucoup moins anticipées. Cela déstabilise toute la filière. »
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