« Nous aurons ensemble la capacité et les savoir-faire pour travailler sur plusieurs marchés »
Michel Boucly, directeur général adjoint de Sofiprotéol en charge de l'innovation et de la stratégie.
Les Marchés Hebdo : Pensez-vous que l'Autorité de la concurrence donnera un avis favorable à l'ensemble constitué de Sofiprotéol et LDC dans la volaille ?
Michel Boucly : Je suis serein en raison de la nature de ce mariage. Il unit le groupe LDC, qui est très fort sur le marché de la GMS, à une société qui opère auprès de l'industrie et de la RHD. LDC ignore les marchés de l'industrie et des collectivités. Nous aurons ensemble la capacité et les savoir-faire pour travailler sur plusieurs marchés.
LMH : Quelle sera la logique de fonctionnement de la Société bretonne de volaille ?
M. B. : Ce sera travailler en filière en spécialisant les acteurs. On peut faire beaucoup en étant actionnaire minoritaire ; parce que nous sommes au conseil d'administration de Hendrix Genetics, la génétique de la dinde s'adapte davantage aux abatteurs que nous sommes. Dans SBV nous aurons des indicateurs sur trois ans de la reconquête du marché français, des comparatifs de performance, des programmes transversaux fondés sur l'innovation en matière sanitaire ou de nutrition animale. LDC compte bien s'appuyer sur l'expertise de nos filiales MiXscience dans la nutrition animale et Theseo dans la biosécurité, qui vont lui donner des clés de l'élevage performant et démédicalisé.
LMH : Pouvez-vous donner une idée de la composition du comité stratégique et des chantiers mis en œuvre ?
M. B. : Le comité stratégique devrait comprendre, pour sa partie Sofiprotéol, Jean-Philippe Puig, DG ; Éric Philippe, directeur du pôle animal ; Stéphane Athimon comme animateur principal, responsable de la filière volaille ; et moi-même. Un premier chantier est la reconquête protéique française. Nous finançons depuis six ans des programmes de recherche. La culture du soja pourrait atteindre 90 000 hectares en 2015, alors qu'elle stagnait depuis des années sous 40000 hectares. Je pense qu'elle a le potentiel pour atteindre 150 à 200 000 hectares. C'est du soja non OGM, comme en demandent les Fermiers de Loué et McDonald's ou la grande distribution. Nous allons nous engager dans la transformation de ce soja.
LMH : Comment et dans quels pays va fonctionner l'alliance à l'international ?
M. B. : Son fonctionnement en France sera transposable à l'international. En Pologne, nous sommes présents à travers MiXscience qui y produit des pré-mélanges pour la nutrition animale, et LDC a une activité performante. Je pense qu'il nous faut définir des pays cibles. Un leader de la nutrition animale allié à un leader de la viande de volaille auront des possibilités de croissance externe.