Aller au contenu principal

Guerre en Ukraine : les volaillers français inquiets face aux importations massives vers l'UE de volailles ukrainiennes

En accordant une franchise de droit d’entrée au poulet d’Ukraine, l’Union européenne a déclenché un courant d’importation, constate l’interprofession des volailles de chair. Cette faveur ne profite qu’à une entreprise, MHP, dénonce-t-elle.

Le 24 juin 2022, l’Union européenne faisait sauter le plafond de 70 000 tonnes de viande de volaille d’Ukraine pouvant entrer sans droit de douane sur le marché commun.

Selon Gilles Huttepain, vice-président de l’interprofessionnelle des volailles de chair Anvol, les importations européennes de poulet d’Ukraine sont parties pour dépasser les 130 000 tonnes pour 2022, et peut-être aller jusqu’à 180 000 tonnes.

« On s’est fait piégés », s’est exclamé Gilles Huttepain lors d’une conférence de presse d’Anvol le mercredi 7 septembre.

Ce qu’Anvol dénonce est le fait que cette faveur, supposée aider l’aviculture ukrainienne en temps de guerre, ne profite quasiment qu’à la seule entreprise, le groupe agroindustriel MHP, propriétaire de l’ensemble de la chaîne de production du poulet en Ukraine, et coté à la bourse de Londres.

Des importations ukrainiennes qui ont plus que doublées

Les mois de juillet et août ont vu une « déferlante » de poulet d’Ukraine, a illustré Gilles Huttepain, en Pologne ou en Slovaquie ou dans d’autres pays de l’est de l’UE.

Explication : les exportations vers le Moyen-Orient depuis la mer Noire sont interrompues. Mais le poulet d’Ukraine arrive aussi en France, où les importations estampillées Ukraine, pour le premier semestre 2022 sont plus du double de celles du premiers semestre 2021 (tenant compte du fait que l’Ukraine n’exportait plus fin février et a repris en mars). En France le poulet d’Ukraine est importé en tant que tel. Il peut aussi arriver sous forme de filets de poulets des Pays-Bas, ayant été détachés du coffre (partie anatomique comportant 2 filets) importé d’Ukraine.

Anvol souhaite que la facilité accordée pour un an au poulet d’Ukraine ne dépasse pas ce délai. La Pologne reste le premier fournisseur de la France en poulet (avec 22% d’importations en plus pour le premier semestre).

La provenance qui a le plus augmenté est le Brésil, ayant presque triplé. Avec la reprise de la consommation depuis 2021 et la baisse de production dû à la grippe aviaire, la part des importations dans la consommation nationale devrait atteindre 49,6% en 2022 (sources Itavi d’après SSP et Douanes).

Les plus lus

vaches laitières dans une prairie
Vaches laitières : après un an de flambée, les prix vont-ils vraiment baisser ?

Les prix des vaches laitières ont commencé leur escalade il y a un an. Si un mouvement de baisse automnale se fait sentir, les…

Poulets JA787 aux Pays-Bas. © Hubbard
Poulet standard : y-a-t-il une vraie bascule vers le poulet ECC ?

Alors que le poulet standard est le moteur de la croissance de la production en France, LDC et Galliance ont annoncé s’engager…

Poule de réforme en élevage sol
Poules de réforme : comment les abattoirs s’adaptent à la baisse de l’offre ?

Les abattages de poules pondeuses de réformes reculent depuis 2021. Entre grippe aviaire, allongement des durées de pontes et…

bateau porte conteneur a quai
Bovins : des exportations en baisse de 13 %, des importations en hausse de 6 % au niveau européen

Le solde du commerce extérieur de la filière bovine européenne s’est fortement dégradé au premier semestre 2025, alors que l’…

pièce de boeuf argentin
Comment le bœuf argentin gagne les boucheries de France

Le succès des restaurants de bœuf argentin à Paris s’étend aux boucheries de luxe. Sa notoriété en Europe est soignée en amont…

vaches attendant derrière une barrière
Les prix des vaches calent, mais pour combien de temps ?

La hausse des prix des vaches a été moins marquée en semaine 43, avec même quelques baisses sur certains marchés qui se…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio