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Nitrites : l’État dévoile un plan d’action pour diminuer leur teneur dans les charcuteries

Les ministères de la santé et de l’agriculture ont appelé les industriels charcutiers à diminuer les teneurs en nitrites dans les produits. Un plan d’action et d’accompagnement a été mis en place pour leur en donner les moyens.

© Pixabay

A la suite de la publication de l’avis de l’Anses cet été confirmant un lien entre une trop grande exposition aux nitrites et augmentation du risque de cancer colorectal, le gouvernement a demandé lundi 27 mars aux industriels de la charcuterie de baisser les doses de nitrites dans leurs produits « dans les prochaines semaines ».

La Fict indique dans un communiqué avoir bien pris note de la demande d’Agnès Firmin le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la santé et de la prévention et de Marc Fesneau, ministre de l’agriculture. Un plan d’actions a été présenté aux professionnels afin de diminuer autant que possible l’utilisation des nitrites et nitrates avec :

  • Une réduction immédiate pour 84 % des charcuteries, représentant en moyenne une baisse de 20 % des additifs controversés. Cette baisse est rendue possible grâce aux importants travaux déjà menés par la profession à la suite de la première baisse de 20 % en 2016. Le code des usages de la charcuterie sera mis à jour et publié sous une semaine, en tenant compte des nouvelles teneurs maximales actées par le plan d’action
  • Deux phases de tests pour étudier la faisabilité de nouvelles baisses. La première se déroulera sur une période de six à 12 mois et concernera des réductions qui semblent probables et couvrant 93 % des charcuteries. Sur le moyen et long terme, une deuxième phase englobera une période de cinq and, pour poursuivre la trajectoire de baisse, voire supprimer les nitrites dans les produits où cela ne présente aucun risque sanitaire.

Un plan d'accompagnement en soutien des TPE et PME

Un plan important de R&D ainsi qu’un plan d’accompagnement des entreprises, en particulier pour les TPE et les PME sont prévus pour aider à la réduction.

D’ici six à douze mois, la teneur en nitrites des produits de charcuterie les plus consommés en France, notamment les saucisses, saucissons cuits, pâtés, rillettes, andouilles et andouillettes devra avoir diminué d’environ 25 % et d’au moins 30 % pour les jambons, indiquent dans un communiqué les ministères de la santé et de l’agriculture. Pour les saucisses fraîches de type chipolatas, la teneur en nitrites devra diminuer de 30 % d’ici fin avril 2023 et totalement supprimés d’ici un an.

« Nous nous engagerons pleinement dans ce plan d’action et poursuivrons, grâce aux importants moyens de recherche et développement mobilisés, la démarche volontariste de baisse initiée avec les artisans depuis 2016. Il sera par ailleurs important de défendre ces seuils réduits au niveau européen pour qu’ils s’appliquent également aux produits importés », souligne Fabien Castanier, délégué général de la Fict, cité dans le communiqué de la fédération.

« Le compte n’y est pas », selon Foodwatch

Foodwatch, Yuka et la ligue contre le cancer, qui ont lancé en 2019 une pétition pour interdire les nitrites et nitrates dans l’alimentation et récolté près de 500 000 signatures, dénoncent « la frilosité du gouvernement qui se contente surtout de réductions sur base d’engagements volontaires des industriels ». L’ONG attendait une interdiction des additifs controversés et regrette l’absence d’application du principe de précaution inscrit dans la Constitution. « Le compte n’y est pas », résume Foodwatch dans un communiqué. « Le plan d’actions ne contient pas d’engagements forts pour la suppression de ces additifs et accorde un sacré répit à l’industrie pour davantage de R&D, utiles mais ici utilisés aussi manifestement pour gagner du temps et en faire perdre aux mesures nécessaires pour protéger la santé publique. Ce plan creuse par ailleurs les inégalités entre une population qui aura les moyens d’acheter de la charcuterie sans nitrite et des populations plus pauvres qui de ce fait seront délaissés et plus exposées au risque de cancer », détaille l’ONG dans son communiqué.

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