Produits laitiers

Les Chèvres Bio France croît avec La Lémance

Les Chèvres Bio France (CBF) est une société d’éleveurs de lait de chèvre biologique fondée en 2016 à l’initiative de La Lémance et de Biocoop. En 2016, est créée La Laiterie de la Lémance (Vendée), avec un capital majoritaire de La Fromagerie de la Lémance, société privée du Lot-et-Garonne du distributeur Biocoop et de deux éleveurs. La Lémance produit une variété de fromages biologiques, dont un quart au lait de chèvre. Sa laiterie vendéenne produit du lait, des yaourts et du fromage blanc de lait bio de chèvre (et bientôt de brebis) au cœur d’un important bassin de production.

Le groupe La Lémance, comptant fromagerie et laiterie, a vu son chiffre d’affaires bondir de 30 % en 2018 pour atteindre 16 millions d’euros, d’après son dirigeant Bruno Inquimbert rencontré au salon Made des marques de distributeurs en début d’année. Jusqu’en 2016, La Lémance s’approvisionnait auprès d’une association de producteurs. Cette association a donné lieu à la SAS CBF, qui au démarrage comptait dix-sept éleveurs répartis du Lot-et-Garonne à la Vendée, produisait environ 2 millions de litres de lait bio. La Lémance a mis à son service un animateur technique dès le début.

Contrats harmonisés et synergie

Cet animateur, Ruben Rommens, toujours salarié de La Lémance, expose les changements accomplis depuis et les perspectives : « nous avons harmonisé les contrats et défini une grille de prix d’achat du lait à partir du meilleur prix d’été et du meilleur prix d’hiver. Quarante-sept éleveurs livrent du lait, exclusivement du chèvre certifié bio, à CBF. Nous prévoyons 4,3 millions de litres pour 2019. CBF a embauché un technicien en début d’année. Nous sommes sociétaires de Biocoop, comme Biolait en lait de vache bio, et nous tendons de la même façon à nous fédérer à terme dans toute la France. Quelques éleveurs sont en Mayenne, dans l’Allier ».

Bruno Inquimbert, commentait au Made : « nous avions besoin d’une filière lait de chèvre dynamique et structurée. Le groupement des producteurs est notre gros travail à ce jour ».

Le dirigeant de La Lémance évoquait une synergie entre le transformateur et CBF que ne dément pas l’animateur technique. Ce dernier réunit tous les deux mois cinq éleveurs référents de leur zone de production en comité de direction. Le comité compte une place de transformateur, qui n’est autre que La Lémance. Ce comité décide, sur audit, l’entrée de nouveaux adhérents, La Lémance prenant en contrat direct ceux qui sont en conversion.

Le prix est déterminé pour trois ans. Il est rediscuté chaque année pour la 3^e année à venir. Certains facteurs de hausse sont répercutés, comme l’obligation de nourrir les chevrettes à la poudre de lait bio, à compter de 2019. Aujourd’hui, 95 % du lait de CBF sont vendus à La Lémance et le reste à d’autres clients. La Lémance, qui s’approvisionne pour un tiers à l’étranger (Pays-Bas et Autriche) s’efforce de diminuer cette proportion qui doit descendre en dessous de 30 % en 2020. « Nos assemblées générales font venir la moitié des éleveurs ; certains viennent de loin », admire Ruben Rommens.