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Gestion de crise
Le quotidien de deux unités d’Agromousquetaires

Comment deux unités industrielles du groupe Agromousquetaires, Sveltic et Les Délices du Val Plessis ont-elles vécu la crise sanitaire liée au Covid-19 ? Témoignages de Lionel Urvoy, directeur de l’unité de plats cuisinés, et de Christophe Gloaguen, directeur de l’usine glaces.

Quand la distanciation physique de 1 mètre n'était pas possible, Sveltic a imposé le port de la visière en plus de la charlotte et du masque. © Sveltic
Quand la distanciation physique de 1 mètre n'était pas possible, Sveltic a imposé le port de la visière en plus de la charlotte et du masque.
© Sveltic

« Nous avions anticipé avec une semaine d’avance les mesures barrières à venir », raconte Lionel Urvoy, directeur de l’unité plats cuisinés du groupe (15 000 tonnes, 200 salariés), située à Laillé au sud de Rennes. Il fallait agir rapidement, dans la mesure où la commune voisine de Bruz où résident une partie des 200 salariés du site a été déclarée comme la première zone de circulation active du virus en Ille-et-Vilaine, le 11 mars. « Le 13 mars, l’accueil était fermé et tous les membres du personnel administratif (21, ndlr) placés en télétravail, sauf trois », explique-t-il. Passée la sidération des premiers jours du confinement, les collaborateurs se sont adaptés. Prise de température de tous les personnels entrants par une équipe Covid dédiée – « au-dessus de 38 °C, retour à la maison ; nous avons eu quatre cas suspects, mais aucun positif », relate-t-il – et distanciation d’au moins 1 mètre dans l’usine de 15 000 mètres carrés. Et, quand cela n’était pas possible en certains endroits, le port de la visière a été imposé en plus de la charlotte et du masque en vigueur tout au long de l’année.

Le surgelé a vu ses fabrications progresser de 80 %

Le site a dû jongler avec un taux d’absentéisme plus marqué que d’habitude (35-40 sur toute la durée du confinement), notamment des parents tenus de garder leurs enfants chez eux. « Le personnel a parfaitement joué le jeu », tient à souligner le dirigeant. Sur le plan industriel, cette unité qui écoule 82 % de ses produits (307 références de salades et plats cuisinés, à 50-50 entre le frais et le surgelé) dans les points de vente Intermarché, l’activité a été considérablement modifiée. « La production du frais – essentiellement des produits nomades et de snacking – a baissé de 50 % dès le début du confinement. Le surgelé, en revanche, a vu ses fabrications progresser de 80 %, voire de 200 % à 300 % sur certaines références », constate Lionel Urvoy. Il s’agit surtout de produits basiques, comme ces barquettes de 1 kg de lasagnes, hachis parmentier ou les références IQF de riz cantonais.

Des stocks à reconstituer

L’unité bretonne a adapté ses sept lignes de produits en resserrant ses gammes face à une demande inédite du marché. « Sur les 307 références, une centaine a fait l’essentiel des volumes durant la période », précise Lionel Urvoy. Les stocks de produits surgelés, habituellement de 2 200 palettes ont été progressivement vidés (600 à la fin mars). L’absentéisme et la nouvelle organisation de production ont joué sur les capacités de l’usine à les reconstituer tout de suite. « Nous avons désormais jusqu’à la fin juin pour refaire les stocks », annonce-t-il. Après, Sveltic connaîtra un rythme moins tendu, compte tenu de la baisse de la consommation des produits surgelés en période estivale. À l’issue de ces deux mois de confinement, Lionel Urvoy retient plusieurs enseignements : l’importance de la communication et de la transparence en temps de crise, les décisions justes et bien comprises. Pour rassurer des personnels qui savent qu’il faudra vivre avec la menace du Covid-19 tant qu’il n’y aura pas vaccin, la prise de température va être maintenue – Sveltic va tester l’usage d’une caméra thermique à l’entrée –, tout comme les mesures de distanciation physique. C’est le prix à payer pour continuer à vivre.

Succès des glaces des Délices du Val Plessis

Comme Sveltic, l’usine glaces d’Agromousquetaires située à Vitré (35 à 37 millions de litres fabriqués par an, 150 permanents, plus 50 intérimaires de mars à fin août) a modifié son organisation de travail en profondeur : mesures barrières (écran facial de protection…), communication tous azimuts. « Les personnels ont fait preuve d’une conscience professionnelle exemplaire », souligne le directeur Christophe Gloaguen. Les ventes ont progressé de 50 % pendant le confinement « à partir de la deuxième semaine, principalement les bâtonnets et les cônes », relève-t-il. Les Délices du Val Plessis et Sveltic ont multiplié les dons alimentaires en direction des personnels hospitaliers et de soins aux personnes sur leur secteur. Sveltic a même nourri des routiers de passage.

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