Le prix du poulet dépasse 1 400 €/t en Pologne, tensions en Europe
Le marché du poulet en Europe accuse le manque d’offre liée à l’épidémie de grippe aviaire en Pologne, d’autant plus que l’embargo sur les volailles brésiliennes coupe le marché européen d’un fournisseur important.
Le marché du poulet en Europe accuse le manque d’offre liée à l’épidémie de grippe aviaire en Pologne, d’autant plus que l’embargo sur les volailles brésiliennes coupe le marché européen d’un fournisseur important.

À 295,21 €/100 kg, le prix moyen du poulet dans l’Union européenne (carcasse) se situe, en semaine 22, 2,4 % au-dessus de son niveau d’un mois plus tôt et 7,3 % au-dessus de son niveau de la même période de 2024. Il a d’ailleurs atteint la semaine précédente son record historique absolu à 294,73 €/kg.
La grippe aviaire fait flamber les prix du poulet polonais
La hausse des prix du poulet en Europe est notamment corrélée à la flambée des prix en Pologne, qui dépassent de plus de 30 % leur niveau de l’an dernier, même période, selon les données de la Commission.
À 6056 zloty/t (1 412,8 €/t) en semaine 22, le prix à la production du poulet en Pologne renoue avec ses sommets atteints après le pic de grippe aviaire du printemps 2022.

Une reprise de la production qui prendra du temps
La Pologne a perdu 11 millions de volailles à cause de la grippe aviaire sur les quatre premiers mois de l’année, et a aussi été touchée par la maladie de Newcastle. En conséquence, l’offre polonaise se réduit. Or la consommation de volaille demeure tonique dans l’Union européenne dont la Pologne est le premier producteur (21 % de la volaille UE) mais aussi le premier exportateur. La reprise de la production polonaise est pénalisée par le manque d’œufs à couver, dont les prix s’envolent. Les autres pays communautaires où l’aviculture est dynamique sont l’Espagne, la Roumanie et la Hongrie, mais ils ne sont pas en mesure de pallier le retrait de la Pologne.
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Le Brésil en retrait du marché mondial à cause de la grippe aviaire
Le premier pays-tiers fournisseur de volailles à l’Union européenne est le Brésil, avec 58 564 tonnes sur les deux premiers mois de l’année, selon Eurostat, plus du tiers des importations communautaires. Or le Brésil a été touché par la grippe aviaire en mai et l’Union a mis en place un embargo. Si les autorités brésiliennes se voulaient rassurantes, la confirmation du cas d’IAHP dans le zoo de Brasilia le 4 juin porte le total à 5 foyers. Les prix du poulet ont chuté au Brésil, explique le Cepea, alors que les exportations sont à l’arrêt vers 24 pays et vers l’UE.
Autre fournisseur incontournable de l’UE, l’Ukraine devrait voir ses exportations ralentir avec la reprise des quotas à compter du 6 juin.