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Code des usages
Le Codex à l’assaut des allergènes

Le Codex alimentarius travaille sur la gestion des allergènes dans la chaîne alimentaire depuis juillet. Le comité d'hygiène va analyser les commentaires sur sa première proposition d’un code de gestion dans la chaîne alimentaire, mi-novembre.

Pernille Madsen du ministère de l'Alimentation danois.
© Y. B.

Proposée dans le cadre du comité du Codex sur l’hygiène alimentaire, l’idée de construire un code des usages sur la gestion des allergènes alimentaires pour tous les opérateurs du secteur alimentaire (production, transformation, distribution, restauration) a été approuvée par la commission du Codex alimentarius en juillet 2018. Rédigé sous la direction des Américains, des Australiens et des Britanniques, le premier document « martyr » a circulé très rapidement. La première série de commentaires devait être close mi-octobre pour être présentée lors de la prochaine session à Panama, du 12 au 16 novembre prochain. Il s’agira de l’étape 3 sur le processus complet du Codex qui en compte 8. Outre les bonnes pratiques proposées, ce nouveau texte qui ne parle que des huit allergènes de la liste du Codex, aborde toutefois la difficile question des présences d’allergènes non intentionnelles.

Il en était donc beaucoup question lors des rencontres annuelles des vingt-cinq associations de l’International Food Allergy Associations Alliance (IFAAA) à Copenhague mardi 16 et mercredi 17 octobre, juste avant le Food allergie and anaphylaxis meeting (FAAM) de l’Académie européenne d’allergologie.

Il n’insiste pas assez sur la restriction des mentions de précaution

Pour Samuel Godefroy (Université de Laval, Canada), « le document est globalement bien écrit et propose un cadre qui n’existe pas encore sur le management dans toute la chaîne alimentaire, y compris pour la distribution et la restauration. Il mérite d’être complété et diffusé. Mais il n’insiste pas assez sur la restriction des usages des mentions de précaution. Il parle également d’analyses de risque, mais sans préciser comment les conduire, et les recommandations restent trop générales ». Joe Baumer (Farp, États-Unis), spécialiste des seuils de réactivité des allergiques, pointe quant à lui le fait qu’il faudrait «disposer de doses de références puis d’une décision politique du seuil de protection des consommateurs pour établir des règles claires», sur le modèle de ce qu’ont fait les Japonais depuis déjà longtemps.

Quel seuil acceptable ?

Pour Steve Taylor (Farp, États-Unis), « les choses n’avancent toujours pas, car il faudrait une plateforme commune avec toutes les parties prenantes pour déterminer un seuil acceptable de protection des populations d’allergique. Or, de nombreux pays ne se sentent pas concernés au sein du Codex ». Les voix restent aussi dissonantes, pour savoir ce qu’il faudrait ensuite faire de telles décisions, entre les associations d’allergiques qui souhaitent que des seuils guident l’apparition de mentions de précautions (Australie, Israël, États-Unis par exemple) et celles qui souhaitent que les seuils soient utilisés, comme en microbiologie, pour le management de l’HACCP interne des entreprises (France, Japon), mais ne déclenchent pas d’étiquetage de précaution.

Les pays nordiques tentent une position commune

Pour Pernille Madsen (ministère de l’Alimentation, Danemark), le Codex alimentarius n’est pas forcément le lieu le plus adapté pour fixer une position sur la gestion des présences non intentionnelles d’allergènes. « L’Union européenne aurait au moins déjà besoin d’avoir une position commune. Nous avons essayé, entre pays nordiques – Norvège, Suède, Danemark, Finlande –, de travailler ensemble pour démarrer par quelque chose », explique-t-elle. « Ce serait vraiment nécessaire d’aboutir. Nous n’avons pas de règle de décision claire sur les erreurs d’étiquetage ou des présences de traces détectées lors des contrôles. Or, il faut un étiquetage fiable et clair, pour réduire l’incertitude et les risques pour les consommateurs », précise Pernille Madsen.

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